Manuel Valls a rejeté
mercredi les revendications formulées par les nationalistes
corses après leur victoire aux élections régionales, dont le
transfert des "prisonniers politiques" corses sur l'île et un
nouveau statut pour la langue corse.
"La Corse est dans la France et dans la République, et aucun
discours, en corse ou en français, ne pourra remettre en cause
ce lien", a dit le Premier ministre sur TF1.
"L'amnistie des prisonniers politiques? Il n'y a pas de
prisonniers politiques. La co-officialité (de la langue
corse-NDLR)? Il n'y a qu'une langue dans la République, c'est le
français. Un statut de résident pour les Corses, sur le plan
fiscal ? C'est contraire à la Constitution", a-t-il ajouté.
Lors de son discours d'intronisation le 17 décembre, à la
suite de la victoire surprise des nationalistes aux régionales,
Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, avait
déclaré que la Corse n'est "pas un morceau d'un autre pays mais
une nation" et réclamé la libération des "prisonniers
politiques", y compris Yvan Colonna, condamné pour l'assassinat
du préfet Claude Erignac en février 1998 à Ajaccio.
Ces propos, prononcés en langue corse, avaient choqué
plusieurs élus à Paris, à droite comme à gauche, qui avaient
demandé une intervention de François Hollande.
Jean-Guy Talamoni a souligné mercredi matin sur RTL que
l'indépendance de la Corse n'était "pas à l'ordre du jour de la
présente mandature".
"La question de l'indépendance, elle viendra en son temps et
personne ne pourra empêcher demain les Corses d'être
indépendants s'ils le décident, s'ils le votent
majoritairement", avait-il poursuivi. "Nous sommes
indépendantistes, nous sommes également des démocrates."