La 
manifestation contre la loi travail a mobilisé près de 170.000 personnes
 en France, selon les autorités. La CGT recensant de son côté 500.000 
manifestants, dont 60.000 à Paris.
 
 
 
Cette nouvelle journée de mobilisation aura une
 nouvelle fois été émaillée de violence. Sept syndicats de salariés et 
d'étudiants ont donné rendez-vous pour battre une nouvelle fois le pavé 
contre la loi Travail alors que 
le projet porté par la ministre Myriam El Khomri peine à rassembler. "Gagner le retrait du projet de loi travail est possible", affirme l'intersyndicale qui a appelé à "
renforcer les mobilisations" après deux mois de mobilisation.
Mais
 les rassemblements ont rapidement tourné à la révolte dans de 
nombreuses villes de France. La manifestation contre la loi travail a 
mobilisé jeudi près de 170.000 personnes en France, dont 14.000 à 15.000
 à Paris, selon les autorités, la CGT recensant de son côté 500.000 
manifestants, dont 60.000 à Paris. Selon un décompte à partir de 
chiffres de la police pour plus de vingt villes, hors Paris,
 les défilés ont réuni au moins 50.000 manifestants
 : 8.500 à Nantes, 5.500 au Havre comme à Lyon, 4.800 à Marseille, 4.000
 à Rennes comme à Rouen, 3.800 à Toulouse. À Bayonne, environ 2.500 
manifestants ont été recensés, 2.200 à Caen, 2.000 au Mans.
Malgré
 des chiffres en baisse par rapport aux précédentes manifestations, la 
mobilisation a été largement émaillée de violences dans toute la France.
 À Paris, mais aussi à Nantes, Rennes et Grenoble. "24 policiers et 
gendarmes ont été blessés, dont trois très grièvement à Paris", a 
annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur, 
Bernard Cazeneuve alors que 
124 interpellations ont eu lieu en France.
 Le ministre de l'Intérieur a notamment dénoncé ces débordements 
provoqués par de la part de cette poignée de casseurs qui n'ont en 
partage que la violence".
 
Un policier en "urgence absolue" à Paris
Dans
 la capitale, de violents heurts ont éclaté jeudi après-midi entre la 
police et des manifestants lors du défilé contre la loi travail. 
À l'entrée du pont d'Austerlitz, sur la rive gauche de la Seine, 
plusieurs dizaines de manifestants ont lancé des bouteilles, des pavés 
et des extincteurs contre les forces de l'ordre, qui ont riposté à coups
 de gaz lacrymogènes. 
Ces incidents ont interrompu la 
progression du cortège, qui n'avait pas encore passé le pont, et 
provoqué l'arrivée de CRS en renfort. Selon 
France Info, 
300 personnes cagoulés ont perturbé le cortège qui 
avait rassemblé 60.000 manifestants,
 selon les chiffres de la CGT. Lors de la mobilisation précédente, le 9 
avril, les syndicats avaient recensé 110.000 manifestants.
La 
préfecture de police annonce par ailleurs que deux policiers ont été 
blessés dans les affrontements qui ont éclaté dans la capitale. L'un des
 deux agents serait par ailleurs 
en état "d'urgence absolue", selon un message posté sur Twitter. 
 
Une Porsche incendiée à Nantes
En
 Loire-Atlantique, il a fallu attendre dix minutes après le départ de la
 manifestation pour voir apparaître des jeunes cagoulés au sein du 
cortège qui rassemblait 8.500 personnes selon la police et plus de 20.000 selon les syndicats. Dans
 un ballet devenu presque courant dans la cité des bords de Loire, les 
forces de l'ordre ont répliqué avec des grenades lacrymogènes face aux 
manifestants qui criaient "Nique la BAC" et "Tout le monde déteste la 
police".
Et si les organisateurs avaient pris l'option d'éviter 
au maximum l'hypercentre de la ville pour limiter les débordements, ces 
derniers ont bel et bien eu lieu. Un groupe s'est notamment dirigé vers 
la préfecture de Loire-Atlantique, où de nouveaux échanges de 
projectiles ont lieu avec les forces de l'ordre et où une Porsche de couleur grise a été incendiée, dégageant une épaisse fumée noire. 
Une bombe artisanale lancée contre les CRS à Rennes
Même
 constat en Bretagne où la ville de Rennes a également été pris d'assaut
 par une certains manifestants marginalisés. Des affrontements ont 
éclaté à la mi-journée à l'issue de la manifestation contre la 
loi Travail alors
 que les forces de l'ordre ont chargé les casseurs à grands renforts de 
gaz lacrymogènes. La manifestation organisée dans le calme par les 
syndicats s'était ébranlée vers 11 heures mais des groupes incontrôlés 
se sont dirigés vers le centre historique à l'heure de la dispersion. Ces
 dernières semaines, des incidents similaires se sont déjà produits dans
 la capitale bretonne au cours d'autres défilés contre la réforme du 
droit du travail.