Session de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies 
 New York 8 Octobre 2014 
Déclaration deM. Roch Wamytan Président  
du Groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie 
 Signataire FLNKS de l’Accord de Nouméa 
                Organisation des Nations Unies (New York), 4e commission, 
Mercredi 8 octobre 2014, 15h 
Monsieur le Président, 
Mesdames et Messieurs les membres de la Quatrième Commission, 
 Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter Mr le président (H.E. Mr. 
Durga Prasad Bhattarai (Nepal)) pour votre élection à la présidence de 
cette 4ième commission. Je voudrais aussi vous remercier de 
l’occasion qui m’est donnée de m’exprimer en tant que chef du Groupe 
UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès de la Nouvelle Calédonie (notre 
assemblée législative) et en tant que signataire FLNKS de l’accord de 
Nouméa. 
 Monsieur le Président,  
Le 24 septembre 2014, le 
peuple kanak célébrait les 30 ans de la création de son mouvement de 
libération nationale le FLNKS : Front de Libération Nationale Kanak et 
Socialiste. Cette grande célébration ouvre toute une série de 
commémorations des faits marquants de l’histoire de la lutte du peuple 
kanak au cours des années 1984 dont le boycott actif des élections du 18
 novembre 1984. 
        Il est d’actualité de revenir ici  sur 
les raisons qui ont poussé le FLNKS à boycotter ces élections du 18 
novembre 1984 afin de faire échec à un statut concocté par le 
gouvernement français et porté par le ministre socialiste des 
territoires d’outre-mer de l’époque ,Mr Georges LEMOINE.  
       
 Ces raisons étaient le constat et le refus par le peuple kanak de la 
politique de ligne rouge de l’indépendance interdite que la France 
applique en Nouvelle-Calédonie, notamment au travers du droit de vote et
 de la définition du 
corps électoral depuis l’entrée des kanak 
dans la sphère institutionnelle au lendemain de la seconde guerre 
mondial. Ainsi ce jour du 18 novembre 1984, avait été marqué par le 
geste d’Eloi MACHORO, secrétaire générale de l’Union calédonienne et 
ministre de l’intérieur du gouvernement provisoire de Kanaky qui brisa 
une urne d’un coup de hache dans sa mairie de Canala. Ce geste, 
immortalisé par une photo qui avait fait le tour du monde, était 
hautement symbolique car il exprimait un total désaccord et un refus 
absolu d’un corps électoral au sein duquel le peuple kanak, peuple 
autochtone et colonisé, était rendu minoritaire dans son propre pays, 
noyé par des vagues successives  de peuplement, qui s’étaient amplifiées
 par volonté politique des gouvernements français successifs à partir 
des années 50. Eloi MACHORO paya son geste de sa vie puisqu’il fut 
assassiné le 12 janvier 1985 par les forces de l’ordre françaises. 
     Son seul tort était cet idéal qu’il portait et qu,il exprimait dans
 une interview donne quelques jours avant son assassinat. Il s’agit d’un
 idéal d’hospitalité mélanésienne, de partage du pays, de construction 
d’un devenir commun mais à la condition que les autres reconnaissent les
 droits légitimes du peuple colonisé dont celui d’avoir son propre pays 
différent de celui de la puissance administrante. C’est cet idéal qui 
anime les indépendantistes, un idéal que chacun tente de concrétiser par
 le dialogue et la concertation permanente avec toutes les parties 
concernées. 
 Or que constatons nous 30 ans après ce 18 novembre 
1984 ? Une Puissance de tutelle qui, quel que soit ses dirigeants, de 
droite comme de gauche, prétend être « neutre », « équidistante », « 
arbitre » alors que sa politique est toujours et encore celle de la 
ligne rouge de l’indépendance interdite. Politique mise en œuvre grâce à
 des stratégies et tactiques classiques dans le cadre des colonisations :
 assassinats des leaders indépendantistes ou leur élimination politique,
 manipulation diverses et plus particulièrement pour la Nouvelle 
Calédonie, mise en place d'un processus de  colonie de peuplement 
déclarée par la France comme « réussie », dans le sens ou le 
but a été atteint en 60 ans de rendre le peuple kanak minoritaire dans son propre pays. 
Monsieur le président, 
            Depuis le comite des signataires de 2007 a Paris, et durant 7
 années nous avons soulevé ce problème des listes électorales, mais face
 au silence ou aux insuffisances de l Etat français nous sommes venus 
devant les Nations Unies à cinq reprises en un an réclamer a chaque fois
 le strict respect de l, accord de Nouméa concernant l’établissement des
 listes du corps électoral spécial provincial et celui du referendum 
d’autodétermination de façon a éviter les nombreuses ambguitées 
entretenues sources de fraudes constatées. La réunion du dernier comite 
des signataires à Paris du 3 octobre dernier a décidé de reporter encore
 le problème. Nous sommes désormais dans une impasse.  Le temps est donc
 venu Mr le président a cinq ans de la fin de la troisième décennie pour
 l éradication du colonialisme et a quatre ans de la consultation 
référendaire prévu par l’accord de Nouméa de solliciter des Nations 
Unies et notamment du comité des 24, une médiation officielle avec la 
France afin que le referendum d’autodétermination prévu en 2018 se passe
 dans des conditions optimales de transparence et de sincérité et que 
personne ne puisse contester les résultats du scrutin. Cette médiation 
pourrait le cas écheant débuter dans les trois mois si rien n’est 
entrepris par la puissance administrante pour régler ce problème du 
corps électoral qui dans toutes les luttes de décolonisation constitue 
la mère des batailles. Ce que nous vous demandons nous allons le dire au
 gouvernement français qui a prévu de recevoir notre délégation a Paris 
ce vendredi 11 octobre dans la matinée.  
    Je conclue Mr le 
président en renouvelant ma confiance aux  Nations Unies dans cette 
lourde charge historique qui lui revient d’éradiquer le colonialisme au 
cours de cette troisième décade 2010-2020. Et je remercie de même le 
comité des 24 et son président ainsi que les pays du Fer de Lance 
Mélanésien, du Forum du pacifique ainsi que le mouvement des pays non alignés pour le soutien permanent donné au processus d’émancipation et  de décolonisation de la Nouvelle Calédonie. 
  
Intervention de Daniel GOA 
 Représentant du FLNKS 
Quatrième Commission  
Chargée des Politiques Spéciales Et de Décolonisation 
69ème Session de l'Assemblée Générale des Nations Unies 
Monsieur Le Président, 
Mesdames et Messieurs les membres de la quatrième commission, 
Mesdames et Messieurs. 
En
 premier lieu, Monsieur le Président, permettez-moi, de vous féliciter 
pour votre élection. Au nom du FLNKS, j’exprime toute la reconnaissance 
du peuple Kanak pour l’intérêt soutenu que continue d’accorder 
l’Organisation des Nations Unies à notre combat pour la reconnaissance 
de notre droit inné et actif à l'auto-détermination. 
A cet égard, 
permettez-moi de saluer le soutien indéfectible du Groupe Fer de Lance 
Mélanésien et du Mouvement des Non Alignés au FLNKS dans son combat pour
 l'indépendance de la Kanaky/Nouvelle-Calédonie. Je saisis l'opportunité pour saluer le travail réalisé par le Comité Spécial de Décolonisation. 
Monsieur Le Président, 
Le
 24 septembre 2014, nous célébrions le 30ème anniversaire du FLNKS. 30 
ans de lutte qui marquent les traces indélébiles de la marche tâtonnante
 mais irréversible de notre Peuple vers son indépendance. 30 ans 
d'engagements pour une société plus juste et solidaire où le 
peuple Kanak doit retrouver sa dignité de peuple légitime sur cette terre du Pacifique. 
Ainsi,
 l'Accord de Nouméa signé en 1998 par le FLNKS, l'Etat Français et la 
droite coloniale doit permettre de préparer l'accession du Pays Kanak à 
un statut de pleine souveraineté international. 
Dans ce cadre, 
les indépendantistes ont démontré à plusieurs niveaux leurs capacités à 
mettre en œuvre des politiques publiques visant à inscrire le pays dans un développement durable basé sur ses ressources naturelles et humaines. 
Monsieur Le Président, 
La
 dernière mandature de l'Accord de Nouméa a débuté depuis le 11 mai 
2014. Cette étape devra confirmer les bases d'une Nation Démocratique et
 Progressiste conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies. 
En
 effet, l’évolution institutionnelle sera fonction de la consultation 
irréversible de 2018 et le processus de décolonisation et d'émancipation
 devra être mené jusqu'à son terme afin de permettre au peuple Kanak 
d'exercer son droit à l'auto-détermination. 
Néanmoins, des 
dispositions fondamentales de l'Accord de Nouméa ne sont pas respectées 
dues en partie à la politique de la puissance de tutelle relayée 
localement par les non-indépendantistes sous couvert de la démocratie et
 du droit. 
Monsieur Le Président, 
Le problème scandaleux 
des listes électorales est une réalité qui favorise les desseins de 
l'Etat Français. Le FLNKS n'a cessé ces dernières 
années d'interpeller la communauté internationale sur cette fraude 
électorale qui accompagne une politique d'immigration massive dans le 
but de poursuivre la marginalisation du peuple Kanak. 
Par 
ailleurs, le pillage des ressources naturelles se poursuit au nom des 
intérêts de la France. Un industriel étranger continue de produire 
librement malgré le déversement, en mai 2014, de plus de 96 000 litres  
de solution d'acide dans une zone tampon inscrite au Patrimoine Mondial de l'Humanité. 
En
 outre, l'absence d'anticipation de formations dans les compétences 
transférées et à transférer est une énième preuve tangible d'une volonté
 affichée de maintenir la Kanaky/Nouvelle-Calédonie sous tutelle 
Française. 
De plus, l'exercice par la France des compétences de 
pleine souveraineté dans notre pays méritent également une attention 
particulière de la communauté internationale.  
A ce titre, l'Etat
 Français vient d’être condamné pour les conditions de détentions de 
syndicalistes indépendantistes de même que des autorités coutumières 
n'ont cessé ces dernières semaines de dénoncer les méthodes 
d'investigation opérées sur terre coutumière.  
Monsieur Le Président, 
Compte
 tenu de mes propos, j'ai l'honneur de solliciter l'assistance des 
Nations Unies à travers une médiation avec la puissance de tutelle afin 
de poursuivre la mise en œuvre de la résolution 65/119 relative à la 
troisième décennie internationale pour l'élimination du colonialisme 
d'une part et de réussir la sortie de l'Accord de Nouméa d'autre part. 
Je vous remercie.