Victoire historique des nationalistes en Corse
Les nationalistes ont remporté dimanche une victoire historique aux élections territoriales en Corse, battant nettement la gauche sortante et la droite victime de ses divisions.
La liste «Per a Corsica» (Pour la Corse), issue de la
fusion au second tour des autonomistes (17,62% au 1er tour) et des
indépendantistes (7,72%), a obtenu 35,50% des voix.
Les nationalistes devancent nettement la gauche
conduite par le président DVG sortant de l’exécutif territorial Paul
Giacobbi (28,76%), député de Haute-Corse, et la droite emmenée par
l’ancien ministre José Rossi (26,69%).
Dans l’unique quadrangulaire organisée dimanche, le
Front national a obtenu 9,80% des voix et sera représenté à l’assemblée
de Corse.
«C’est la victoire de la Corse et de tous les Corses», a déclaré le chef de file nationaliste Giles Simeoni, à l’annonce des résultats.
Sa victoire a été acclamée par les cris et les chants
de milliers de partisans et sympathisants agitant des drapeaux corses
blancs à tête de Maure dans les rues d’Ajaccio, de Bastia et des autres
villes de l’île.
M. Simeoni, qui avait été élu l’an dernier maire de Bastia, a ajouté que cette élection illustre «une volonté profonde d’une véritable alternative, une soif de démocratie, de développement économique, de justice sociale».
Dédiant cette victoire aux «prisonniers et aux recherchés», le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni a déclaré qu’«il a fallu une longue marche de 40 ans pour en arriver là».
«Nous serons les élus de l’ensemble de notre peuple», a ajouté M. Talamoni, soulignant que «la Corse n’est pas une simple circonscription administrative française, mais un pays, une nation, un peuple».
Les nationalistes, dont la victoire montre que les
Corses jugent les nationalistes capables de diriger l’île, ont
clairement bénéficié de la dynamique, au second tour, de leur union
espérée par des nombreux insulaires, ont souligné les analystes.
Ils ont en outre recueilli de nombreuses voix qui s’étaient porté au 1er tour sur deux petites listes de gauche.
Depuis 2010, ils occupaient 15 des 51 sièges de conseillers territoriaux à l’assemblée de Corse.
«Le peuple a toujours raison. Il ne faut jamais être déçu d’un choix démocratique», a déclaré M. Giacobbi.
Félicitant «très chaleureusement ceux qui l’ont emporté», il les a assurés «de se montrer constructif, loin de tout esprit de revanche, dans l’intérêt de notre île».
Le député-maire Les Républicains d’Ajaccio, Laurent
Marcangeli, chef de file de la droite insulaire, s’est félicité de
l’arrivée en tête à Ajaccio (36%) de la liste conduite par M. Rossi et a
souhaité «bonne chance» aux nationalistes.
«Leur victoire sera la victoire de la Corse», a ajouté M. Marcangeli.
Il a encore souligné que la Corse, avec plus de 60%
de participation au scrutin, emportait une nouvelle fois la palme du
civisme.