En france : 1988, la prise d'otages d'Ouvéa
Le 22 avril 1988, sur
l'île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, des indépendantistes kanaks
attaquent une gendarmerie et prennent en otage plusieurs gendarmes. En
pleine élection présidentielle, le gouvernement lance alors "l'opération
Victor". Elle se solde par la mort de 21 personnes. Retour sur un
événement qui a marqué le territoire.
Dans les années 1980, des troubles commencent à émerger en Nouvelle-Calédonie entre indépendantistes et non-indépendantistes. Depuis 1853, la Nouvelle-Calédonie est une collectivité française.
Politiquement, deux échéances se profilent à l'horizon : les élections
présidentielles de 1988 ainsi que les élections régionales. Ces
dernières doivent d'ailleurs déboucher sur de nouveaux statuts du
gouvernement Chirac. Elle sont boycottées par les indépendantistes qui
estiment que seuls ceux étant installés durablement dans la région
peuvent voter.
Le 22 avril 1988, des indépendantistes kanaks et membres du FLNKS prennent d'assaut la gendarmerie de Fayaoué
sur l'île d'Ouvéa. Plusieurs gendarmes sont tués et les autres pris en
otage. L'acte est alors considéré comme terroriste. En 1988, dans un
reportage d'Antenne 2, le sénateur R.P.R Dick Ukeiwe condamnait ces
événements : "Il est important que tous les français condamnent le
terrorisme qui se fait en Nouvelle-Calédonie à travers le KLNKS. Ce sont
des actions de sauvagerie."
Une partie des kanaks s'enfuit et
se réfugie dans une grotte avec leurs otages. Ils ne sont repérés que
plusieurs jours plus tard et début mai, l'assaut du GIGN est donné. Il y
aura 19 morts du côté des indépendantistes.
Cette prise d'otages était prévisible pour la population kanak comme le soulignait Nidoish Naisseline : "Il
faut absolument qu'on installe le dialogue. Et Bernard Pons (Ministre
des Départements et territoires d'outre-mer) a une grande responsabilité
car on ne peut pas dire des peuples kanaks qu'ils n'existent pas."
François
Mitterrand sera réélu président de la République et demandera à Michel
Rocard de constituer un dialogue avec les indépendantistes. Cette mission mènera aux accords de Matignon.
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