Le FLNKS va lancer la campagne en vue de l’échéance du 4
novembre. « Les partis indépendantistes qui ne s’aligneront pas
marqueront leur position quant à la question de l’indépendance » note
Daniel Goa (au centre). Photo Y.M
Après
un Comité des signataires rédacteur de la question du référendum, et
avant une convention capitale du FLNKS en vue de la campagne, mais aussi
une possible visite du président de la République, Daniel Goa a tenu à
mettre - voire à remettre - les points sur les i. Des sympathisants
loyalistes s’interrogent par exemple sur le contenu de l’indépendance.
Financement des besoins budgétaires, éducation, santé, protection
sociale, propriété privée… Tout en reconnaissant des « erreurs de
communication », le président de l’Union calédonienne le soutient, «
nous avons ces réponses, nous devons les donner » pour convaincre.
Construit « pour une Kanaky-Nouvelle-Calédonie souveraine », le projet
de société sera définitivement acté samedi à La Foa avec toutes les
composantes du FLNKS, et deviendra alors le support principal de la
campagne.
« L’indépendance n’est pas la rupture avec la France ou la région,
telle qu’elle est décriée par les loyalistes » a insisté Daniel Goa, à
l’ouverture du comité directeur qui s’est tenu samedi à la salle
socioculturelle de Sarraméa. « C’est avant tout le changement de notre
société ». Des accusations sont répétées à travers les termes de «
gabegie budgétaire » ou encore de « pillage économique ». Les auteurs du
projet veulent ainsi porter « l’avènement d’un nouveau modèle social »
axé sur le partage, le mieux-vivre, la meilleure prise en compte des
foyers de condition modeste… Ces déclarations donnent sans doute le ton
de la campagne.
« Discours pseudo-révolutionnaire »
Reste au préalable à finaliser la stratégie pour le rendez-vous du 4
novembre. D’après Daniel Goa, pas de mystère, « nous devons faire
l’unité », toutes les composantes du FLNKS sont invitées à bétonner la
cohésion. Une obligation, parce qu’« aujourd’hui, les tergiversations de
certains indépendantistes sèment le trouble dans l’esprit de la
population (...) Ceux qui préparent déjà les élections provinciales de
2019 doivent s’effacer devant l’intérêt supérieur du peuple kanak,
c’est-à-dire l’accession à sa pleine et entière souveraineté ».
Seule la ligne politique de l’UC compte et doit être défendue, alors «
les militants de notre mouvement qui sont dans le Rin (le Rassemblement
des indépendantistes et nationalistes*, NDLR) doivent choisir. Ils
restent dans l’Union calédonienne, ou ils s’en vont avec le Rin. Ils ne
tromperont plus personne avec le discours pseudo-révolutionnaire qui ne
sert qu’à attiser de vieilles querelles d’un autre temps et à faire peur
».
Déjà évoqué, le reproche n’a néanmoins jamais été aussi ferme. Et une
position confirmée. L’UC, selon Daniel Goa, ne fera pas de liste
commune dans le Sud aux élections de 2019, et portera seule le
programme.
*Le Rin réunit des membres de la Dynamik unitaire Sud, de l’Union calédonienne, du Parti travailliste ainsi que de l’USTKE.
Échanger avec Macron
Le président de la République, Emmanuel Macron, doit effectuer une visite en Nouvelle-Calédonie du 3 au 5 mai prochain.
« Nous l’accueillerons comme le veulent nos traditions » observe
Daniel Goa. « Et ce sera l’occasion de discuter avec notre colonisateur
de notre avenir, pour lui expliquer les enjeux et nos visions pour notre
futur pays ».
Le président de l’Union calédonienne compte rappeler au chef de
l’État l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, marquée par la prise de
possession, les répercussions sur le peuple premier…
L’UC veut échanger avec Emmanuel Macron, « lui qui a reconnu que la
colonisation était un crime contre l’humanité » appuie Daniel Goa qui
avait, il y a peu, affirmé attendre « un geste » du président de la
République.
Le mouvement souhaitait une démarche de réconciliation entre les
autorités tricolores et le pays kanak, en cette fin de processus
institutionnel.