PARTI TRAVAILLISTE

KANAKY

mercredi 11 octobre 2017

Quel modèle économique et social pour la Nouvelle-Calédonie demain ?

  • Ou " L'après-nickel " pourrait-on dire autrement ? 
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  • Pour construire, il faut discuter, rassembler, échanger, s’opposer. Et quoi de mieux pour produire des idées et des projets que de mener un travail participatif entre deux structures aux idées bien trempées ?
  • Durant six mois, l’USTKE et la FINC, accompagnées  par  le  cabinet  Sodie  Pacifique,  ont organisé un cycle de conférences et de débats autour de cinq thèmes différents. Chaque soirée a donné lieu à des échanges nourris, un débat d’idées et l’émergence de propositions. Le 26 septembre dernier, lors du séminaire de  restitution,  27 de ces projets ont été présentés et soumis au  vote  de  l’ensemble  des  participants et adhérents des deux organisations syndicales. Cinq d’entre eux ont particulièrement émergé :
  • - Gestion de la ressource en eau.
  • - Intégration des critères privilégiant la production locale dans les marchés publics et parapublics.
  • - Mise en place d’une coopérative pour l’écoulement des produits locaux.
  • - Pilotage pays de la gestion du logement et de l’habitat.
  • - Respect du mode de vie océanien dans la construction des logements.
  • Des propositions concrètes ont été faites. Il s’agit désormais de les mettre en musique. Depuis 3 ans, l’industrie internationale du nickel est marquée par une crise sans précédent. En Nouvelle-Calédonie, les trois usines métallurgiques génèrent de très importantes pertes. Et leur pérennité pourrait même ne pas être assurée. Des solutions doivent être trouvées pour  conforter, voire  sauver  cette  activité  et  donc  les  emplois  du  nickel.  Mais  il  faut également trouver et forcer des relais de croissance pour offrir un emploi à une jeunesse qui constituera les forces vives de demain. Il s’agit donc de préparer « l’à-côté du nickel ».

  • Xavier Benoist, président de la Fédération des Industries de Nouvelle-Calédonie (à droite) : « Nos organisations syndicales patronales et de salariés que sont la FINC et l’USTKE ont une responsabilité dans la construction de notre modèle économique et sociale. Nous devons porter et proposer des solutions. Nous avions donc identifié  des intérêts et des objectifs convergents pour engager un effort commun d’élaboration de diagnostic  partagé et de propositions opérationnelles dans une phase importante de notre histoire.
  • Il est indispensable  de transformer en profondeur le modèle économique de la Nouvelle-Calédonie,  de  trouver  et  d’actionner  de  vrais  relais  de  croissance  de  l’agriculture,  les industries, les  services et le tourisme. Avec pour objectif, de répondre aux besoins des Calédoniens  et  de  développer  les  exportations  afin  d’élargir  les  bases des marchés des entreprises calédoniennes. L’économie pourra, alors, générer de nouveau de l’emploi, condition sine qua non de la construction d’un destin commun. »
  • André Forest, président de l’USTKE (à gauche) : « Pourquoi avoir engagé ce  travail commun avec une organisation  patronale ?  Parce  qu’il nous  faut  construire  un  pays  plus  juste,  plus  équilibré, donner du travail et  de l’export  aux nouvelles générations. Si les inégalités persistent, on va droit dans le mur. Il faut donc trouver des convergences  entre les différentes forces de  ce  pays, et réunir les énergies chaque  fois que  cela  est  possible.  Le  monde du nickel s’est transformé et nous sommes convaincus  qu’il n’apportera  pas à lui seul les  emplois  de  demain,  et  les  richesses  dont  nous  avons  besoin.  Il s’avère de plus en  plus indispensable  de  penser  l’avenir  du  pays  autrement que par le seul prisme du nickel.
  • Le pays est doté de richesses et de potentialités extraordinaires dans les domaines agricoles, touristiques, maritimes, de la recherche, etc.
  • Les propositions faites lors de cette  restitution  après des mois de discussions et d’échanges sont une contribution, un début.  Ce n’est pas un programme de gouvernement.  C’est un appel à construire un pays nouveau économiquement et socialement équilibré. »
  • Pierre Ferracci, président du groupe Alpha (Sodie Pacifique) : « La démarche de la FINC et de l’USTKE  découle  de convictions partagées.  Déjà, les changements dans le monde du nickel impliquent de penser différemment le développement de la Nouvelle-Calédonie.  L’économie  doit  se  diversifier  et  les  relais  de  croissance  doivent pouvoir apporter les emplois dont les générations présentes et à venir ont besoin.
  • En outre, la qualité du dialogue entre ces deux organisations, et quelles que soit leurs divergences, est plus importante que l’affrontement. Les modalités retenues sont un exemple qui peut faire école de réflexions, d’échanges  et  de  force  de  propositions  pour  trouver  des solutions d’avenir à la Nouvelle-Calédonie. Je crois que l’USTKE et la FINC ont démontré que par la voix du dialogue, on peut arriver à partager et à formuler des diagnostics intéressants et mettre en évidence des solutions appropriées. »
  • 1ère conférence : jeudi 18 mai
  • Thème : Urbanisme,  foncier,  espaces  économiques, habitat et logement social et industrie
  • Quelques données
  • Le logement est au premier rang des dépenses des ménages. Il a connu une hausse de 73 % entre 2004 et 2013. Un Calédonien sur six vit dans un logement sur-occupé.
  • L’habitat dégradé représente 214 immeubles et 1800 habitations dans le Grand Nouméa, sans  compter  les  populations concernées  en  tribus. 4200 personnes résidaient  dans les squats en 2014.
  • Pour autant, 5000 logements sont vacants à ce jour. 65 % du parc social est concentré sur Nouméa. Les données de 2016 font état que 6 600 logements aidés doivent être construits pour répondre à la demande actuelle dans le Grand Nouméa. La production est aujourd’hui à un niveau  particulièrement bas. En 2016, 200 habitats ont été livrés.
  • Un logement génère un chiffre d’affaires de 25 millions de XPF et deux emplois.
  • Autour du débat ...
  • Concernant l’aménagement du territoire, les débats ont fait ressortir les délais parfois supérieurs à 15 ans entre l’acquisition du foncier et la livraison des logements. Sans compter les 10 à 15 ans de négociations parfois nécessaires pour acquérir le foncier.
  • Des délais qui sont également liés à l’éclatement du pilotage et des compétences, au mille-feuille administratif et au manque d’intercommunalité.
  • Aspect transverse à toutes les thématiques, la question du cloisonnement entre les acteurs qui n’offrent pas de cohérence globale.
  • Dans les esprits, le logement social est vecteur de problèmes alors que, comme le soulignent les participants  au  débat,  « il  peut  jouer  un  rôle  d’ascenseur  social  en  donnant  les  outils nécessaires à la réussite scolaire par exemple ».
  • Or, aujourd’hui, le foncier est indisponible là où les besoins en logements sont les plus importants. Outre le fait que les constructions verticales ne soient pas adaptées à l’habitat océanien, la transition « tribu/ville » est parfois difficile, entraînant une perte de repères. En ce sens, le logement apparaît comme un facteur déterminant de réussite, un enjeu  de  politique publique et de réduction des inégalités.
  • Les pistes évoquées ...
  • Le pilotage pays de la gestion du logement et de l’habitat apparaît  dans  les  cinq  premiers projets à mettre en œuvre, un pilotage opérationnel qui n’existe pas pour ce secteur, constatait les États généraux de l’habitat de 2016.
  • Outre le décloisonnement des compétences, il est nécessaire d’intégrer le financement des équipements et des espaces publics dans les budgets des collectivités.
  • Autre souhait, le respect du mode de vie océanien dans la construction des logements. Il s’agit là de repenser l’habitat selon les cultures et trouver des solutions plus horizontales que verticales, avec un accès facilité à la terre.
  • 2ème conférence : mardi 20 juin
  • Thème : Le  désenclavement de l’archipel, une condition  pour accueillir et exporter
  • Quelques données
  • Le  port de commerce de Nouvelle-Calédonie est réputé cher. À titre d’exemple,  le  coût d’embarquement et de débarquement d’un conteneur de 40 pieds est bien plus élevé que dans des ports au trafic comparable.
  • Les  liaisons  inter-îles par air,  mer et terre  doivent  répondre  aux  besoins  de  mobilité  des populations, mais aussi favoriser le tourisme de séjour. Elles doivent également permettre l’acheminement du fret notamment entre la Grande Terre et les îles Loyauté. Or, à ce jour, la capacité du fret maritime est insuffisante par rapport aux besoins.
  • De plus, les infrastructures dédiées au transport maritime de passagers et de fret sont de niveau très différent entre Nouméa et les îles.
  • Le trafic aérien domestique reste très coûteux et ce, d’autant plus que le trafic et les infrastructures sont limités.
  • Quant au secteur du transport routier de marchandises, il ne rend  pas les services qu’il pourrait rendre.
  • En  termes de desserte aérienne de la Nouvelle-Calédonie, la destination  est très  peu compétitive. En causes, la faiblesse du trafic avec un effet « bout de ligne », et l’absence d’économie d’échelle pour la compagnie calédonienne qui exploite une flotte limitée.
  • Autour du débat ...
  • Les participants à la conférence constatent, que la Nouvelle-Calédonie reste peu connectée avec les pays de la zone. La rentabilité potentielle du Territoire semble insuffisante pour faire venir des compagnies maritimes et ouvrir de nouvelles lignes régulières avec les États insulaires et pour toucher des pays de la région, il est souvent nécessaire d’effectuer des transbordements par l’Australie.
  • Pour beaucoup, le manque d’attractivité de la Nouvelle-Calédonie s’explique par les coûts élevés, et d’autant plus que les conteneurs repartent à vide de Nouméa. Le volume d’activité est jugé insuffisant pour baisser les coûts.
  • Le projet de transfert de l’aéroport de Magenta à Tontouta est intéressant en termes de coûts et d’accès facilité pour les touristes se rendant directement aux Loyauté et à l’île des Pins. Cependant la majeure partie des usagers de l’aérodrome de Magenta sont Loyaltiens.
  • Le  déplacement de l’aéroport les contraindrait à un transport supplémentaire jusqu’à La Tontouta.
  • Le débat a également mis l’accent sur les liaisons aériennes internationales et régionales et sur le fait qu’il n’est pas certain que d’autres compagnies assureraient les mêmes services en l’absence d’Aircalin. La création d’un Hub «Nouvelle-Calédonie» avec l’abandon des longs courriers et la concentration sur les moyens courriers pourraient impliquer une perte de flux et une « inféodation » aux grandes compagnies pour les longs courriers.
  • Autre point de débat, l’ouverture de la Calédonie sur l’extérieur. Si les produits calédoniens ont des débouchés dans la région, ils sont freinés dans leur développement à l’export et notamment en raison de la taxe à l’export, des difficultés logistiques dans l’acheminement des produits, et de l’absence de visibilité régionale de la Nouvelle-Calédonie.
  • Les pistes évoquées ...
  • L’absence de cale de halage pour caréner les bateaux localement fait défaut. Les participants suggèrent de construire une cale, évitant ainsi aux opérateurs de se tourner vers l’Australie.
  • Le port en eaux  profondes  de  Vavouto  est  susceptible d’être adapté à court terme pour permettre le trafic de conteneurs, ce qui limiterait le transport de fret passant par la Route Territoriale.
  • Et cela permettrait  d’avoir une infrastructure  dimensionnée aux besoins du Nord.
  • Au Sud, un  quai plus grand au port de Nouméa  permettrait de diminuer les coûts et d’accueillir des navires de plus grande capacité.
  • Autre piste évoquée, liée au transfert de Magenta sur Tontouta, la nécessité de renforcer de l’articulation entre le réseau routier et les aéroports avec une 4 voies jusqu’à Tontouta.
  • La  mutualisation  des chambres  consulaires, des  moyens  terrestres  maritimes,  routiers  et aériens est également un projet qui permettrait de faire baisser les coûts et de gagner en efficience.
  • Enfin, supprimer la taxe à l’exportation allégerait le coût des productions locales, et éviterait de plomber leur attrait.
  • 3ème conférence : mardi 4 juillet
  • Thème: Vers l’autosuffisance alimentaire : une voie structurante du pays
  • Quelques données
  • Le taux de couverture des productions agricoles était de 53% en 2004. Il n’est plus qu’à 42% en 2015. Entre les deux recensements généraux de l’agriculture (en 2002 et en 2012), on compte une dégradation du nombre d’exploitations  agricoles  (-19%), d’actifs  agricoles (-20%) et de surfaces agricoles utilisées (-27%).
  • A contrario, la Nouvelle-Calédonie compte 415 entreprises alimentaires en juin 2017, soit  + 48% en 10 ans.
  • Les plus fortes augmentations du nombre d’entreprises concernent les activités  de  transformation  et  conservation  de  fruits,  de  viande  de  boucherie  et  la fabrication de plats préparés.
  • Autour du débat ...
  • En termes d’agriculture, les besoins sont croissants avec l’augmentation de la population urbaine, plus dépendante en produits alimentaires. Mais si les produits agricoles calédoniens sont  globalement de bonne qualité, l’offre est victime du morcellement des  parcelles agricoles, du démembrement des exploitations  agricoles, et de l’urbanisation de zones agricoles.
  • En cause, l’attractivité des secteurs plus porteurs, plus rémunérateurs (comme les mines ou les administrations).
  • Les activités agricoles sur terres coutumières sont orientées principalement vers l’autoconsommation  et  les  échanges,  sans nécessairement  passer  par  les  circuits  de distribution.
  • Le débat a mis en lumière les multiples enjeux de l’autosuffisance. Il s’agit avant tout d’un enjeu sociétal et de santé en donnant au territoire la capacité de nourrir correctement sa population avec des productions de qualité.
  • En outre, la qualité sanitaire est plus facile à contrôler pour des produits locaux que pour des produits d’importation.
  • Autre enjeu, celui de la maîtrise des approvisionnements du marché local.
  • Économiquement, l’autosuffisance vise aussi à structurer le territoire à travers l’activité générée (emplois, création de richesse, rééquilibrage).  Enfin, elle est un levier d’émancipation politique.
  • Le développement des filières agricoles est aussi  au  cœur  des  préoccupations  des participants. Les consommateurs sont de plus en plus dépendants sur le plan alimentaire et ils sont exigeants par rapport à la qualité des produits.
  • L’industrie agroalimentaire souffre d’un manque de pérennité, de régularité dans les flux d’approvisionnement et d’écoulement, mais aussi dans la régularité des prix agricoles.
  • Les adhérents de la FINC ont ainsi mis en avant la nécessité d’avoir des flux constants pour absorber les frais fixes de l’industrie, car l’irrégularité met à mal la filière.
  • De son côté, la grande distribution semble avoir surtout recours aux gros producteurs de la place et n’a pas accès aux petits producteurs.
  • Les pistes évoquées...
  • Premier projet retenu par les participants, la nécessité de maîtriser et gérer la ressource en eau.
  • Seconde  piste  retenue, l’intégration des critères privilégiant la production locale dans les marchés publics et parapublics. La mise en place d’une coopérative permettrait de structurer  et de mutualiser  les producteurs, afin de favoriser l’écoulement des produits locaux.
  • Enfin, les adhérents des organisations patronales et syndicales ont également insisté sur la mise en place d’un plan de communication pour valoriser les métiers agricoles.
  • 4ème conférence : mardi 18 juillet
  • Thème : Pour un pays ouvert sur le monde : culture et tourisme
  • Quelques données
  • Le tourisme est l’un des secteurs économiques à la croissance la plus rapide du monde. Et la Nouvelle-Calédonie n’a  pas  à  rougir  de  ses  atouts environnementaux,  culturels, et géographiques. Cela étant, des difficultés persistent.
  • Une faible notoriété du Territoire, un tourisme concentré sur Nouméa, des  prestations et dessertes chères, une  offre d’hébergement sans positionnement stratégique et en manque d’attractivité et l’absence de cohérence des politiques publiques, sont parmi les freins les plus émergents.
  • En termes de cultures, les échanges avec les autres pays contribuent à faire vivre, à enrichir, et à faire évoluer la culture locale. Le rayonnement culturel est vecteur de cohésion sociale et de construction identitaire. Si les cultures coexistent en Nouvelle-Calédonie, pour les pays voisins, l’identité culturelle calédonienne reste floue.
  • Sur le plan économique, la culture et le tourisme ont un potentiel fort. Le tourisme doit pouvoir s’appuyer et valoriser la culture calédonienne.
  • Autour du débat ...
  • Les participants au débat soulignent le peu d’intérêt de la population calédonienne et du politique pour le tourisme. L’éclatement des compétences provinciales limite l’émergence d’une stratégie Pays et ce, d’autant plus que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ne compte pas de secteur spécifique dédié au tourisme.
  • À titre d’exemple, les moyens alloués aujourd’hui au secteur sont deux fois moins importants qu’à Tahiti.
  • Concernant la culture, les adhérents de la FINC comme de l’USTKE constatent le peu de données  existantes  sur  la  production  culturelle  locale. Or, il  existe  un  réel  potentiel  des identités calédoniennes à valoriser, mais, là encore, l’absence de structuration du secteur engendre un manque de visibilité  et  de  diversification  des  artistes.
  • À titre d’exemple, le secteur de la musique est assez peu, voire inexistant sur le plan international.
  • Le tourisme et la culture sont des vecteurs de  développement de l’emploi,  de stabilité démographique et de développement harmonieux.  Ils permettent aux  populations  de construire une activité économique sans quitter leur lieu d’origine.
  • La Nouvelle-Calédonie est le pays idéal pour développer le tourisme durable, l’écotourisme, et le tourisme culturel.
  • Les pistes évoquées ...
  • La provincialisation apparaît aujourd’hui comme un frein au développement de la culture et du tourisme. Les participants mettent en avant la nécessité de construire un axe commun à travers un schéma directeur de la culture et du tourisme pour promouvoir le pays.
  • Il faut également accompagner les artistes par un appui administratif, financier, et au travers une pépinière d’artistes qui valoriserait leur image.
  • De même, il faut professionnaliser le secteur du tourisme, pour monter en compétences les prestataires,  mettre  aux  normes  les  structures  d’accueil avec  un  accompagnement  et  un contrôle des acteurs.
  • Il apparaît également important de créer des espaces culturels, de démonstration de l’art calédonien pour les touristes avec la mise en place d’une maison de la Culture à l’arrivée des paquebots.
  • Enfin, il s’agit de défendre la culture locale (et notamment l’art statuaire) en complétant et renforçant le cadre légal.
  • 5ème conférence: mardi 22 août
  • Thème : Besoins en emplois et compétences aujourd’hui et demain
  • Quelques données
  • Les  besoins en  compétences pour aujourd’hui et demain sont criants, mais force est de constater les difficultés de recrutement liées au manque de qualification, démotivation, de compétences sociales et de savoir-être du vivier.
  • Les écarts au niveau des jeunes, des non-diplômés, du taux de féminisation des métiers perdurent entre les provinces.
  • Pour la plupart, les entreprises recrutent à un niveau inférieur et forment en interne.
  • La formation  professionnelle est, de son côté, souvent inadaptée ou financièrement trop élevée.
  • Autour du débat ...
  • Un constat s’impose, les offres d’emplois sont plus exigeantes aujourd’hui, et les qualifications des demandeurs se retrouvent en décalage, et ce, malgré l’amélioration globale de leur niveau de formation.
  • Cela étant, les problématiques sont très variables selon les provinces avec une attractivité du Sud au détriment du développement du Nord et des Îles  Loyauté. Là encore, des difficultés apparaissent, liées à la fragmentation  des compétences des services de placement des demandeurs d’emploi.
  • Les participants regrettent également l’absence  d’évolution de la loi sur l’emploi local.
  • L’effort de rééquilibrage est à poursuivre et doit permettre de clarifier l’accès des Kanak aux postes à responsabilité, le rééquilibrage géographique et l’emploi par ethnie. 
  • Les jeunes formés à l’extérieur sont plus difficilement intégrés et leur potentiel n’est pas toujours exploité dès leur retour. Pour autant, le programme Cadre Avenir affiche un taux moyen d’insertion sur 20 ans à 96%.
  • Si la formation et la réussite scolaire conditionnent l’accès à l’emploi, le système éducatif doit être performant pour répondre aux enjeux du Pays, et aux besoins des entreprises.
  • La vocation de l’entreprise  est d’abord  de  produire. Elle ne peut pas se substituer au système éducatif.
  • Les petites entreprises ont d’ailleurs plus des difficultés que les grosses entreprises à former, par manque de temps, de moyens, et par leur incapacité à libérer les personnes.
  • Or, ont rappelé les chefs d’entreprise, plus les salariés montent en compétence, plus l’entreprise gagne en productivité.
  • Mais la formation professionnelle aujourd’hui ne permet pas de corriger le décalage entre les besoins de compétences des entreprises et le niveau de formation initiale des salariés.
  • De ce fait, il est difficile pour les entreprises d’avoir une vision sur l’avenir et d’identifier leurs besoins à moyen et long terme.
  • Les pistes évoquées ...
  • Parmi les projets proposés, le groupe de travail suggère que l’IDCNC (Institut des compétences) analyse les futurs métiers porteurs du pays pour pouvoir orienter la formation initiale.  Avec pour objectif, une GPEC Pays (gestion  prévisionnelle de l’emploi et des compétences).
  • À titre d’exemple, l’orientation des étudiants se fait parfois dans des secteurs déjà saturés, limitant, de fait, leur insertion professionnelle à l’issue.
  • Au sein de l’entreprise, il faut améliorer l’accompagnement des salariés et tendre vers un parcours de formation individualisée. En ce sens, il est nécessaire de sensibiliser davantage les PME à l’enjeu de la formation.
  • Autres pistes  avancées, la mutualisation des moyens pour soutenir le déploiement des formations en PME, et le regroupement des trois organismes de placement.
  • Les résultats de l’étude « Au delà du nickel : quel modèle économique et social pour la Nouvelle-Calédonie demain? » se matérialisent déjà par l’organisation des Etats généraux de l’industrie qui se tiendront fin novembre 2017 et réuniront acteurs économiques, politiques et institutionnels afin de tracer les contours opérationnels d’une stratégie industrielle.
  • La mutualisation de certains moyens constitue un enjeu majeur pour la compétitivité des industriels calédoniens, ce qui fait donc actuellement l’objet d’études au sein de la FINC 
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