
Les habitants des îles Salomon doivent voter jeudi. Ils 
devront choisir des parlementaires, qui désigneront ensuite, par un 
vote, le nouveau Premier ministre du pays. Environ 290.000 électeurs, 
soit un peu moins d'un tiers des habitants, sont appelés aux urnes. 
Il
 s’agit des premières élections législatives organisées depuis le 
retrait l'année dernière de la RAMSI (Regional Assistance Mission to 
Solomon Islands), force d’interposition austro-zélandaise déployée en 
2003 pour endiguer la situation de guerre civile et les violences 
communautaires, qui mettaient l'archipel à feu et à sang depuis la fin 
des années 1990. Au cours de ces violences, provoquées par des bandes 
armées en provenance d’îles voisines, plus de 200 personnes avaient été 
tuées et des dizaines de milliers laissées sans-abri.
Si
 l’archipel, indépendant depuis 1978, semble aujourd’hui être entré dans
 une période de stabilité, les forces de police seront hautement 
mobilisées pour les élections, mais aussi des observateurs, du 
Commonwealth et de la RAMSI. Cette dernière a mis fin à ses opérations 
militaires aux Îles Salomon en 2013, mais y maintient la présence de 
conseillers politiques et judiciaires. 
Des 
efforts, salués par le responsable des observateurs du 
Commonwealth Mekere Morauta, ont été faits, notamment en matière de 
corruption. Ainsi, pas moins de 160.000 électeurs imaginaires, ou 
inscrits deux fois sur les listes électorales, ont été supprimés pour le
 scrutin de jeudi. 
En 2006, après l’élection, par
 les députés de l’Assemblée nationale, de Snyder Rini au poste de 
Premier ministre, la capitale du pays, Honiara, avait été le théâtre de 
violentes émeutes. Pour prévenir les risques de dérapage, la 
consommation d’alcool a été interdite pour toute la période du vote. 
En termes de pronostics, le chef du gouvernement, Gordon Darcy Lilo, aux commandes depuis novembre 2011, devrait être reconduit.