Deux poids, deux mesures. La CGT Guadeloupe a
organisé le mardi 3 novembre une marche de protestation sur l'île afin
de dénoncer sa condamnation à 53 000 euros d'amende pour avoir écrit
dans un tract que la famille Huyghues-Despointes « avait bâti sa fortune
sur la traite négrière, l'économie de plantation et l'esclavage salarié
». Asphixiée financièrement, l'organisation syndicale craint de devoir
cesser toute activité militante, faute de moyens.
Deux poids, deux mesures. La CGT Guadeloupe a organisé le mardi 3 novembre une marche de protestation
sur l'île afin de dénoncer sa condamnation à 53 000 euros d'amende pour
avoir écrit dans un tract que la famille Huyghues-Despointes « avait bâti sa fortune sur la traite négrière, l'économie de plantation et l'esclavage salarié ». Asphixiée financièrement, l'organisation syndicale craint de devoir cesser toute activité militante, faute de moyens.
La décision du tribunal s'entend au regard de la relative impunité dont bénéficie la famille Huyghues-Despointes, célèbre famille de "békés" antillaise, qui s'est illustrée il y a quelques années sur la question raciale. Alain Huyghes-Despointes, chef du groupe familial, avait, en février 2009 dans un reportage diffusé sur canal + sur les descendants d'esclavagistes, déploré que les historiens ne s'intéressent pas davantage aux "bons côtés de l'esclavage". L'assertion avait fait scandale, en plein mouvement antillais contre la vie chère et de revendication identitaire. La condamnation de la CGTG a ravivé les souvenirs de ce mouvement exceptionnel aux Antilles.
Alain Huyghes-Despointes expliquait, dans la même interview, vouloir "préserver sa race", pestant contre le métissage : "Quand je vois des familles métissées avec des blancs et des Noirs, les enfants naissent de couleus différentes, il n'y a pas d'harmonie"... Attaqué par diverses associations, Alain Huyghes-Despointes a bien été condamné, par deux fois, pour "crime contre l'humanité", puis réhabilité en 2013 par la cour de Cassation. Une procédure longue que la CGTG n'a pas les moyens de s'offrir.
Le tract qui a mis le feu aux poudres a été rédigé après l'annonce de 28 licenciements au sein de l'hypermarché Milenis, propriété du groupe Sophyper, dont les deux frères Jean et Martin Huyghues-Despointes sont actionnaires. La famille Huyghues-Despointes, propriétaire de plusieurs magasins aux Antilles et en Guyane, mais également de la dernière sucrerie de Guadeloupe, fait partie des 500 plus grosses fortunes de France selon le magazine Challenges.
" Cette condamnation en appel signifie qu'on n'a plus le droit de dire la vérité aux Antilles, a réagi Louis-Georges Tin du CRAN (conseil représentatif des associations noires de France). Un jugement destiné à protéger des intérêts coloniaux interdit désormais à quiconque de dire d'où vient l'argent des békés dans les anciennes colonies -ce que pourtant, personne n'ignore."
Le 6 octobre, la CGTG a demandé au juge d'application des peines un étalement du paiement de la condamnation. Le tribunal doit rendre sa décision le 10 novembre. Dans l’attente, la CGTG a lancé un appel à la souscription.
La décision du tribunal s'entend au regard de la relative impunité dont bénéficie la famille Huyghues-Despointes, célèbre famille de "békés" antillaise, qui s'est illustrée il y a quelques années sur la question raciale. Alain Huyghes-Despointes, chef du groupe familial, avait, en février 2009 dans un reportage diffusé sur canal + sur les descendants d'esclavagistes, déploré que les historiens ne s'intéressent pas davantage aux "bons côtés de l'esclavage". L'assertion avait fait scandale, en plein mouvement antillais contre la vie chère et de revendication identitaire. La condamnation de la CGTG a ravivé les souvenirs de ce mouvement exceptionnel aux Antilles.
Alain Huyghes-Despointes expliquait, dans la même interview, vouloir "préserver sa race", pestant contre le métissage : "Quand je vois des familles métissées avec des blancs et des Noirs, les enfants naissent de couleus différentes, il n'y a pas d'harmonie"... Attaqué par diverses associations, Alain Huyghes-Despointes a bien été condamné, par deux fois, pour "crime contre l'humanité", puis réhabilité en 2013 par la cour de Cassation. Une procédure longue que la CGTG n'a pas les moyens de s'offrir.
Le tract qui a mis le feu aux poudres a été rédigé après l'annonce de 28 licenciements au sein de l'hypermarché Milenis, propriété du groupe Sophyper, dont les deux frères Jean et Martin Huyghues-Despointes sont actionnaires. La famille Huyghues-Despointes, propriétaire de plusieurs magasins aux Antilles et en Guyane, mais également de la dernière sucrerie de Guadeloupe, fait partie des 500 plus grosses fortunes de France selon le magazine Challenges.
" Cette condamnation en appel signifie qu'on n'a plus le droit de dire la vérité aux Antilles, a réagi Louis-Georges Tin du CRAN (conseil représentatif des associations noires de France). Un jugement destiné à protéger des intérêts coloniaux interdit désormais à quiconque de dire d'où vient l'argent des békés dans les anciennes colonies -ce que pourtant, personne n'ignore."
Le 6 octobre, la CGTG a demandé au juge d'application des peines un étalement du paiement de la condamnation. Le tribunal doit rendre sa décision le 10 novembre. Dans l’attente, la CGTG a lancé un appel à la souscription.
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