Basile Citré, du LKS, et LKU, du Parti travailliste, échangeaient hier
soir au siège de l’USTKE à Nouméa sur une possible association pour les
provinciales Îles. Photo T. Perron
POLITIQUE. Tous autour de la même table, hier soir. Les états-majors des
deux partis négociaient au restaurant Le Charley's, siège de l'USTKE, à
la Vallée-du-Tir à Nouméa. Cette rencontre dominicale est née d’une
décision prise la veille. La Dynamique autochtone
LKS a acté, en congrès au foyer Jean-Calvin, le principe d’une liste
d’alliance avec le Parti travailliste, dans la perspective des élections
provinciales dans les îles Loyauté le 12 mai. Selon le président du
mouvement Basile Citré, la section de base de
Maré, fief historique de la formation politique, avait émis cette
position. Le rapprochement, concrétisé hier par une réunion officielle,
était discuté depuis quelques semaines.
Des écarts de points de vue existent entre les deux organisations
engagées séparément en 2014, mais « lorsqu’on regarde 30 ans de gestion,
on se retrouve sur les mêmes critiques » appuie Basile Citré, élu à la
province et au Congrès, qui voit une complémentarité
dans cette possible association : les « analyses plus urbaines » du
Parti travailliste, et la réflexion du LKS axée davantage sur les
tribus. La formation de Louis Kotra Uregeï avait prôné la
non-participation au référendum du 4 novembre, alors que le parti
de Libération kanak socialiste a milité lui pour le « oui », toutefois «
il faut faire la part des choses avec les élections ». Qui tirerait la
liste commune, LKU ou Basile Citré ? La discussion intervenait hier
soir.
Ce projet n’est pas applaudi à Lifou. « La section de base LKS Ne Drehu
tient à manifester sa désapprobation quant à cette stratégie hasardeuse
», note son président René Pamani. « De tout temps, le LKS s’est
toujours considéré comme un parti indépendantiste
progressiste, se positionnant dans la majorité UC-Palika-LKS pour une
stratégie unitaire de programme au sein de l’assemblée de la province
des îles ».