Il avait notamment participé à la signature des accords de Matignon-Oudinot en 1988. Il était âgé de 71 ans.
Louis Kotra Uregei, figure emblématique et radicale de la lutte indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, est mort des suites d’une longue maladie, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 octobre à l’âge de 71 ans, a annoncé l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE) dans un communiqué.
Originaire de l’île de Tiga, dans la province des îles Loyauté – l’une des trois provinces qui constituent la Nouvelle-Calédonie – Louis Kotra Uregei, surnommé « LKU » ou « Loulou », avait fondé, le 5 décembre 1981, l’USTKE, tout premier syndicat indépendantiste. Trois ans plus tard, l’USTKE participait à la création du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).
En 1988, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, une soixantaine d’indépendantistes kanaks et membres du FLNKS attaquent la gendarmerie de l’île d’Ouvéa, et prennent en otage des gendarmes. Au lendemain des événements, Louis Kotra Uregei avait fait partie de la délégation indépendantiste qui avait été envoyée à Paris pour négocier avec l’Etat. A ce titre, il avait signé, le 20 août, les accords de Matignon-Oudino
« Un militant engagé » et « un homme de conviction »
Tandis que l’USTKE devient la deuxième force syndicale de Nouvelle-Calédonie, Louis Kotra Uregei, connu pour son franc-parler et ses méthodes radicales, s’éloigne peu à peu du FLNKS et se rapproche des milieux altermondialistes. Il fonde, en 2007, le Parti travailliste, en présence de José Bové, dont il sera le représentant au congrès, de 2009 à 2019.
L’Union calédonienne, parti indépendantiste et membre du FLNKS, a rendu hommage vendredi à « un dirigeant indépendantiste, qui ne mâchait pas ses mots (…) et qui savait rappeler à la génération de leaders d’aujourd’hui où et comment il avait fallu se battre pour se faire entendre sur la scène nationale et internationale ».
Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure, a salué pour sa part la mémoire « d’un militant engagé et d’un homme de conviction »...