Côté souverainistes, le FLNKS milite pour le oui, le Parti travailliste pour l’abstention. Côté loyalistes, les pro-LREM s’adressent aux opposants, et la droite à sa base.
Le 4 novembre, les électeurs inscrits sur la liste
référendaire spéciale devraient en majorité dire non à l’accession à la
pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. C’est le pronostic de
trois sondages, donnant le «non» vainqueur autour de 70 %. Le FLNKS,
groupement des partis indépendantistes, oppose que ces études «se basent sur la liste électorale générale», et non sur la liste spéciale, plus restreinte. D’après lui, le oui l’emportera si la participation est massive.
Le mot d’ordre est donc lancé, en ville comme dans les 341 tribus
kanakes. Martelé par Daniel Goa, porte-parole du FLNKS et chef du parti
majoritaire l’Union calédonienne : «Il faut envahir les bureaux de vote et dire "oui, je veux mettre un terme à toute cette injustice" !» Si le non l’emporte, avertit-il, «le pillage et la gabegie continueront à aggraver la fracture sociale». Un message qui peut faire mouche sur le territoire de la République le plus inégalitaire, et le plus riche après Saint-Martin.
«A la pêche». Voix discordante, le Parti travailliste de Louis Uregei a aussi promis d’arpenter le pays, mais pour persuader les électeurs «d’aller à la pêche» le 4 novembre. Réfractaire à un «référendum bidon», le leader nationaliste avait dit qu’il enverrait prêcher «la non-participation» dans les tribus. Une position qui pourrait lui préparer le terrain en vue des élections provinciales de 2019. «Beaucoup de Kanaks ont des doutes sur la viabilité de l’indépendance. Comme il leur est très difficile de voter non, ils seront sûrement nombreux à ne pas voter du tout.
Une abstention dont le Parti travailliste se prévaudra après», flaire Sonia Backès, cheffe de file de Les Républicains calédoniens, à la droite de la mouvance loyaliste. Elle convient d’ailleurs qu’à l’instar des autres partis, le sien «se positionne pour les provinciales».
Calédonie ensemble, aux rênes du gouvernement local et de la province Sud, poumon économique du territoire, aligne les réunions hors Nouméa, souvent en tribu. Affilié à LREM, le parti de centre droit appelle à voter «non», mais en mode non clivant. «Nous faisons campagne là où le oui est majoritaire, pour dialoguer avec les indépendantistes afin de favoriser un climat de paix. Car le jour d’après, il faudra continuer à vivre ensemble», explique l’homme fort de Calédonie ensemble, le député Philippe Gomès.
Ses rivaux politiques, Les Républicains calédoniens et le Rassemblement, visent, eux, «la victoire la plus forte possible» du non. Avec une autre stratégie. «Surtout du mailing et du porte-à-porte dans les quartiers de Nouméa. Nous avons édité un livret montrant les conséquences budgétaires qu’aurait le départ de la France», raconte Sonia Backès. Vingt pages de schémas ardus à décrypter, sauf pour le comparatif de niveau de vie : 78 % de propriétaires de voitures ici contre 19 % aux Fidji, 95 % de foyers équipés de réfrigérateurs contre 13 % au Vanuatu.
Comme pour détromper Laurent Wauquiez, venu soutenir Les Républicains locaux en septembre en appuyant sur «l’insécurité» ressentie par les Calédoniens, la campagne se joue jusqu’ici sans heurts. «Rien ne laisse présager de tensions qui conduiraient à des troubles à l’ordre public», fait savoir le haut-commissaire de la République Thierry Lataste, promettant que les 255 bureaux de vote du territoire seront «sécurisés». Seules fausses notes : une échauffourée entre loyalistes et indépendantistes à Ouégoa, dans le nord de la Grande Terre, et un post apparu sur Facebook et vite retiré, appelant à «faire couler le sang des Blancs».
«Axe du mal». Côté politiques, les échanges se sont toutefois durcis ces derniers jours, Daniel Goa taxant les partis loyalistes d’«axe du mal» et promettant de négocier directement l’indépendance avec l’Etat si le «non» l’emportait au terme des trois référendums prévus par l’accord de Nouméa. Une déclaration qui a suscité un tollé dans le camp loyaliste, pour une fois unanime.
«A la pêche». Voix discordante, le Parti travailliste de Louis Uregei a aussi promis d’arpenter le pays, mais pour persuader les électeurs «d’aller à la pêche» le 4 novembre. Réfractaire à un «référendum bidon», le leader nationaliste avait dit qu’il enverrait prêcher «la non-participation» dans les tribus. Une position qui pourrait lui préparer le terrain en vue des élections provinciales de 2019. «Beaucoup de Kanaks ont des doutes sur la viabilité de l’indépendance. Comme il leur est très difficile de voter non, ils seront sûrement nombreux à ne pas voter du tout.
Une abstention dont le Parti travailliste se prévaudra après», flaire Sonia Backès, cheffe de file de Les Républicains calédoniens, à la droite de la mouvance loyaliste. Elle convient d’ailleurs qu’à l’instar des autres partis, le sien «se positionne pour les provinciales».
Calédonie ensemble, aux rênes du gouvernement local et de la province Sud, poumon économique du territoire, aligne les réunions hors Nouméa, souvent en tribu. Affilié à LREM, le parti de centre droit appelle à voter «non», mais en mode non clivant. «Nous faisons campagne là où le oui est majoritaire, pour dialoguer avec les indépendantistes afin de favoriser un climat de paix. Car le jour d’après, il faudra continuer à vivre ensemble», explique l’homme fort de Calédonie ensemble, le député Philippe Gomès.
Ses rivaux politiques, Les Républicains calédoniens et le Rassemblement, visent, eux, «la victoire la plus forte possible» du non. Avec une autre stratégie. «Surtout du mailing et du porte-à-porte dans les quartiers de Nouméa. Nous avons édité un livret montrant les conséquences budgétaires qu’aurait le départ de la France», raconte Sonia Backès. Vingt pages de schémas ardus à décrypter, sauf pour le comparatif de niveau de vie : 78 % de propriétaires de voitures ici contre 19 % aux Fidji, 95 % de foyers équipés de réfrigérateurs contre 13 % au Vanuatu.
Comme pour détromper Laurent Wauquiez, venu soutenir Les Républicains locaux en septembre en appuyant sur «l’insécurité» ressentie par les Calédoniens, la campagne se joue jusqu’ici sans heurts. «Rien ne laisse présager de tensions qui conduiraient à des troubles à l’ordre public», fait savoir le haut-commissaire de la République Thierry Lataste, promettant que les 255 bureaux de vote du territoire seront «sécurisés». Seules fausses notes : une échauffourée entre loyalistes et indépendantistes à Ouégoa, dans le nord de la Grande Terre, et un post apparu sur Facebook et vite retiré, appelant à «faire couler le sang des Blancs».
«Axe du mal». Côté politiques, les échanges se sont toutefois durcis ces derniers jours, Daniel Goa taxant les partis loyalistes d’«axe du mal» et promettant de négocier directement l’indépendance avec l’Etat si le «non» l’emportait au terme des trois référendums prévus par l’accord de Nouméa. Une déclaration qui a suscité un tollé dans le camp loyaliste, pour une fois unanime.