La province Nord injecte 1,2 milliard pour soutenir la SMSP
Publié le samedi 20 février 2016
Politique L’assemblée de la province Nord a
répondu favorablement, et à l’unanimité, à la demande de la Sofinor
d’une avance d’un montant de 1,2 milliard afin d’assurer la trésorerie
et les besoins de fonctionnement de la SMSP.
Un milliard deux cent mille francs d’avance à la Sofinor.
C’est un dossier majeur qui a été débattu hier à l’assemblée de la
province Nord, réunie en séance publique à Koné. En début de séance, un
document supplémentaire au dossier de l’ordre du jour a été remis à
chaque élu, mais pas aux médias présents. « C’est un document de travail
interne », a justifié le président de la province, Paul Néaoutyine, qui
a cependant accepté de répondre aux questions sur son contenu en fin de
séance.
Selon le rapport de présentation du projet de
délibération, la Saem Nord Avenir, le domaine d’action de la Sofinor
(Société de financement et d’investissement de la province Nord) se
concentre depuis sa création sur les activités liées à la mine et à la
métallurgie en général. « À ce titre, la Sofinor est la société mère de
la SMSP. Elle porte, via trois coentreprises dans lesquelles elle est
majoritaire, KNS, SNNC et NMC, le développement minier et métallurgique,
qu’il se situe en Nouvelle-Calédonie ou en Corée du Sud, a indiqué
Yannick Slamet, premier vice-président de la province Nord. La très
forte dégradation des cours du nickel au LME (London metal exchange)
précipite les sociétés du secteur dans de grandes difficultés
financières. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs été contraintes de
suspendre, voire de stopper, la production de certaines de leurs unités.
Cette crise affecte également les finances des collectivités,
Nouvelle-Calédonie en tête, et par voie de conséquence, celles des
provinces et des communes. »
« Sauvegarder notre opérateur »
C’est
dans ce cadre que la Sofinor a récemment fait savoir à la province Nord
que sa filiale SMSP avait besoin de liquidités « pour surmonter cette
crise et faire face à ses créanciers d’une part, et à ses besoins de
fonctionnement, d’autre part ». En demandant une avance d’un montant
d’1,2 milliard de francs, faisant l’objet d’une convention de
remboursement ou de transformation en augmentation de capital.
Avant
de prendre position, le groupe UC-FLNKS a demandé « une suspension de
séance pour étudier le document » distribué en début de séance. À la
reprise, Paul Néaoutyine a effectué une intervention d’une vingtaine de
minutes pour « donner des explications supplémentaires ». Le président a
notamment insisté sur la durabilité de la crise, sur la stratégie
minière menée par la province Nord et sur la nécessité de « sauvegarder
notre opérateur » par rapport à cette stratégie. Chacun des groupes
politiques a donné sa position avant de voter favorablement (lire
ci-contre). Le projet prévoit un premier versement de 650 millions dès
que la convention sera rendue exécutoire, et un second de 550 millions
dès que le budget supplémentaire sera lui aussi rendu exécutoire.
Groupe Une province pour tous
Marie-Hyacintha
Santino : « Aujourd’hui la SMSP est un outil du rééquilibrage, et il y a
déjà un trou dans le bateau. Et, parce que je ne veux pas que cet outil
coule, notre groupe accompagnera ce projet de délibération. »
Groupe Entente provinciale Nord
Francis
Euriboa : « En ce qui me concerne, je ne voterai pas pour des raisons
politiques, mais par rapport au côté humain. Il y a des emplois à la
Sofinor, ça peut avoir des conséquences demain et après-demain, je
voterai donc favorablement. »
Groupe Uni
Nadia Heo : « Il y a une nécessité de soutien à l’opérateur, donc notre vote est favorable. »
Groupe UC-FLNKS
Henriette
Hmae : « L’actualité est invariable depuis plusieurs semaines. Tout est
confirmé : la crise des matières premières touche notre pays de plein
fouet. Elle sera longue. Bien que les informations nous arrivent
tardivement à l’assemblée, Monsieur le président, elles nous amènent à
prendre la mesure de l’importance et l’urgence des besoins financiers de
la SMSP, fruit des accords de Matignon-Oudinot.
La SMSP doit
répondre à ses engagements et seule notre collectivité peut répondre
rapidement à sa demande. Nous voterons l’avance qui nous est demandée,
car elle est nécessaire, et nous assumons à vos côtés nos
responsabilités. Notre groupe a régulièrement renouvelé devant cette
assemblée son soutien au groupe Sofinor/SMSP. Au mois de décembre
dernier, nous avons soutenu la nécessité d’adapter la gouvernance de ce
groupe. La proposition reste toujours d’actualité car la finance est une
chose, et la gouvernance en est une autre. » Et d’enchaîner sur la
nécessité pour la collectivité provinciale « de définir et mettre en
œuvre une véritable politique agricole et touristique. »
Anglo American pourrait céder son activité nickel
Publié le vendredi 19 février 2016
La mine de Barro Alto, dans l'état de Goias, au Brésil. (Photo www.angloamerican.com)
Jamais
deux sans trois. Après Moody's Investors Service et Fitch Ratings,
c'est l'agence de notation Standard & Poor's qui a abaissé, hier, la
note du groupe minier Anglo American. En cause, notamment : le marasme
prolongé dans le secteur des matières premières et les mauvais résultats
du groupe.
A la lumière de son
bénéfice opérationnel (2,2 milliards de dollars) en baisse de 55 % sur
l'exercice 2015, le groupe envisagerait d'accélérer la cession de ses
activités « charbon » en Australie (mines de Moranbah et de Grosvenor),
mais aussi de « fer » en Afrique du Sud (Kumba Iron Ore) ainsi qu'en
Colombie.
Par ailleurs, Anglo
American pourrait également se séparer de son activité « nickel » au
Brésil. Une production évaluée à 40 000 tonnes par an.
Dans un contexte de crise profonde du nickel, l'impact - notamment pour la Nouvelle-Calédonie - de cette cession éventuelle de l'activité « nickel » d'Anglo American reste à évaluer.
Sans oublier que le stock officiel de nickel disponible au London Metal Exchange (au 17 février) est de plus de 437 000 tonnes.
Calédonie/nickel: le sénateur Frogier (LR) veut que l'Etat prenne le controle de la SLN
Nouméa, France | AFP | vendredi 19/02/2016
-Le sénateur de
Nouvelle-Calédonie, Pierre Frogier (Les Républicains), a souhaité
vendredi que l'Etat prenne le contrôle de la Société Le Nickel, en
grande difficulté financière, pour "rassurer" durant les discussions sur
l'avenir politique de l'archipel.
"Il faut que l'Etat assure le contrôle de la SLN à titre conservatoire pendant toute la durée des discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Il faut 'sanctuariser' la SLN pour rassurer (...)", a déclaré à la presse le sénateur.
En vue du référendum d'autodétermination, qui aura lieu au plus tard en 2018, des débats sont en cours entre l'Etat, la droite non-indépendantiste et les indépendantistes sur les différentes hypothèses institutionnelles possibles.
Lors d'une réunion début février à Matignon, les partenaires ont affirmé que le nickel, dont l'île abrite un quart des ressources mondiales, était un élément "indissociable" de ces échanges.
A cette occasion, l'Etat s'était également engagé à soutenir la filière nickel d'Eramet, en plein marasme en raison de la dégringolade des cours.
"Cela ne doit pas être qu'une décision de principe, il faut des actes", a également indiqué M. Frogier.
Interrogé sur la manière dont l'Etat, qui possède 26% du capital d'Eramet, pourrait s'emparer du contrôle de la SLN, il a répondu: "ce qui est important, c'est la décision politique après ce n'est pas difficile de mettre tout ça en musique".
Le capital de la SLN est détenu à 56% par Eramet, 34% par les provinces calédoniennes (STCPI) et 10% par le sidérurgiste japonais Nishin Steel.
Contactée, la direction n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
Premier employeur du Caillou, la SLN a accusé une perte opérationnelle courante de 261 millions d'euros en 2015. Lors d'un conseil d'administration mercredi, Eramet lui a octroyé une avance de 30 millions d'euros, en plus des 120 millions déjà accordés en décembre, pour survivre jusqu'en juin.
"Cette situation n'est pas due qu'aux conditions de marché mais aussi à l'incompétence de Patrick Buffet (PDG d'Eramet,ndlr) et à l'appétit de la famille Duval (37% d'Eramet) ", a tâclé l'élu Les Républicains.
Il a sévèrement mis en cause "le milliard d'euros investi pour rien en Indonésie" par Eramet, dans un projet d'usine hydrométallurgique qui est désormais mis en sommeil alors qu'il fallait "investir dans l'usine qui fonctionnait ici".
Les déclarations de M. Frogier interviennent tandis qu'en marge du conseil d'administration, Patrick Buffet s'est dit mercredi "ouvert à des discussions" sur l'évolution de l'actionnariat de la SLN. Il s'y était jusqu'alors fermement opposé.
source "Il faut que l'Etat assure le contrôle de la SLN à titre conservatoire pendant toute la durée des discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Il faut 'sanctuariser' la SLN pour rassurer (...)", a déclaré à la presse le sénateur.
En vue du référendum d'autodétermination, qui aura lieu au plus tard en 2018, des débats sont en cours entre l'Etat, la droite non-indépendantiste et les indépendantistes sur les différentes hypothèses institutionnelles possibles.
Lors d'une réunion début février à Matignon, les partenaires ont affirmé que le nickel, dont l'île abrite un quart des ressources mondiales, était un élément "indissociable" de ces échanges.
A cette occasion, l'Etat s'était également engagé à soutenir la filière nickel d'Eramet, en plein marasme en raison de la dégringolade des cours.
"Cela ne doit pas être qu'une décision de principe, il faut des actes", a également indiqué M. Frogier.
Interrogé sur la manière dont l'Etat, qui possède 26% du capital d'Eramet, pourrait s'emparer du contrôle de la SLN, il a répondu: "ce qui est important, c'est la décision politique après ce n'est pas difficile de mettre tout ça en musique".
Le capital de la SLN est détenu à 56% par Eramet, 34% par les provinces calédoniennes (STCPI) et 10% par le sidérurgiste japonais Nishin Steel.
Contactée, la direction n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
Premier employeur du Caillou, la SLN a accusé une perte opérationnelle courante de 261 millions d'euros en 2015. Lors d'un conseil d'administration mercredi, Eramet lui a octroyé une avance de 30 millions d'euros, en plus des 120 millions déjà accordés en décembre, pour survivre jusqu'en juin.
"Cette situation n'est pas due qu'aux conditions de marché mais aussi à l'incompétence de Patrick Buffet (PDG d'Eramet,ndlr) et à l'appétit de la famille Duval (37% d'Eramet) ", a tâclé l'élu Les Républicains.
Il a sévèrement mis en cause "le milliard d'euros investi pour rien en Indonésie" par Eramet, dans un projet d'usine hydrométallurgique qui est désormais mis en sommeil alors qu'il fallait "investir dans l'usine qui fonctionnait ici".
Les déclarations de M. Frogier interviennent tandis qu'en marge du conseil d'administration, Patrick Buffet s'est dit mercredi "ouvert à des discussions" sur l'évolution de l'actionnariat de la SLN. Il s'y était jusqu'alors fermement opposé.
"Priorité au cash" chez Eramet
Par Myrtille Delamarche -
Mis à jour le 18 février 2016
Le groupe minier et métallurgique français Eramet a présenté jeudi 18
février des résultats affectés par la crise des métaux, le nickel ayant
dévissé de 42% et le manganèse de 49% en un an. Les résultats positifs
des branches alliages et manganèse ne compensent pas les fortes pertes
de la branche nickel, marquée par d’importantes dépréciations d’actifs
et un manque de compétitivité de la SLN.
Eramet
poursuit ses efforts de résistance à la crise des métaux. Mais refuse
de financer seul les investissements nécessaires à l'indispensable
regain de compétitivité de la Société Le Nickel, sa filiale
calédonienne, dont la situation est délicate. La SLN perd actuellement
20 millions d’euros par mois.
Malgré un chiffre d’affaires stable en 2015 (3,109 milliards d’euros,
-1%), la perte nette (714 millions d’euros) du groupe minier et
métallurgique français a été multipliée par quatre en un an. Ce résultat
net comprend des dépréciations d’actifs (475 millions d’euros) et de
créances d’impôts (194 millions). Les dépréciations d’actifs sont
réparties entre la branche nickel (256 millions en grande partie sur
Weda Bay), la branche manganèse (154 millions) et les sables minéralisés
de Tizir (52 millions pour la part d’Eramet dans cette coentreprise).
Un plan de cessions d’actifs est également en cours pour renforcer la
liquidité du groupe, qui ne souhaite pas donner de précisions sur les
actifs concernés si ce n’est que Weda Bay n’est pas dans le champ des
discussions pour l'instant. "Notre stratégie vise en priorité la génération de cash. Cash is king", a martelé le PDG d’Eramet Patrick Buffet.
Evolution du résultat opérationnel courant par branche
Résilience des alliages et du manganèse
Ce résultat net part du groupe en dessous des attentes reflète principalement la crise du nickel,
l’un des trois piliers d’Eramet dont les deux autres branches affichent
un résultat opérationnel courant positif, malgré la forte chute des
cours du minerai de manganèse, sauvé par la transformation. "Les
prix des alliages de de manganèse sont restés favorablement orientés
jusqu’à mi-2015, avant de suivre la baisse des cours du minerai",
explique Patrick Buffet. En cela, la branche manganèse gabonaise
d’Eramet peut se prévaloir d’un coût opérationnel parmi les plus bas au
monde.
Au final, la branche manganèse, qui vient de bénéficier
d’investissements à hauteur de 360 millions en deux ans, s’en sort avec
un résultat opérationnel courant de 58 millions. Le métal,
principalement destiné à la production d’aciers au carbone, a pourtant
perdu 49 % de sa valeur entre décembre 2014 et décembre 2015, soit plus
que le nickel. Le complexe métallurgique de Moanda au Gabon
a été inauguré en 2015. Ce qui prouve qu’en investissant avant la crise
et en réduisant les coûts, les groupes intégrés peuvent résister à la
crise des matières.
Le résultat opérationnel courant de 27 millions d’euros dans la branche
alliages cache des disparités importantes entre Erasteel, qui perd
23 millions d’euros, et Aubert & Duval qui gagne 50 millions, porté
par la croissance du secteur aéronautique. La branche vient d’ailleurs
de réinvestir dans une tour d’atomisation afin de tripler sa capacité de production d’un superalliage à base de nickel destiné au moteur du Rafale. "Il y a un problème Erasteel qu’il va bien falloir régler", reconnaît Patrick Buffet, précisant que la filiale "consomme 2 à 3 millions de cash par mois".
Un répit pour la SLN
Eramet Nickel affiche en regard un résultat opérationnel négatif de
261 millions d’euros. Cette branche était donc au cœur des discussions
lors du conseil d’administration tenu mercredi 17 février à Paris, qui
devait également résoudre la question du financement à court terme de la
SLN, en situation de crise comme l’ensemble du secteur nickel en Nouvelle-Calédonie. Les trois usines - de Doniambo, du Nord (SMSP-Glencore) et du Sud (Vale) - perdent au total 1 milliard d’euros.
La filiale calédonienne d’Eramet va bénéficier d’un répit. "Le
conseil d’administration d’Eramet a décidé d’accorder une avance de
150 millions d’euros à la SLN pour qu’elle puisse fonctionner jusqu’en
juin 2016", se félicitait Philippe Gomès, administrateur récemment
élu, à la sortie du conseil d’administration. Ces 150 millions
comprennent les 120 millions accordés en décembre 2015 et les
30 millions votés ce 17 février qui doivent lui permettre de tenir
jusqu’au prochain conseil, en avril. "Les partenaires sont désormais
tous au fait qu’Eramet finance seul les pertes de 20 millions par mois
de la SLN. Il est indispensable de poursuivre les discussions avec les
autres actionnaires sur la continuité de la SLN, on en est là", affirme Patrick Buffet.
Pas à la taille critique pour bénéficier de l’intervention du Fonds
nickel, la SLN a trouvé du soutien et une oreille attentive du côté de l’Etat, qui a rappelé le 6 février que le remplacement de sa centrale électrique était la condition de sa compétitivité.
La réponse sera sans doute à construire autour d’un projet de centrale
externe à même de répondre aux besoins de cet acteur électro-intensif.
L’Etat pourrait alors apporter sa garantie afin de faciliter l’entrée de
nouveaux investisseurs.
Nouveau plan de compétitivité en Nouvelle-Calédonie
Le plan de réduction des coûts et de compétitivité de la SLN sera néanmoins renforcé dès ce premier trimestre 2016, afin de "réduire significativement le cash cost", poursuit Patrick Buffet. A six dollars la livre, la société est dans le 8e décile en termes de coûts. "Ce n’est pas bon, nous devons revenir dans la moyenne des producteurs",
exige le PDG d’Eramet. L’objectif est fixé à 4,5 dollars la livre à fin
2017 (aux conditions économiques – prix du nickel et cours du dollar –
de début 2016).
Pour l’atteindre, un nouveau plan de réduction drastique des coûts
portera sur l’optimisation de la carte minière, l’efficacité
énergétique, la valorisation du minerai pauvre à l’export, ainsi que la
réduction des frais fixes qui viennent s’ajouter à l’abandon de la
production de mattes (concentrés) de nickel précédemment destinés à
l’usine de Sandouville pour se concentrer sur le ferronickel. Un plan "musclé, mais nécessaire", selon Patrick Buffet.
Un concurrent sur la sellette
Eramet et la SLN devraient bénéficier d’un autre soutien, involontaire
celui-là. Le groupe minier Anglo-American, producteur de ferronickel au Brésil,
envisage d’inclure cette activité dans son programme de cession
d’actifs. Une sortie du secteur qui devrait aboutir à la vente, voire à
la fermeture des sites brésiliens de Barro Alto et Codemin. Ce sont
alors 40 000 tonnes annuelles de nickel qui sortiraient du marché. La
SLN, quant à elle, a produit l’an dernier 53 369 tonnes de nickel, de
qualité supérieure mais destinée en partie aux mêmes clients.
Cap sur l’Afrique
"L’une des grandes zones de développement du groupe dans les années à venir sera l’Afrique, assure Patrick Buffet. Le
manganèse est le contributeur le plus important aux résultats du
groupe, les bonnes comme les mauvaises années. Ceux qui connaissent bien
Eramet savent que c’est un groupe de manganèse qui fait aussi du nickel
et de la métallurgie." Que ceux qui pensaient qu’il faisait du nickel et un peu de lithium se le tiennent pour dit…
Myrtille Delamarche
L'Usine des Matières premières
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Eramet apporte 150 millions d’euros pour soutenir le nickel calédonien et la SLN
Publié le 18/02/2016
A l’issue d’un conseil d’administration d’une longueur
inhabituelle, en raison de l’effondrement du prix du nickel, le conseil
d’administration du groupe minier et métallurgique français Eramet a
réaffirmé son soutien à sa filiale calédonienne, la SLN.
Il fait nuit
et froid à Paris. Philippe Gomes, le député de la deuxième
circonscription de la Nouvelle-Calédonie, sort tout juste de la réunion
du conseil d’administration d’Eramet. Durant
4 heures, les débats ont été intenses au siège du groupe minier
français. Le plus important a été obtenu. Les administrateurs d’Eramet,
dont les représentants de l’Etat, ont décidé de soutenir l’activité du
groupe français, et de sa filiale calédonienne dans le nickel. « Cent cinquante millions
d’euros sont apportés par Eramet pour soutenir la SLN et garantir pour
les six prochains mois l’activité de l’entreprise »
annonce Philippe Gomes en direct dans le journal radio de
Nouvelle-Calédonie 1ere. Un nouveau conseil d’administration se tiendra
fin avril pour reconduire le dispositif.
Alliage de fer et de nickel SLN25 - Eramet pour la production de l'acier inoxydable.
Crise mondiale du secteur
Les résultats d’Eramet ont été très
impactés par la crise mondiale du secteur du nickel. Les prix sont au
plus bas depuis 15 ans. Dans ce contexte, le résultat opérationnel du
groupe est en fort recul par rapport à 2014, celui de la SLN (Société Le
Nickel) est de moins 260 millions d’euros. La liquidité financière du
groupe Eramet reste importante mais le chiffre d’affaires de la branche
nickel est en baisse de 12 % en 2015 par rapport à 2014, à 686 millions
d’euros.
Eramet, comme ces concurrents, doit tenir le cap pendant la tempête, mais le groupe français peut compter sur le soutien réaffirmé du gouvernement. Et d'antant plus, pour ne prendre qu'un exemple, que le nickel calédonien entre dans la fabrication des moteurs M88 du Rafale de Dassault Aviation, le fleuron de l'industrie aéronautique française. Un acteur stratégique pour les exportations et la Défense nationale.
Eramet, comme ces concurrents, doit tenir le cap pendant la tempête, mais le groupe français peut compter sur le soutien réaffirmé du gouvernement. Et d'antant plus, pour ne prendre qu'un exemple, que le nickel calédonien entre dans la fabrication des moteurs M88 du Rafale de Dassault Aviation, le fleuron de l'industrie aéronautique française. Un acteur stratégique pour les exportations et la Défense nationale.
Lire le communiqué de presse du groupe Eramet cliquez sur le lien :
Le nickel plombe à nouveau les comptes d'Eramet
(Boursier.com) — La situation du seul grand groupe minier français, Eramet,
est toujours précaire, comme le démontrent les résultats 2015 publiés
hier soir. La crise qui frappe le secteur des matières premières et des
métaux, avec des prix au plus bas depuis 15 ans, laisse des traces
profondes sur l'entreprise. En dépit de cette situation, Eramet est
parvenu à dégager un chiffre d'affaires annuel quasiment stable, à 3,11
milliards d'euros (-1%), pour un EBITDA réduit de 363 à 92 ME. Le
résultat opérationnel courant est en revanche déficitaire de -207
millions d'euros, dont -261 ME pour la seule division SLN (le holding du
nickel en Nouvelle-Calédonie), qui gomme les résultats positifs des
filiales manganèse et alliages. Et si l'on ajoute 668 ME de
dépréciations d'actifs et de créances d'impôts, le résultat net part du
groupe plonge à -714 ME.
Tout pour les coûts, pas de dividende
Les efforts sur les coûts déployés par la direction vont se poursuivre. En 2015, les investissements industriels ont été réduits de 23% à 267 ME, car ils ont été limités strictement à la sécurité et à la maintenance. Une politique qui va continuer cette année et qui a été rendue possible par la modernisation de l'outil de production réalisée au début de la décennie 2010.
À la fin du mois de décembre dernier, Eramet affichait un niveau d'endettement net de 878 ME. En tenant compte des dépréciations prises sur l'exercice, le ratio dette nette sur capitaux propres ressort à 49%. La société précise qu'elle dispose d'1,6 MdE de liquidités, en intégrant 980 ME de crédit syndiqué tiré début janvier. Compte tenu de la situation, les actionnaires ne seront pas surpris que le conseil d'administration ne propose aucun dividende au titre de l'exercice écoulé, pour la troisième fois consécutive.
De nouvelles mesures drastiques en vue pour SLN
Les priorités du management, outre celles annoncées précédemment, vont à la préservation du cash-flow. Aux investissements limités s'ajoutent la suspension des grands projets et un programme de cessions d'actifs. Le plan 2014-2017 de réduction des coûts et d'amélioration de la productivité de 360 ME en impact annuel sur le résultat opérationnel courant (par rapport à 2013) sera poursuivi. Il est sur de bons rails, avec la moitié des objectifs réalisés à mi-parcours. Enfin, le plan de réduction des coûts spécifique à la SLN connaîtra dès le premier semestre 2016 un
Hier, le quotidien 'Les Echos' révélait que le sauvetage de la SLN, dont Eramet détient 56%, est au coeur des débats, car il en va de la survie à court terme du premier employeur néo-calédonien. Le groupe minier chercherait un appui financier, jusque-là sans succès, pour recapitaliser la division. Le second actionnaire avec 34%, la STCPI (qui regroupe les trois provinces de Nouvelle-Calédonie) a de tout temps voulu prendre le contrôle, mais avec quels moyens et surtout quel avenir industriel pour un outil dont les coûts de production sont à l'heure actuelle quasiment deux fois supérieurs au prix du marché du nickel ? Eramet estime que la crise actuelle fait que 70% des producteurs travaillent actuellement à perte. Début février l'Etat, actionnaire d'Eramet, s'était engagé à faciliter la recherche d'une issue pérenne pour la SLN, dont l'enjeu dépasse largement la sphère économique pure et touche aux rapports politiques entre la métropole et l'île.
Pour le groupe minier, il y a urgence : en trois années consécutives de déficit, il a accumulé 1,24 MdE de pertes nettes et doit faire cesser l'hémorragie, pour assurer sa survie et restaurer la confiance des investisseurs, échaudés par un titre qui a perdu plus de 95% de sa valeur depuis ses sommets : sa capitalisation est passée de 17,2 MdsE au plus haut en 2008 à moins de 500 ME actuellement.
Tout pour les coûts, pas de dividende
Les efforts sur les coûts déployés par la direction vont se poursuivre. En 2015, les investissements industriels ont été réduits de 23% à 267 ME, car ils ont été limités strictement à la sécurité et à la maintenance. Une politique qui va continuer cette année et qui a été rendue possible par la modernisation de l'outil de production réalisée au début de la décennie 2010.
À la fin du mois de décembre dernier, Eramet affichait un niveau d'endettement net de 878 ME. En tenant compte des dépréciations prises sur l'exercice, le ratio dette nette sur capitaux propres ressort à 49%. La société précise qu'elle dispose d'1,6 MdE de liquidités, en intégrant 980 ME de crédit syndiqué tiré début janvier. Compte tenu de la situation, les actionnaires ne seront pas surpris que le conseil d'administration ne propose aucun dividende au titre de l'exercice écoulé, pour la troisième fois consécutive.
De nouvelles mesures drastiques en vue pour SLN
Les priorités du management, outre celles annoncées précédemment, vont à la préservation du cash-flow. Aux investissements limités s'ajoutent la suspension des grands projets et un programme de cessions d'actifs. Le plan 2014-2017 de réduction des coûts et d'amélioration de la productivité de 360 ME en impact annuel sur le résultat opérationnel courant (par rapport à 2013) sera poursuivi. Il est sur de bons rails, avec la moitié des objectifs réalisés à mi-parcours. Enfin, le plan de réduction des coûts spécifique à la SLN connaîtra dès le premier semestre 2016 un
renforcement très significatif.
Hier, le quotidien 'Les Echos' révélait que le sauvetage de la SLN, dont Eramet détient 56%, est au coeur des débats, car il en va de la survie à court terme du premier employeur néo-calédonien. Le groupe minier chercherait un appui financier, jusque-là sans succès, pour recapitaliser la division. Le second actionnaire avec 34%, la STCPI (qui regroupe les trois provinces de Nouvelle-Calédonie) a de tout temps voulu prendre le contrôle, mais avec quels moyens et surtout quel avenir industriel pour un outil dont les coûts de production sont à l'heure actuelle quasiment deux fois supérieurs au prix du marché du nickel ? Eramet estime que la crise actuelle fait que 70% des producteurs travaillent actuellement à perte. Début février l'Etat, actionnaire d'Eramet, s'était engagé à faciliter la recherche d'une issue pérenne pour la SLN, dont l'enjeu dépasse largement la sphère économique pure et touche aux rapports politiques entre la métropole et l'île.
Pour le groupe minier, il y a urgence : en trois années consécutives de déficit, il a accumulé 1,24 MdE de pertes nettes et doit faire cesser l'hémorragie, pour assurer sa survie et restaurer la confiance des investisseurs, échaudés par un titre qui a perdu plus de 95% de sa valeur depuis ses sommets : sa capitalisation est passée de 17,2 MdsE au plus haut en 2008 à moins de 500 ME actuellement.
Boursier.com — ©2016,
Cours du nickel : La City critique -un peu- le soutien du gouvernement français à la SLN calédonienne
Publié le 12/02/2016
Vendredi, le cours du métal était en hausse de 2,50%. Comme une
légère éclaircie dans un ciel toujours incertain. Le nickel a perdu 4%
sur la semaine et près de 7 % sur un mois. Il vaut moins de 8 000
dollars la tonne.
Trader des métaux et du nickel au London Metal Exchange
Incertitudes au LME
Les semaines se suivent et se ressemblent au London Metal Exchange, l'ambiance est toujours morose. Les analystes de Citigroup, la banque américaine d’investissement dans les matières premières, s’interrogent. Ils se demandent si la prévision d’un nickel à 13 000 dollars la tonne en 2016 ne va pas être revue à la baisse.Car l’évolution du cours du métal est de plus en plus associée à celle du cuivre, moins cher, ce qui n’est pas bon signe. « Le marché attend des décisions venant d’Australie, des fermetures d’usine. La décision du gouvernement français de soutenir la SLN est une bonne chose pour la Nouvelle-Calédonie, mais ici à Londres, elle est perçue négativement par les Traders », précise David Wilson qui analyse le marché du nickel.
Son voisin londonien, l’investisseur Triland Metals, confirme : « Les acheteurs sont en retrait sur le nickel alors que les prix baissent, pourquoi ? Ils attendent de voir qui va cesser de produire, ils ne veulent pas acheter à des entreprises qui pourraient faire faillite.»