Comme
Pierre Frogier la semaine passée au sénat, Philippe Dunoyer a
interpellé mercredi le premier ministre une ultime fois, à l’assemblée
nationale, avant le référendum du 4 novembre prochain. La question du
député calédonien fut simple : « Le 5 novembre, en cas de victoire
très probable du non, comment l’Etat entend-il poursuivre
l’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre du processus
d’émancipation engagé ? ». La réponse d’Edouard Philippe le fut tout autant : « Le
5 novembre, je serai en Calédonie pour rencontrer l’ensemble des forces
politiques, pour discuter de leurs analyses des résultats et pour
évoquer les conditions de l’après 4 novembre. »
« Ma question avait deux objectifs », explique Philippe Dunoyer : « rappeler
la qualité de la préparation de ce référendum, par opposition à celui
de 1987. En 1987, le corps électoral n’était pas stabilisé, les
indépendantistes appelaient à boycotter, et le résultat était contesté.
Pour ce référendum, personne ne conteste la composition de la liste,
tout le monde appelle à participer, à part le parti Travailliste, et le
résultat sera incontestable. Objectivement, il est important de dire que
tout cela est dû au travail de l’Etat et cela n’a pas été des petits
efforts. Le second aspect positif, c’est de rappeler que l’Etat a bien
fait de conserver sa posture de neutralité. »
Avant d’annoncer sa venue à Nouméa, le Premier ministre avait déclaré que « le
4 novembre sera un aboutissement et une victoire. L’aboutissement de 30
ans d’engagement des partis sur les accords de Matignon,
l’aboutissement d’une volonté farouche, l’aboutissement de 30 ans de
volonté de parler, d’avancer, de dégager des consensus alors qu’il y
avait des désaccords, alors même qu’il y avait des frustrations alors
même que l’histoire a été compliquée. Le novembre est une victoire car
ces 30 années font honneur à la Calédonie et à l’ensemble des forces
politiques qui constituent cette assemblée. Un grand sens de l’Etat a
prévalu, quelles que soient les majorités. »