« Des convergences » malgré tout
Publié le vendredi 18 décembre 2015
La mission d’écoute et de conseil sur
l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie a abordé avec les
acteurs politiques les thèmes « nationalité et citoyenneté » ainsi que «
relations extérieures ». Des points de convergence existent.
Benoît Lombrière, Jean-François Merle et Alain
Christnacht ont échangé toute la semaine avec les représentants des
différentes forces politiques calédoniennes. Et « le bilan est assez
positif ».
Photo Y. M.
«Il n'y a plus de chaises vides » à la séance plénière.
Tensions locales et bisbilles politiques n’auront pas affecté cette fois
le cercle de réflexion autour de la mission d’écoute et de conseil sur
l’avenir institutionnel du pays.
Devant Alain Christnacht, Benoît
Lombrière et Jean-François Merle, en déplacement cette semaine en
Calédonie, ont siégé les représentants de toutes les forces politiques
élues au Congrès. Pas une absence, semble-t-il. L’esprit de concorde
ayant soufflé au Comité des signataires du 5 juin, vit-il encore ? « A
chacune des visites de la mission, remarque Benoît Lombrière, nous
sentons qu'il y a une prise de conscience supérieure sur la nécessité
d’agir et de progresser ».
Citoyenneté
ouverte
Les
deux thèmes abordés en cette mi-décembre n’avaient rien de léger. Tout
d’abord, « nationalité et citoyenneté », un sujet clivant à première vue
qui renvoie à la revendication centrale de chacune des sensibilités
politiques, le maintien dans la République française ou la pleine
souveraineté. « Le clivage est que certains veulent transformer la
citoyenneté en nationalité, et d'autres pas, commente Alain Christnacht.
Mais sur l'idée qu'il faille maintenir une citoyenneté calédonienne
distincte de la nationalité française, qu'il faille la pérenniser, qu’il
faille donc la transformer, il nous paraît y avoir un large accord. »
En clair, personne autour de la table ne semble vouloir abandonner le
principe de la citoyenneté de l’accord de Nouméa. Reste à définir les
questions et les conditions. Bref, « des convergences » existent.
D’ailleurs, est apparue ces derniers jours une « assez grande
convergence sur le fait qu'une citoyenneté fermée n'était pas une
solution d'avenir, ajoute Benoît Lombrière, qu'il fallait une
citoyenneté ouverte, inclusive, avec des règles ».
Membre de l’ONU
La
seconde thématique à l’ordre du jour, les relations extérieures, a
réservé là aussi, inévitablement, des points de désaccord mais aussi des
rapprochements. « Nous avons du mal à identifier un clivage
indépendantistes-non indépendantistes, sur l'étendue des responsabilités
internationales que la Nouvelle-Calédonie devrait avoir, note Alain
Christnacht. Qu'il s'agisse de la possibilité de signer des accords
bilatéraux, ou l'éventuelle appartenance à l'ONU comme membre
observateur, ou à des institutions spécialisées du type Unesco et
Organisation mondiale de la santé. »
Suite à ces entretiens, un
rapport va être produit et examiné par le Comité des signataires à Paris
début février. « Il y a l'idée de rechercher dans la solution que l'on
privilégie, ce qui est malgré tout le plus acceptable par les autres,
estime Jean-François Merle à l’issue de son séjour. On retrouve l'esprit
de ce qui a construit les accords précédents. »
Yann Mainguet