La RT1 a dû être fermée suite à des caillassages aux abords de
la tribu de Saint-Laurent samedi soir. Deux gendarmes ont été blessés
par des tirs.
La RT1 a dû être coupée de 22 h 30 samedi à 7 h 30
dimanche au niveau du col de La Pirogue. Une déviation a été mise en
place par la route du littoral.
Les
gendarmes ont essuyé des jets de pierre et des tirs de carabine aux
abords de la tribu de Saint-Laurent à Païta, samedi soir. Deux d’entre
eux ont été blessés par des plombs, et ont dû être hospitalisés. Aux
alentours de 22 h 30, les gendarmes sont intervenus sur la portion de la
RT1 reliant le col de La Pirogue et La Tamoa, suite à des alertes
d’automobilistes. Plusieurs véhicules circulant sur l’axe ont été visés
par des jets de pierre et au moins quatre d’entre eux ont été touchés,
fort heureusement sans faire de blessés. Sur place la gendarmerie a
rapidement fermé la route, mettant en place une déviation par la route
du littoral. C’est lors de l’opération de sécurisation de l’axe que les
militaires ont essuyé tirs de carabine et jets de pierre. La RT1 est
restée coupée jusqu’à 7 h 30 dimanche matin. Aucun autre incident n’est à
déplorer depuis.
« Au moins un coup de feu »
Lors de leur intervention, les gendarmes ont rapidement identifié la
source des caillassages : un groupe d’une dizaine de personnes au moins,
« et selon toute évidence sous l’emprise de l’alcool ». « Quand ils ont
approché, des pierres ont été jetées et au moins un coup de feu tiré
dans leur direction comme l’explique Emmanuel Miglierina, commandant des
forces de gendarmerie de Nouvelle-Calédonie. Le premier gendarme a été
blessé au bras le second au pied. Ce sont heureusement des blessures
sans grande gravité ». Un hélicoptère a été mobilisé pour leur
évacuation dans la nuit. L’un des deux militaires est sorti de l’hôpital
dans la journée de dimanche, l’autre qui a dû être opéré du bras pour
en retirer des plombs, y était toujours hier soir.
« L’enquête a tout de suite été lancée », explique la gendarmerie,
mais aucun des agresseurs n’a été identifié ou interpellé à l’heure
actuelle. « Des moyens importants ont été mobilisés, et il faut noter
que nous avons eu des contacts très cordiaux avec les gens de la tribu
dans le cadre de l’enquête, reprend Emmanuel Miglierina. Mais il est
trop tôt pour parler des premiers résultats ».
Parallèle avec Saint-Louis
L’événement n’est bien sûr pas passé inaperçu. Le haut-commissaire
Thierry Lataste a condamné dimanche des tirs « totalement inadmissibles
». « Des investigations sont en cours, afin que le ou les auteurs de cet
acte inqualifiable répondent de leur geste » ajoute le représentant de
l’État. D’autres condamnations, notamment du côté de l’UCF, se sont fait
entendre, et beaucoup sur les réseaux font le lien avec les événements
qui perturbent le Mont-Dore depuis plusieurs mois. « Avec des
caillassages, des violences, et une route coupée, actuellement, il y a
un parallèle évident, reconnaît le commandant Miglierina. Mais la
comparaison s’arrête là. À Saint-Louis, on a des gens qui ont tendu des
guets-apens aux gendarmes, qui cherchent à tuer. Ça n’est pas
l’impression qu’on a eue à Saint-Laurent, même si on a affaire à des
personnes armées ». Depuis la réouverture de la route, dimanche matin,
la gendarmerie n’a constaté « aucun signe d’hostilité » dans la zone.