1983 : Nainvilles-Les-Roches acte la reconnaissance extrême faite par le Peuple Kanak aux non-kanak présents depuis plusieurs générations et identifiés comme n’ayant plus d’autre pays ailleurs et à qui nous offrons le partage de notre Pays…LES VICTIMES DE L’HISTOIRE ! Mais Nainvilles-Les-Roches c’est aussi : LA RECONNAISSANCE DU FAIT COLONIAL DANS NOTRE PAYS ET LE DROIT INNÉ ET ACTIF DU PEUPLE KANAK POUR SON INDÉPENDANCE !
Ce qui devait induire de facto une considération et une démarche nouvelle de protection du Peuple kanak dans son Pays en particulier sur la question des flux migratoires favorisés depuis la sinistre circulaire du Premier Ministre Pierre MESMER des années 70. Ce dont le nouveau statut Lemoine – du fait de son auteur alors Ministre des Dom-Tom – se refuse malgré de multiples propositions d’amendements du Vieux Député Rock PIDJOT lors des débats parlementaires, entraînant le refus de ce statut scélérat et la réaction d’autoprotection du mouvement indépendantiste. 1984 voit la création au restaurant l’Océanic à Nouméa le 24 Septembre du FLNKS – Front de Libération National Kanak et Socialiste – composé de groupes de pression : partis politiques, syndicat, groupe de femmes en lutte, comité de revendications de terre de la côte ouest, regroupés dans des comités de lutte dans chaque commune avec à la direction collégiale un bureau politique et un gouvernement mis en place le 1er Décembre à la Conception, le jour de la levée du Drapeau du Pays Kanak. D’un cartel de partis composant le Front Indépendantiste, le nouveau front de lutte élargi à d’autres composantes autour d’une charte se dressait pour KANAKY ! La mise en place du FLNKS relevait de la prise de conscience que l’opposition au statut Lemoine allait engendrer une confrontation avec le pouvoir central qui, dans sa logique coloniale, refusait de doter ce nouveau cadre institutionnel de toutes les garanties contre l’immigration continue de citoyens français et européens, menace ô combien réelle et sérieuse contre la survie du Peuple Kanak. De 1984 à 1989, face aux forces de répression coloniales y compris l’élite de l’armée française, les sacrifices des combattants de la Liberté, des plus hauts responsables aux militants de base confirmeront cet engagement sincère avec malheureusement notre lot d’incompréhensions et de suspicions qui nous feront beaucoup de mal comme dans d’autres situations similaires que l’histoire nous rappelle. Les premiers accords sont signés après la fameuse poignée de mains des dirigeants politiques opposés Jean-Marie TJIBAOU pour le FLNKS et Jacques LAFLEUR pour le RPCR, accords dits de rééquilibrage principalement au bénéfice du Peuple Kanak victime récurrente de déséquilibres majeurs dans tous les domaines de la société calédonienne, situation héritée depuis la prise de possession. Les mesures d’accompagnement dites mesures de décolonisation qui viendront enrichir l’Accord Matignon auront été soigneusement préparées par une commission ad-hoc désignée par la convention de Gossanah et renégociées et signées Rue Oudinot au Ministère des Dom-Tom en Août 1988. Dixit Michel ROCARD lui-même, les indépendantistes ont signé les Accords Matignon-Oudinot pour le partage du pouvoir et le rééquilibrage, d’où la nouvelle organisation institutionnelle avec la provincialisation, la nouvelle clé de répartition budgétaire et la formation des cadres en particulier kanak en faveur du rééquilibrage. La prise de la SMSP viendra renforcer cette dynamique dans sa dimension économique et industrielle. Fruits de la lutte et du sacrifice des militants, ces premiers accords avaient essentiellement pour but d’engager les choses de manière irréversible vers la Terre Promise de KANAKY. Une succession de faits inopinés viendra déranger et neutraliser cette aspiration à la préservation de l’existant et de reconstruction d’une dignité bafouée et humiliée. Ce seront les décès de nombre de dirigeants éminents du mouvement indépendantistes associés à l’origine des nouvelles orientations, stratégies et décisions. On verra à la pratique que la plupart des remplaçants n’auront jamais ni la détermination, ni le courage, ni la clairvoyance et encore moins l’aura de ces grandes figures du mouvement indépendantiste. La grandeur d’âme du combattant sera remplacée par l’affût de l’opportunité institutionnelle et avide d’honorabilité. Le poids de la responsabilité trop lourd à porter face au mastodonte Lafleur entrainera une absence de combativité ne serait-ce que pour défendre l’essentiel et l’absence de vigilance sur l’application juste des accords marquera durablement, jusqu’à nos jours, le recul des positions pourtant gagnées par le sang versé et consacrées dans ces accords. Plutôt que le référendum au bout des 10 ans, les nouveaux dirigeants indépendantistes non seulement se coucheront devant la proposition de Jacques LAFLEUR d’un nouvel accord mais iront jusqu’à accorder 20 ans de durée avant la tenue d’un référendum. Pendant les premières discussions à Oudinot en 1998, ne comprenant pas la tournure quelles prenaient, j’avais manifesté mon désaccord en disant que j’étais présent pour négocier l’indépendance de mon pays. Le silence glacial qui avait suivi notamment au sein du FLNKS ne fût interrompu que par la réclamation de Pierre FROGIER qui s’insurgeait auprès de l’Etat d’une telle déclaration de ma part. Je compris plus tard que cet incident aura été la raison pour laquelle l’Etat, en accord avec le FLNKS, ne m’associera pas à la deuxième phase des négociations qui se sont déroulés à Nouméa et soldées par le nouvel accord signé le 5 Mai 1998. L’urgence pourtant était de mise : Dès Février 1991 soit 3 ans après les Accords Matignon-Oudinot, la première manifestation pour la protection de l’emploi local était organisée par l’USTKE devant le constat d’une immigration exponentielle. La loi de Pays prévue dans l’ADN ne sera votée au Congrès et promulguée au JONC qu’en Août 2010 soit 12 ans après sa signature en 1998. Limitée volontairement dans sa portée, cette loi ne remplira jamais son rôle au grand dam des organisations syndicales. Le rééquilibrage si attendu en faveur des kanak dans les emplois était une inconnue du patronat et un gros mot pour les pro-colonialistes. Mais le comble fût atteint par la condamnation des dirigeants du FLNKS des conflits de l’USTKE pour l’emploi des kanak. Les cadres kanak issus de formations de plus en plus poussées pour servir au mieux leur pays trouveront souvent au retour aucun débouchés, les emplois possibles déjà occupés par l’immigration nullement dérangée par la passivité des dirigeants indépendantistes. Ces dirigeants vont briller par leur silence sur cette question cruciale de l’emploi local, de même que sur les dizaines de milliers d’immigrés qui vont s’accaparer ces emplois et les logements reléguant nombre de familles kanak dans la précarité des squats. Une aubaine pour les tenants de la Calédonie Française aux commandes des communes du Grand Nouméa concentrant cette immigration qui vont se livrer à une fraude électorale massive, inscrivant des milliers de personnes dont l’illégalité sera contournée par des artifices administratifs et juridiques. Que feront les dirigeants indépendantistes signataires de l’ADN ? En février 2016, ils signeront le fameux politiquement clos sur la question des listes électorales, adoubant ainsi cette manipulation à grande échelle du colonisateur. Depuis plusieurs années, avec l’aval des signataires indépendantistes, tous les comités des signataires ne serviront qu’à rogner sur les dispositions à priori favorables aux indépendantistes pour finir sur l’ouverture de l’inscription automatique aux natifs et l’abandon de l’inscription automatique de tous les kanak, détenteurs par définition en tant que colonisés, du droit à l’autodétermination. Pourquoi s’embêter avec ce genre de dossier qui pourrait fâcher les amis non indépendantistes et l’état colonial, muselons le Droit sacré du colonisé, d’ailleurs la gêne à deux reprises de la paralysie du gouvernement aura été réglée grâce aux votes des indépendantistes. Le décalage entre ces « grands » de la politiques et la jeunesse du Pays Kanak réel, les actions de révolte même maladroites de cette jeunesse, son emprisonnement massif au Camp-Est sans compter le CHS , son taux de suicide immense, ne leur pose aucun problème. En 1988, en apposant ma signature au bas de l’Accord Oudinot pour soutenir la démarche de Jean-Marie, je croyais agir pour le bien de mon Peuple. J’ai tellement mal aujourd’hui.
En mémoire Louis Kotra UREGEI
Ce qui devait induire de facto une considération et une démarche nouvelle de protection du Peuple kanak dans son Pays en particulier sur la question des flux migratoires favorisés depuis la sinistre circulaire du Premier Ministre Pierre MESMER des années 70. Ce dont le nouveau statut Lemoine – du fait de son auteur alors Ministre des Dom-Tom – se refuse malgré de multiples propositions d’amendements du Vieux Député Rock PIDJOT lors des débats parlementaires, entraînant le refus de ce statut scélérat et la réaction d’autoprotection du mouvement indépendantiste. 1984 voit la création au restaurant l’Océanic à Nouméa le 24 Septembre du FLNKS – Front de Libération National Kanak et Socialiste – composé de groupes de pression : partis politiques, syndicat, groupe de femmes en lutte, comité de revendications de terre de la côte ouest, regroupés dans des comités de lutte dans chaque commune avec à la direction collégiale un bureau politique et un gouvernement mis en place le 1er Décembre à la Conception, le jour de la levée du Drapeau du Pays Kanak. D’un cartel de partis composant le Front Indépendantiste, le nouveau front de lutte élargi à d’autres composantes autour d’une charte se dressait pour KANAKY ! La mise en place du FLNKS relevait de la prise de conscience que l’opposition au statut Lemoine allait engendrer une confrontation avec le pouvoir central qui, dans sa logique coloniale, refusait de doter ce nouveau cadre institutionnel de toutes les garanties contre l’immigration continue de citoyens français et européens, menace ô combien réelle et sérieuse contre la survie du Peuple Kanak. De 1984 à 1989, face aux forces de répression coloniales y compris l’élite de l’armée française, les sacrifices des combattants de la Liberté, des plus hauts responsables aux militants de base confirmeront cet engagement sincère avec malheureusement notre lot d’incompréhensions et de suspicions qui nous feront beaucoup de mal comme dans d’autres situations similaires que l’histoire nous rappelle. Les premiers accords sont signés après la fameuse poignée de mains des dirigeants politiques opposés Jean-Marie TJIBAOU pour le FLNKS et Jacques LAFLEUR pour le RPCR, accords dits de rééquilibrage principalement au bénéfice du Peuple Kanak victime récurrente de déséquilibres majeurs dans tous les domaines de la société calédonienne, situation héritée depuis la prise de possession. Les mesures d’accompagnement dites mesures de décolonisation qui viendront enrichir l’Accord Matignon auront été soigneusement préparées par une commission ad-hoc désignée par la convention de Gossanah et renégociées et signées Rue Oudinot au Ministère des Dom-Tom en Août 1988. Dixit Michel ROCARD lui-même, les indépendantistes ont signé les Accords Matignon-Oudinot pour le partage du pouvoir et le rééquilibrage, d’où la nouvelle organisation institutionnelle avec la provincialisation, la nouvelle clé de répartition budgétaire et la formation des cadres en particulier kanak en faveur du rééquilibrage. La prise de la SMSP viendra renforcer cette dynamique dans sa dimension économique et industrielle. Fruits de la lutte et du sacrifice des militants, ces premiers accords avaient essentiellement pour but d’engager les choses de manière irréversible vers la Terre Promise de KANAKY. Une succession de faits inopinés viendra déranger et neutraliser cette aspiration à la préservation de l’existant et de reconstruction d’une dignité bafouée et humiliée. Ce seront les décès de nombre de dirigeants éminents du mouvement indépendantistes associés à l’origine des nouvelles orientations, stratégies et décisions. On verra à la pratique que la plupart des remplaçants n’auront jamais ni la détermination, ni le courage, ni la clairvoyance et encore moins l’aura de ces grandes figures du mouvement indépendantiste. La grandeur d’âme du combattant sera remplacée par l’affût de l’opportunité institutionnelle et avide d’honorabilité. Le poids de la responsabilité trop lourd à porter face au mastodonte Lafleur entrainera une absence de combativité ne serait-ce que pour défendre l’essentiel et l’absence de vigilance sur l’application juste des accords marquera durablement, jusqu’à nos jours, le recul des positions pourtant gagnées par le sang versé et consacrées dans ces accords. Plutôt que le référendum au bout des 10 ans, les nouveaux dirigeants indépendantistes non seulement se coucheront devant la proposition de Jacques LAFLEUR d’un nouvel accord mais iront jusqu’à accorder 20 ans de durée avant la tenue d’un référendum. Pendant les premières discussions à Oudinot en 1998, ne comprenant pas la tournure quelles prenaient, j’avais manifesté mon désaccord en disant que j’étais présent pour négocier l’indépendance de mon pays. Le silence glacial qui avait suivi notamment au sein du FLNKS ne fût interrompu que par la réclamation de Pierre FROGIER qui s’insurgeait auprès de l’Etat d’une telle déclaration de ma part. Je compris plus tard que cet incident aura été la raison pour laquelle l’Etat, en accord avec le FLNKS, ne m’associera pas à la deuxième phase des négociations qui se sont déroulés à Nouméa et soldées par le nouvel accord signé le 5 Mai 1998. L’urgence pourtant était de mise : Dès Février 1991 soit 3 ans après les Accords Matignon-Oudinot, la première manifestation pour la protection de l’emploi local était organisée par l’USTKE devant le constat d’une immigration exponentielle. La loi de Pays prévue dans l’ADN ne sera votée au Congrès et promulguée au JONC qu’en Août 2010 soit 12 ans après sa signature en 1998. Limitée volontairement dans sa portée, cette loi ne remplira jamais son rôle au grand dam des organisations syndicales. Le rééquilibrage si attendu en faveur des kanak dans les emplois était une inconnue du patronat et un gros mot pour les pro-colonialistes. Mais le comble fût atteint par la condamnation des dirigeants du FLNKS des conflits de l’USTKE pour l’emploi des kanak. Les cadres kanak issus de formations de plus en plus poussées pour servir au mieux leur pays trouveront souvent au retour aucun débouchés, les emplois possibles déjà occupés par l’immigration nullement dérangée par la passivité des dirigeants indépendantistes. Ces dirigeants vont briller par leur silence sur cette question cruciale de l’emploi local, de même que sur les dizaines de milliers d’immigrés qui vont s’accaparer ces emplois et les logements reléguant nombre de familles kanak dans la précarité des squats. Une aubaine pour les tenants de la Calédonie Française aux commandes des communes du Grand Nouméa concentrant cette immigration qui vont se livrer à une fraude électorale massive, inscrivant des milliers de personnes dont l’illégalité sera contournée par des artifices administratifs et juridiques. Que feront les dirigeants indépendantistes signataires de l’ADN ? En février 2016, ils signeront le fameux politiquement clos sur la question des listes électorales, adoubant ainsi cette manipulation à grande échelle du colonisateur. Depuis plusieurs années, avec l’aval des signataires indépendantistes, tous les comités des signataires ne serviront qu’à rogner sur les dispositions à priori favorables aux indépendantistes pour finir sur l’ouverture de l’inscription automatique aux natifs et l’abandon de l’inscription automatique de tous les kanak, détenteurs par définition en tant que colonisés, du droit à l’autodétermination. Pourquoi s’embêter avec ce genre de dossier qui pourrait fâcher les amis non indépendantistes et l’état colonial, muselons le Droit sacré du colonisé, d’ailleurs la gêne à deux reprises de la paralysie du gouvernement aura été réglée grâce aux votes des indépendantistes. Le décalage entre ces « grands » de la politiques et la jeunesse du Pays Kanak réel, les actions de révolte même maladroites de cette jeunesse, son emprisonnement massif au Camp-Est sans compter le CHS , son taux de suicide immense, ne leur pose aucun problème. En 1988, en apposant ma signature au bas de l’Accord Oudinot pour soutenir la démarche de Jean-Marie, je croyais agir pour le bien de mon Peuple. J’ai tellement mal aujourd’hui.