Le
président, en visite sur le « Caillou » du 3 au 5 mai, devrait se
rendre à la grotte d’Ouvéa, une étape symbolique mal perçue par certains
sur place.
A quelques jours de l’arrivée d’Emmanuel Macron en
Nouvelle-Calédonie, prévue le 3 mai, l’incertitude demeure sur le
programme de son déplacement. Cette visite revêt une importance toute
particulière à six mois de la consultation qui doit se tenir le
4 novembre, vingt ans après l’accord de Nouméa du 5 mai 1998, au cours
duquel les électeurs inscrits sur la liste référendaire devront se
prononcer sur la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »
Durant les deux jours où il séjournera sur le « Caillou », le chef de
l’Etat devait, selon nos informations, se rendre, vendredi 4 mai, dans
la province Nord, dirigée par les indépendantistes, puis, en fin
d’après-midi et dans la soirée tenir un discours à la Communauté du
Pacifique sud, suivi d’un dîner avec les chefs d’Etat et de gouvernement
réunis à Nouméa.
Point fort de la deuxième journée, le 5 mai, M. Macron devait se
rendre à Ouvéa, une des îles Loyauté, trente ans jour pour jour après
l’assaut par les forces de l’ordre de la grotte de Gossanah, où un
groupe de militants indépendantistes détenait des gendarmes en otage, au
cours duquel dix-neuf Kanak et deux militaires trouvèrent la mort. Un
geste fort et une date symbolique : c’est la première fois qu’un
président de la République française se rendrait sur les lieux du drame,
même si d’autres personnalités politiques de premier plan ont déjà
accompli ce geste, comme le premier ministre Jean-Marc Ayrault en
juillet 2013 ou le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone
en avril 2015.
Méconnaissance des usages kanak
Cependant, alors que les cérémonies de commémoration des événements
de 1988 ont commencé en Nouvelle-Calédonie depuis le 21 avril, cette
visite présidentielle à Ouvéa suscite la controverse. Une partie des
habitants de la terre Iaaï (le nom kanak d’Ouvéa), regroupés dans le
comité « 30 ans déjà », la juge inopportune.
« Ces trente...