Publié le vendredi 04 décembre 2015 à 03H00
Le XVe congrès du syndicat débute
aujourd’hui à Lifou. Au centre des travaux, l’argumentaire pour
l’indépendance. 300 délégués et militants ont afflué sur l’île hier.
Lifou, hier. Les militants de l’USTKE ont été très bien accueillis pour leur congrès.
Charlie Réné
Chants et danses d’accueil, gestes coutumiers, repas pour 250
personnes, et d’autres militants sont attendus ce matin. Lifou s’est
mise en quatre pour accueillir le XVe Congrès de l’USTKE. A la tribu de
Luecila, où sont logés une bonne partie des passagers du Betico affrété
pour l’occasion, ou à Wé, où les bâtiments de la province vont dès
aujourd’hui accueillir deux jours de débats, même ambiance, mélange de
solennel et de festif. C’est que l’Union syndicale des travailleurs
kanak et des exploités, la deuxième organisation du pays, a sur les îles
une longue histoire. Nombre de ses leaders en sont originaires, ou ont
côtoyé les élus locaux sur les barrages.
Evènement politique
Dès
ce matin, les « camarades », qu’ils soient calédoniens ou invités
internationaux (la CGT, la CNT * et le NPA d’Olivier Besancenot sont
entre autres représentés) vont dresser le bilan triennal, fixer les
grandes orientations du combat syndical et, surtout, débattre. De quoi ?
« Social, économie, mais surtout politique, résume Dominique, délégué
syndical dans une entreprise nouméenne. C’est important, c’est le
dernier congrès avant le référendum ». Si les inquiétudes sur l’emploi
ou l’avancée du dialogue social sont au menu, l’avenir institutionnel y
tient une place centrale. « On a aucune ambiguïté là-dessus, regardez
les drapeaux indépendantistes tout autour de vous », confirme Louis
Kotra Uregeï, président d’honneur du syndicat, à quelques mètres d’une
banderole « Bienvenue en Kanaky » qui décore le grand faré de la
province.
Pas d’ambiguïté non plus sur le bureau qui sera
officiellement en place samedi soir. André Forest, qui assure l’interim
depuis que Marie-Pierre Goyetche a choisi la voie politique, l’année
dernière, sera officialisé à la présidence.
34 ans ce samedi
Devant
les chefs coutumiers des trois districts de Lifou, le président de la
province et le maire de la commune, c’est lui, l’actuel « premier
vice-président », qui prend la parole. « Le 5 décembre 1981, on a choisi
pour devise « usine, tribu, même combat », rappelle le dirigeant,
lui-même originaire de Lifou. C’est parce que nous voulons être présents
dans les bassins d’emploi, là où les discriminations envers les
travailleurs kanak ont motivé ce mouvement, mais aussi en tribu, où nous
puisons les valeurs sur lesquelles nous construisons le pays de demain
». Samedi, l’USTKE fêtera ses 34 ans, en tribu et en famille. « Avec
toujours le même objectif, inscrit dans nos statuts, insiste le
dirigeant, accompagner le pays dans son accession à la pleine
souveraineté ».
* Confédération nationale du travail, anarcho-syndicaliste
Le syndicat en cinq Congrès
5 décembre 1981 :
congrès fondateur de l’Union syndicale des travailleurs kanak et des
exploités, à la cantine des dockers à Nouméa. Parmi les membres, Louis
Kotra Uregeï, qui restera à sa tête pendant dix-neuf ans, André Forest
ou Neko Hnepeune, actuel président de la province des Iles.
Octobre 1984, à Nouméa : le syndicat acte son engagement dans la démarche FLNKS, qu’il a initiée en septembre. Des adhérents proches du LKS claquent la porte. LKU est signataire des accords de 1988 au nom du syndicat qui quitte le front l’année suivante.
Avril 1986, à Houaïlou : déjà union, l’USTKE devient une confédération et monte en puissance, se taillant une réputation de syndicat combatif et radical. Les conflits durs s’enchaînent.
Décembre 2006, à Ko Wé Kara : Gérard Jodar est réélu à la présidence. LKU, qui lui a laissé la place en 2000, a d’autres objectifs : l’USTKE vote à l’unanimité la création de sa plateforme politique, le Parti travailliste, qu’il dirige toujours.
Avril 2010, à Ponérihouen : congrès sous tension. Poussé vers la porte, Gérard Jodar, tout juste sorti de prison, s’accroche à la présidence. Mais c’est l’équipe de Marie-Pierre Goyetche, soutenue par LKU, qui l’emporte. « Le seul congrès où il a fallu voter » se rappellent les militants.
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Octobre 1984, à Nouméa : le syndicat acte son engagement dans la démarche FLNKS, qu’il a initiée en septembre. Des adhérents proches du LKS claquent la porte. LKU est signataire des accords de 1988 au nom du syndicat qui quitte le front l’année suivante.
Avril 1986, à Houaïlou : déjà union, l’USTKE devient une confédération et monte en puissance, se taillant une réputation de syndicat combatif et radical. Les conflits durs s’enchaînent.
Décembre 2006, à Ko Wé Kara : Gérard Jodar est réélu à la présidence. LKU, qui lui a laissé la place en 2000, a d’autres objectifs : l’USTKE vote à l’unanimité la création de sa plateforme politique, le Parti travailliste, qu’il dirige toujours.
Avril 2010, à Ponérihouen : congrès sous tension. Poussé vers la porte, Gérard Jodar, tout juste sorti de prison, s’accroche à la présidence. Mais c’est l’équipe de Marie-Pierre Goyetche, soutenue par LKU, qui l’emporte. « Le seul congrès où il a fallu voter » se rappellent les militants.
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