Au Mali, le projet d'opération militaire Serval a été conçu en 2009, ce plan avait été déjà envisagé par l'Etat-major français et refusé par Nicolas Sarkozy à deux reprises. Après le Mali en janvier 2013, c'est au tour de la Centrafrique en décembre 2013 d'être à nouveau la proie des actions militaires françaises. En l'absence de tout contradicteur sérieux et grâce à une presse marchant au pas, le prétexte islamo-terroriste a permis à la France de renforcer ses troupes.
Hollande et le Général Puga à l'origine de la planification de l'action française en RCA
1. Le triomphe du néocolonialisme au travers des interventions militaires françaises au Mali et en Centrafrique
A
n'en pas douter, l'action de François Hollande en Afrique, loin de
constituer une rupture avec son prédécesseur, n'en est que la
continuation avec une intensification des méthodes d'appropriation du
pouvoir politique par des fins militaires dans le pré-carré francophone
d'Afrique. Aucune rupture avec ce qu'il est communément appelé
"Françafrique" mais un renforcement tous azimuts avec l'appui de l'armée
française. En l'espace d'un an, le "chef de guerre" Hollande (tel qu'il
a été communément nommé par les journalistes de l'AFP lors de son
action guerrière au Mali [2,3,4]) en est à sa deuxième guerre en
Afrique. Après le Mali en janvier 2013, c'est au tour de
la Centrafrique en décembre 2013 d'être à nouveau la proie des actions
militaires du Président français. Le prétexte, relayé par des médias
complaisants, en est la lutte contre l'islamo-terrorisme, alors qu'en
réalité la France dans les deux pays cités précédemment a sa part de
responsabilité dans l'extension du terrorisme islamiste en
Afrique subsaharienne. Elle a sous le règne de Nicolas Sarkozy armé,
soutenu et porté les terroristes islamistes en Libye pour abattre le
régime de Kadhafi. Ces mêmes terroristes en ont profité ensuite pour
essaimer au Mali.
Au
Mali, le projet d'opération militaire Serval a été conçu en 2009, ce
plan avait été déjà envisagé par l'Etat-major français et refusé
par Nicolas Sarkozy à deux reprises [5]. Parvenu au pouvoir, le "chef de
guerre" Hollande sous la pression du lobby militaro-industriel et de
son Etat-major, dans un contexte d'avancée des rebelles au Mali et en
dehors de tout contrôle parlementaire français à priori (c'est à dire en
l'absence de consultation de la représentation nationale avant toute
entrée en guerre), a choisi de mettre à exécution ce plan militaire au
détriment d'une solution politique qui aurait pu être envisagée
antérieurement. L'ancienne ministremalienne, Aminata Traoré, qui
défendait cette solution politique fut interdite de séjour en France et
dans toute l'Europe. Les autorités françaises lui ont refusé de lui
accorder un visa dans l'espace Schengen [6].
« C’est
le 12 avril au moment de me rendre à Berlin à l’invitation de la gauche
allemande (Die Linke) et à Paris à celle du Nouveau Parti
Anticapitaliste (NPA) que j’ai appris que j’étais
devenue persona non grata en Europe à la demande de la France »,
raconte Aminata Traoré dans un essai intitulé Le naufrage et l’offense
daté du 3 mai 2013 [6]. L'ancienne ministre malienne de la Culture et du
Tourisme et actuelle
militante altermondialiste Aminata Traoré dénonçait vigoureusement toute
intervention étrangère dans une tribune intitulée « Femmes du Mali :
Disons "NON !" à la guerre par procuration ».
En
l'absence de tout contradicteur sérieux et grâce à une presse marchant
au pas, le prétexte islamo-terroriste a permis à la France de renforcer
ses troupes dans cette région du Sahel et de contrôler les frontières
avec l'Algérie et les richesses minières du Mali et du riche
voisin nigérien (uranium, pétrole,..). Et nous ne reviendrons pas sur
les liens troubles entre Aqmi et les services secrets occidentaux qu'ils
soient français ou états-uniens, ni sur le GSPC algérien et ses
succédanésd'Aqmi dont on connaît l'instrumentalisation par la junte
militaire algérienne et les liens tissés par la suite avec les services
de renseignements occidentaux.
Radio
France International a diffusé la photo prise à Gao, Mali, de deux
ressortissants français à qui elle attribue la qualité de
« djihadistes ». Les deux hommes, des Français de souche, armés
de kalachnikovs, sont assis à l'arrière d'un pick-up à côté d'un membre
d'un des groupes armés qui sévissent à Gao où les sept diplomates
algériens sont détenus. Selon une source informée du
site Algeriepatriotique, les deux Français appartiendraient aux services
du renseignement extérieur français et auraient été dépêchés au Mali,
par la caserne Mortier, siège de la DGSE, pour prêter main-forte aux
terroristes et justifier ainsi la nécessité d'une intervention étrangère
dans ce pays. Cette thèse est d'autant plus plausible que les
« djihadistes » français ont tous des origines maghrébines ou
africaines. En outre, il y a un autre ressortissant français, un
certain Abdel Jelil, de son vrai nom Gilles Le Guen, qui était un membre
depuis plusieurs mois d’Aqmi dans le nord du Mali et qui a été arrêté
et emprisonné en novembre 2012 par ce groupe qui le suspecte d’être un
espion français." (FRANCE/MALI : INGÉRENCE HUMANITAIRE OU
NOUVEAU SAHELISTAN ? (Le Soir d'Alger).
Actuellement,
l'armée française est installée au Mali et cette installation selon le
ministre de la Défense Le Drian devrait se poursuivre et s'étendre dans
la durée toujours au nom de la menace islamiste :
« Nous
resterons au côté de l’armée malienne le temps qu’il faudra, au côté
aussi de la Minusma », a affirmé à la presse M. Le Drian avant de
quitter Gao pour Bamako. « Tous, forces armées maliennes, Minusma,
Serval, nous nous préparons à évoluer vers une logique régionale. La
menace de déstabilisation est partout, il y a aussi des risques
en Centrafrique ». Déclaration du ministre de la
Défense, Jean-Yves Le Drian, 20 janvier 2014 [7].
Le
Mali est redevenu une colonie française de par la perte de toute
indépendance militaire et donc politique. Les autorités politiques du
pays disent ne pas avoir de contrôle sur ce qui se passe dans le nord du
Mali contrôlé par les militaires français et en particulier à Kidal où
l'armée française règne en maître (IBK : « A Kidal, la France a bloqué
les Maliens, pourquoi ? » (Le Monde) ). Ainsi, militaires français et
autorités politiques devisent déjà à Saint-Cyr dans le cadre
de l'OTAN d'un Mali fédéral [8]. La tutelle exercée par les militaires
français sur les troupes maliennes sera pérennisée puisque des
détachements français encadreront l’armée nationale, mais qu’en plus
Serval pourra jouer le rôle de « « force de réaction rapide » pour
l’armée malienne. En vertu d'un accord de coopération militaire avec le
Mali, la France sera de fait toute puissante sur le territoire malien,
reléguant le Mali au rang de simple département comme au temps de la
colonisation [9].
En Centrafrique,
la situation est encore plus paradigmatique, dans la mesure où l'action
militaire française s'est déroulée en deux actes sous le même Président
et sous le même mandat en l'espace de 9 mois. Au premier acte, le "chef
de guerre" Hollande décide de ne pas faire intervenir l'armée française
lors de l'arrivée au pouvoir en RCA de la Séléka. Il s'agit d'une
milice islamiste hétéroclite dont les services français connaissent les
liens avec la secte Boko Haram qui œuvre du Nigeriajusqu'au Cameroun.
Cette milice est composée de rebelles issus des troupes tchadiennes, de
forces rebelles soudanaises, de Djihadistes libyens soutenus par le
meilleur allié des stratégies guerrières élyséennes dans la région à
savoir le dictateur Idriss Déby. Ce dictateur a été maintenu au pouvoir
au Tchad en 2008 grâce à l'intervention des militaires français face aux
rebelles armés par le Soudan. L'arrivée au pouvoir de la Séléka a donc
été grandement facilitée par la France en donnant un blanc seing aux
troupes soutenues par le dictateur Idriss Déby principal allié régional
des troupes françaises [10]. Selon Mgr Nestor Désiré Nongo Aziagbia,
évêque du diocèse de Bossangoa (nord-ouest), la rébellion est composée à
« 70% de Tchadiens, à 20% de Soudanais et à 10% de Centrafricains »
(RFI, 25/09). Le "chef de guerre" Hollande a donc lâché le
dictateur Bozizé pourtant porté au pouvoir par les troupes françaises en
2006-2007 lors de la pacification du pays (Comment la France a fait et
défait les dictatures en Centrafrique : de Bokassa à Djotodia en passant
par Bozizé). Les accords de coopérations militaires entre l'ancien
dictateurBozizé mis en place par la France n'ont pas été honorés pas
plus que les accords de paix de Libreville imposés par la CEEAO signés
le 11 janvier qui avaient débouché sur la formation d'un gouvernement
d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la
rébellion. La Séléka a violé cet accord et décidé de faire tomber le
dictateur françafricain Bozizé avec l'aval implicite de Paris. Mais le
soutien à la Séléka ne s'est pas arrêté là. Selon un ancien
officier centrafricain : « La France a offert notre pays
à Idriss Deby (le président tchadien) en contrepartie de son engagement
au Mali… Le Premier ministre sortant devrait être reconduit. L’enjeu,
c’est le partage du pétrole du bloc A découvert à la frontière avec
le Tchad, convoité par les Français et les Tchadiens, mais promis aux
Chinois par Bozizé. Les rebelles sont venus par la même route du nord
que Bozizé il y a 10 ans aidé par la France et le Tchad. Les populations
sont désabusées en regardant ces gens jouer avec leur avenir »,
dira-t-il. Notre informateur a souligné que « tous les magasins ont été
pillés dans la capitale, à l’exception des entreprises françaises.
Certains points de ces informations concordent bien avec les comptes
rendus des envoyés spéciaux des différents média présents sur place qui
ont parlé de combats très violents à Bangui. On le sait, 13 soldats
sud-africains ont été tués dans les affrontements. La rébellion armée a
donc dû bénéficier du coup de pouce des soldatstchadiens qui, comme on
le sait, sont rompus aux combats » [12]
De
sources concordantes, des mercenaires français sont venus sécuriser le
pouvoir du nouveau dictateur Djotodia porté par
l'armée tchadienne principale alliée de Paris dans la région. " Autre
figure emblématique, Jean-Christophe Mitterrand, condamné dans l’affaire
de l’Angolagate, venu le 17 juillet pour proposer ses services en
matière de sécurité (JA, 25/07). Une vingtaine de mercenaires français
l’ont précédé, emmenés par Jérôme Gomboc, un ancien du 3e régiment de
parachutistes d’infanterie de marine (3e RPIMa) assureront désormais la
sécurité du président Djotodia (JA, 17/07). Un classique
en Centrafrique : Bozizé était déjà conseillé sur les questions
militaires par la société EHC, enregistrée dans un paradis fiscal,
le Delaware (EtatsUnis), et dirigée par le général français Jean
Pierre Perez (qui avait déjà servi au même poste… pour le compte du
Ministère des Affaires Etrangères). A Bangui, les opérations du groupe
étaient sous la conduite de Francis Fauchard, un ancien commando-marine,
connu pour avoir été le patron de l’unité de protection rapprochée du
Président Omar Bongo à la Garde Républicaine gabonaise. Un changement de
régime ne change pas les habitudes."[13]. Pour un certain nombre
d'observateurs, ce sont les enjeux pétroliers qui sont au cœur de ce
lâchage du dictateur Bozizé par l'Etat français. Ainsi
selon WWS[14], François Bozizé aurait eu le tort de négocier avec les
Chinois dans l'attribution du fameux bloc pétrolier cité plus haut.
"Plus de 500 soldats français sont déployés à Bangui, en
République Centrafricaine, pour soutenir le nouveau régime dirigé
par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka qui a évincé
dernièrement le président de la RCA, François Bozizé. Djotodia a annoncé
vouloir dissoudre le parlement et suspendre la constitution de 2004.
« Nous nous engageons à conduire désormais la destinée du
peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de
trois ans… Pendant cette période de transition qui nous conduira à des
élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par
ordonnances, » a-t-il dit. Djotodia a déjà annoncé vouloir revoir les
contrats miniers et pétroliers conclus entre la RCA et la Chine et
signés par le gouvernement Bozizé, pour voir « si les choses ont été mal
faites et essayer d'y mettre de l’ordre ». De plus, Djotodia a déclaré
qu’il inviterait en RCA la France, son ancienne puissance coloniale, aux
côtés des Etats-Unis, afin de former à nouveau l’armée officielle qui a
été vaincue par la Séléka le week-end dernier... [14]. Alors pourquoi
le "chef de guerre" et son aéropage militaire échappant à tout contrôle
parlementaire a-t-il décidé de lancer les troupes françaises dans la
bataille centrafricaine qui constitue le porte-avions français dans la
région ? En effet les troupes françaises y sont installées depuis plus
d'un siècle. Tout simplement parce que les exactions de la Séléka sur
les civils étaient de plus en plus décriés notamment par la CPI et
mettaient la France et son allié tchadien dans une situation intenable
dans son propre pré-carré. Mais encore une fois, plutôt que de
privilégier un règlement politique du conflit ou de mettre les forces
militaires au service de cette solution politique, le "chef de guerre"
s'est lancé dans la bataille sans crier gare et sans avoir songé aux
effets dévastateurs de l'intervention militaire française. En
intervenant en désarmant unilatéralement les Sélékas, Paris ne
s'attendait pas à une offensive des anti-Balakas poussés par
les affidés de Bozizé et les civils qui voulaient en découdre avec leurs
agresseurs Sélékistes. La France a donc déclenché un cycle de
représailles sans précédents dans son pré-carré centrafricain sans en
avoir pesé les conséquences immédiates. En l'espace de deux jours, date
de l'intervention française, le 5 et 6 décembre, Bangui escomptait un
millier de morts victimes d'un cycle de représailles terribles dans la
capitale et qui entraînera ensuite dans tout le pays un tourbillon de
violence non estimé et un million de déplacés (Centrafrique. Depuis
l'intervention militaire française, la situation à Banguis'aggrave et
les enfants sont directement pris pour cible ; Centrafrique. L'annonce
de l'intervention militaire française a-t-elle attisé les
conflits interreligieux ? Au moins 1000 morts le 5 et le 6 décembre
selon Amnesty ; AFP 6 décembre L'armée française lance son opération
en Centrafrique, massacre à Bangui (AFP) ). Paris n'ayant déployé que
1600 soldats dans un pays grand comme une fois et demie la France, on
imagine bien l'ampleur de la catastrophe. Ajoutons que l'Etat français
après avoir organisé la destitution de Bozizé et les conditions de venue
au pouvoir de Djotodia en s'appuyant sur la marionnette Idriss Déby a
destitué le nouveau dictateurDjotodia avec le même
appui françafricain en provenance du Tchad et en profite au passage pour
renforcer sa présence militaire en Centrafrique où la France fait la
pluie et le beau temps depuis un siècle dans un
silence médiatique complice. (Bangui : des chars français ont pris
position près du palais présidentiel. Paris souhaite un remplacement
rapide de Djotodia et des élections avant la fin de l'année.
(AFP) ; Centrafrique. Comment La France a défait Djotodia ).
2. La France cheval de Troie de l'Europe et des Etats-Unis pour la reconquête coloniale de l'Afrique.
L'action
française ne s'est pas faite seule mais en partenariat avec
les Etats-Unis qui fournissent leur logistique et leurs tirailleurs
(rwandais en Centrafrique [15],ougandais au Sud-Soudan et
en Somalie, kenyans en Somalie, éthiopiens en Somalie...) tandis que la
France outre ses tirailleurs marocains, congolais, tchadiens a réussi à
mobiliser l'Europe et à faire déployer des troupes belges
en Centrafrique [16] et allemandes au Mali [17-18]. De plus, l'Allemagne
vient d'autoriser le déploiement militaire européen en RCA [17-18].
L'Afrique représente des enjeux stratégiques pour les grandes puissances
actuellement en crise sur le plan économique. Et depuis l'arrivée
de Sarkozy au pouvoir en 2007, la France défend son pré-carré tout en
sous-traitant les guerres de l'Africom comme en Libye en 2011 par
exemple. Il y a une synergie forte entre les forces armées françaises
et états-uniennes dans le cadre de l'OTAN en Afrique. Les guerres menées
par la France en Côte d'Ivoire, en Libye et plus récemment au Mali et
en Centrafrique peuvent se lire comme une volonté hégémonique de ces
puissances de contrôler les ressources minières de l'Afrique et d'en
barrer l'accès aux puissances émergentes que représentent la Chine, la
Russie, l'Inde, le Brésil...Ainsi les anciennes puissances coloniales
(Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne) sont amenées à se partager une
petite part du gâteau africain de l'empire colonial français sous
l'égide des Etats-Unis. Profitant de son action en Centrafrique, la
France en a profité pour installer une base militaire
au Cameroun comme relai et base de soutien de son action dans son
pré-carré centrafricain [19-20].
De
même, après avoir semé le chaos en Libye et par extension au Mali ainsi
qu'en Centrafrique où la France a soutenu l'arrivée de la Séléka au
pouvoir puis l'a militairement et politiquement défaite [21-22-23], les
militaires français au plus haut niveau entendent intervenir
militairement en Libye pour y rétablir l'ordre qu'ils ont contribué à
détruire auparavant [24]. "L'idéal serait de pouvoir monter une
opération internationale avec l'accord des autorités libyennes", a
déclaré à la presse l'amiralEdouard Guillaud, qui quittera ses fonctions
le 15 février après quatre années passées à la tête de l'état-major des
armées. "Mais quelles autorités ?", a-t-il ajouté. "Le problème du
sud libyen, c'est qu'il faut d'abord qu'il y ait un Etat dans le Nord.
Ensuite il y a plusieurs sud-libyen, il y a Koufra, à coté de la
frontière égyptienne, et la zone de Sebha", a-t-il souligné, évoquant
l'existence d'un "trou noir" susceptible de devenir le "nouveau centre
de gravité du terrorisme" [24]. Le prétendu "terrorisme" apparaît de
plus en plus comme un prétexte pour justifier une occupation militaire
et une reconquête coloniale des terres africaines orchestrées par la
France et les USA avec leurs amis otanesques [25]. Il est fort probable
que le "chef de guerre" saura prêter une oreille attentive à son
Etat-major qui en l'absence de débats devant la représentation nationale
peut imposer les guerres qui lui semblent bonnes pour mettre sous sa
coupe de nouveaux territoires africains à l'aube du XXIème siècle. Fils
spirituel de Jules Ferry et de ses guerres civilisatrices à présent
définies comme humanitaires, l'impérial-socialisme a toujours été un
fléau pour les Africains. Il ne s'agit non pas de socialisme mais d'un
impérialisme masqué derrière un faux discours socialiste mâtiné de
racisme colonial. En ce sens, l'idéologie du nouveau "chef de guerre"
français (qualificatif que l'on pourrait aisément attribuer à ses
prédécesseurs sous la Vème République), derrière ses faux semblants
"humanitaires" semble branchée directement sur l'idéologie paternelle.
Son père proche de l'extrême droite a défendu jusqu'au bout une Algérie
française. Le déguisement "socialiste" est le nouveau paravent moral
derrière lequel se cache la bête coloniale acoquinée aux alliances
impérialistes transatlantiques.
3. Le couronnement de la Françafrique sous François Hollande
En
attendant la France renforce ses troupes militaires dans son pré-carré
où elle a installé de nombreuses dictatures ou kleptocrates affidés. Les
dictateursfrançafricains sont reçus comme de coutume dans la
France néocoloniale au palais élyséen dans un rituel avilissant de
la Vème République. Le rituel consiste à faire défiler les
sbires françafricains installés par l'Etat français- pour enrichir ses
multinationales et ses concitoyens - soit à l'Elysée soit au travers de
sommet réunissant le gratin criminel de la francophonie africaine
(Blaise Compaoré dictateur au Burkina Faso depuis 25
ans, Faure Gnassingbé dictateur au Togo de père en fils sous protection
militaire française, Sassou Nguesso dictateur au Congo depuis près de 20
ans, Idriss Déby dictateur installé par l'armée et les services
français depuis 25 ans, La dynastie Bongo père et fils depuis un
demi-siècle, la longue saga de dictateurs
en Centrafrique de Bokassa à Djotodia en passant par Bozizé....). Ce
triomphe de la Françafrique est illustré par le retour en grâce du
dictateur Idriss Déby devenu le chouchou du "chef de guerre", de son
ministre de la Défense et du M.A.ELaurent Fabius. Ces dictateurs
installés par les bonnes grâces de l'armée française tels
que Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville sont régulièrement reçus
à l'Elyséedans le silence assourdissant des médias complices
(François Hollande a reçu discrètement le
dictateur Sassou Nguesso à l'Elysée le 17 janvier 2014). On aura vite
compris que derrière le discours racialiste de base de
l'intelligentsia médiatico-politique française, c'est l'enjeu économique
qui est crucial, si l'on en croit les déclarations des plus hauts
représentants de ce système néocolonial prédateur.
« Sans
l'Afrique, la France n'aurait pas d'histoire au 21e siècle »
(François Mitterrand, Présence française et abandon, 1957,
Paris : Plon).
« Sans
l'Afrique, la France serait reléguée au rang d'un pays du
tiers-monde ». Jacques Chirac. (Philippe Leymarie, 2008, Manière de
voir, n ° 79, février -mars 2008).
Pour
exister au XXIème siècle et pour ne pas devenir un pays du tiers-monde,
l'Etat français sous la responsabilité de son "chef de guerre" va
déployer ses troupes militaires en Afrique francophone et renforcer le
pouvoir de ses gouverneurs à peau noire. Une base opérationnelle en Côte
d'Ivoire va être établie sous peu après que le gouverneur Ouattara ait
été porté par les chars français à la Présidence [26]. Prochainement,
le 2ème Régiment d'Infanterie de Marine (RIMa) devrait projeter ses
troupes au Sénégal, au Gabon et en Côte d'Ivoire pour renforcer les
bases militaires françaises déjà implantées dans ce qu'il convient
d'appeler les "néocoloniesfrançaises"[27].
La
nouvelle loi de programmation militaire, pour la période 2014-2019,
doit traduire budgétairement les priorités mentionnées par le dernier
Livre blanc sur la défense. Au nombre de ces dernières, l’engagement
prévu des forces françaises dans des « zones prioritaires pour la
défense et la sécurité », notamment « le Sahel, de laMauritanie à la
Corne de l’Afrique, ainsi qu’une partie de l’Afrique subsaharienne ».
Tout est dit dans ce projet de loi voté par le Parlement sous égide
"socialiste". Cette Loi de Programmation militaire 2014 envisage un
déploiement des troupes françaises dans la région
d'Afrique subsaharienne tout en assurant une protection juridique
renforcée des soldats en cas d'exactions sur le terrain [28]. Ce livre
blanc est un livre de l'offense envers les Africains. Une politique
prédatrice et criminelle.
"L'Afrique
est l'avenir de la France" disait Jean-Marie Bockel dans un rapport
commandité par le Sénat. Certes, mais la réciproque est complètement
erronée. Accompagnée par d'autres grands prédateurs impérialistes, la
France a bien souvent été le fossoyeur de l'Afrique. Du Cameroun [29] à
la Libye en passant par leRwanda et le Biafra (province du Nigéria où la
France gaullienne a soutenu la sécession biafraise). Quant à
la Centrafrique, elle est victime depuis 50 ans d'une
politique néocoloniale criminelle.
Titre original : Bas du formulaire
François Hollande ou le triomphe du néocolonialisme et de la reconquête coloniale de l'Afrique, Janvier 2014.
2. AFP Hollande s'est imposé en chef de guerre dès le début de son mandat
3.AFP Hollande, chef de guerre, récompensé pour la paix au Mali
4. AFPVidéo du "chef de guerre" récompensé pour la paix au Mali
5. France 24 L’intervention militaire française au Mali était prévue depuis 2009 (Vidéo)
6. Saphir News Mali : Aminata Traoré, une voix anti-guerre interdite de séjour en France
7. AFP Le Drian au Mali : « la menace de déstabilisation est partout »
8. Vidéo : Quand l'OTAN discute de fédéralisme pour le Mali sans le Mali
9. Survie L’armée française hors de tout contrôle au Mali
10. L'Humanité Roland Marchal : « Idriss Déby a officieusement aidé les rebelles de la Seleka »
11. RFI RCA : la société civile veut faire entendre sa voix à New York
12.
Les révélations d’un officier centrafricain sur le putsch
contre Bozizé : Des soldats français y étaient avec les rebelles de
la Séléka
13. Billets d'Afrique Centrafrique : retour sur la non intervention française (BdA)
14.WSWS Les dirigeants pro-français du coup d’Etat en Centrafrique jettent au rebut les accords pétroliers avec la Chine.
15. 850 soldats rwandais en route vers la Centrafrique (AFP)
16. RTBF Centrafrique : des soldats belges en renfort de la force française
17. Mali et Centrafrique. Le gouvernement fédéral allemand s'apprête à intervenir en Afrique
18. L’Europe se prépare à la guerre en Afrique (RIA)
19. Du Centrafrique au Cameroun : une recolonisation française de l'Afrique au prétexte de la lutte contre l'islamo-terrorisme
20. Crise en Centrafrique. L'armée française prend ses quartiers au Cameroun (Le Messager)
21. Bangui :
des chars français ont pris position près du palais présidentiel. Paris
souhaite un remplacement rapide de Djotodia et des élections avant la
fin de l'année. (AFP)
22. Centrafrique. Comment La France a défait Djotodia
23. Exclusif : comment la France a soutenu la Séléka en Centrafrique
24. La France évoque une opération en Libye (Le Figaro/ Reuters)
25. Blanrue Libye, Syrie. Qui sont ces terroristes soutenus par la France et les USA ? (vidéo)
26. Opex 360 Exclusif. Une base opérationnelle avancée française sera établie à Abidjan (Opex 360)
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