Une plainte a été déposée le 2 octobre devant la Cour
pénale internationale contre la France pour crimes contre l’humanité en
raison des essais nucléaires expérimentés en Polynésie, a affirmé mardi à
l’ONU le dirigeant indépendantiste polynésien Oscar Temaru.
«Nous
le devons à toutes les personnes décédées des conséquences du
colonialisme nucléaire», a ajouté l’ex-président de la Polynésie, un
archipel français situé dans le Pacifique et qui compte 270.000
habitants.
Cette annonce a été faite au cours d’une réunion sur la
Polynésie française organisée au sein d’une commission de l’ONU
spécialisée dans les sujets de décolonisation.
«C’est avec un
grand sentiment du devoir et de détermination que le 2 octobre nous
avons déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale pour
crimes contre l’humanité. Cette poursuite en justice a pour objectif de
demander des comptes à tous les présidents français vivants depuis le
début des essais nucléaires contre notre pays», a-t-il dit.
«Pour
nous, les essais nucléaires français ne sont que le résultat direct
d’une colonisation. Contrairement au discours français, nous n’avons pas
accepté d’accueillir ces essais, ils nous ont été imposés avec la
menace directe de l’établissement d’une gouvernance militaire si nous
refusions», a aussi affirmé Oscar Temaru.
Le dirigeant
indépendantiste a précisé qu’un «dialogue responsable» avait été
recherché depuis 2013 avec «la puissance administrative» sous la
supervision des Nations unies. Mais les appels à venir à la table de
discussions faits à la France ont été «ignorés et méprisés», a-t-il
affirmé.
De 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont
été le théâtre de 193 essais nucléaires français qui ont eu des effets
sur la santé des populations et l’environnement. En 2010, une loi a
instauré un dispositif d’indemnisation mais il est jugé trop restrictif,
selon des associations de vétérans touchés par des maladies
radio-induites.