POLITIQUE.
Certains sont déjà là. Dès le mercredi 1er mars, les treize
missionnaires de l’ONU vont reprendre leur travail d’observation des
commissions chargées de réviser les listes provinciales et
référendaires.
Flavien Misoni, président de la délégation de l’ONU,
arrive en direct de Madagascar où il était en mission.
Une
mission de treize experts de l’ONU est en train d’arriver en
Nouvelle-Calédonie pour suivre les opérations de révision de la liste
électorale spéciale permettant de voter aux élections provinciales, puis
de la liste spéciale destinée au vote du ou des référendums de sortie
de l’accord de Nouméa.
Comme les années précédentes, cette mission
sera présidée par Flavien Misoni, un juriste originaire de la
République démocratique du Congo.
Hier, le Congrès était saisi par
l’Etat d’un avis à donner sur la décision de nommer ces treize experts
indépendants et qualifiés. Si le vote a été unanimement favorable, il a
été cependant précédé par une bonne heure de débats souvent vifs entre
élus indépendantistes et non-indépendantistes.
Recoupement
Premier intervenant, Roch Wamytan a estimé que les avis et les
recommandations formulées l’an dernier par le groupe d’experts
indépendants n’avaient pas été tous suivis d’effets. Il a également
ressorti le problème des nombreuses personnes de statut civil coutumier,
non inscrites sur la liste électorale générale, et qu’il souhaite voir
inscrites d’office par l’Etat. Laurent Cabrera, secrétaire général du
haussariat, lui a répondu qu’un travail de recoupement était en cours,
que des milliers de lettres avaient déjà été envoyées par
l’administration, mais qu’il était aventureux de considérer que chaque
ligne figurant sur l’état civil coutumier correspondait à une personne
identifiable et vivante.
Mais cet état de fait n’est pas
satisfaisant pour les élus UC, Parti travailliste et DUS qui demandent
l’accélération des travaux et l’inscription automatique de tous les
Kanak, considérant qu’un scrutin de décolonisation n’a pas à se
conformer au droit français. Au nom de Calédonie ensemble, Philippe
Michel leur a répondu que, dans ce cas, pour que le référendum soit
irréprochable et incontestable, il faudrait également en passer par
l’inscription d’office des quelques milliers de personnes de droit
commun qui ne figurent pas non plus sur la liste générale. Roch Wamytan a
formulé une autre demande à l’Etat : que la mission « technique »
d’experts de l’ONU soit doublée par une mission plus politique, menée
par les membres du comité de décolonisation de l’ONU (C24).
Ce à
quoi le loyaliste Philippe Blaise a répondu que, parmi ses membres, le
C24 comprenait la Russie, la Chine, la Syrie, l’Iran et quelques autres
Etats qui ne sont pas des modèles de démocratie.
Les commissions
administratives vont commencer à travailler dès mercredi 1er mars sur
les listes provinciales. Elles devraient s’attaquer en mai à la liste
référendaire.