Des mesures à l’horizon pour un secteur du nickel en crise
Publié le mercredi 17 février 2016
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a,
comme prévu, pris un arrêté déclarant le secteur du nickel calédonien
en crise. Le Fonds nickel, doté de 2 milliards de francs, pourrait très
vite être activé.
Pour prononcer la situation de crise, le gouvernement a « dressé le constat d’une conjoncture internationale défavorable, mettant fortement en difficulté les exportations de nickel des entreprises du secteur minier et métallurgique de Calédonie ».
Photo archives lnc
Le cours du nickel a timidement grimpé lundi à 8 120 dollars
US la tonne, quelques jours après être tombé à 7 550 dollars, son plus
bas niveau depuis treize ans. Les stocks recensés au London Metal
Exchange, la Bourse de référence, sont colossaux, près de 440 000
tonnes.
Le marché est déprimé. A l’unanimité des huit membres
présents, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a pris hier matin un
arrêté déclarant le secteur du nickel calédonien en crise. Cette étape
réglementaire est un préalable à la mise en place d’actions de soutien
du Fonds nickel. Les syndicats des exportateurs de minerai ainsi que des
industries de la mine, avaient formulé une demande en ce sens auprès de
l’exécutif. Car, selon Xavier Gravelat, président du SEM, « tout le
monde perd de l’argent aujourd’hui. Plus ou moins ».
Jusqu’en 2020 ?
Le
conseil d’administration du Fonds nickel, présidé par Gilbert Tyuienon,
se réunira le 3 mars. Ses leviers sont identifiés : « la prise en
charge partielle des cotisations sociales patronales pour les
entreprises du secteur minier et leurs sous-traitants dont l’effectif
total est inférieur à 500 personnes », ou « la prise en charge
financière de travaux à caractère curatif ou compensatoire (aménagement
de zones de décantation, curage d’un creek, réhabilitation d’une mine ou
de pistes d’accès…) ». Ces mesures s’appliquent après une étude « au
cas par cas, et au regard des difficultés de rentabilité ou d’activité
que les entreprises rencontrent » précise Philippe Germain, président du
gouvernement. Alimenté à hauteur de 200 millions de francs chaque année
grâce à une redevance, ce Fonds nickel dispose actuellement de près de 2
milliards de francs.
Une somme importante en apparence, mais qui
peut fondre… Tout dépend de la durée de la crise, et l’inquiétude se
place bien là. Les experts - dont les analyses divergent - voient des
prix du métal bien modestes jusqu’en 2017, 2018, voire même 2020.
Exportations
Si
la gravité de la situation invite plutôt à l’apaisement et à la
concertation, la future activation du Fonds nickel n’est pas sans entrer
en résonance avec l’épisode du conflit des rouleurs. « « Un état de
crise, on avait prévenu en août dernier », argue Max Foucher, de
ContraKmine, le syndicat des contracteurs miniers. Son credo ressort : «
Il faut qu’on nous donne les exportations » de minerais. Le plan
d’urgence défini à Paris au Comité des signataires en début de mois, qui
intègre cette problématique-là, doit être discuté.
Tous les
regards sont aussi tournés vers l’Australie, et Queensland Nickel (QNI),
société qui traite des tonnes de latérites calédoniennes. Or son
propriétaire Clive Palmer doit injecter des dizaines de millions de
dollars d'ici le 30 avril. Sinon, le bouillonnant homme d’affaires sera
contraint à la liquidation, selon les échos locaux. Une telle décision
aurait une répercussion gravissime en Nouvelle-Calédonie, et plus
particulièrement sur l’activité de la côte Est. Le Fonds nickel
franchirait alors un cran sensible.
Un Fonds déjà sollicité en 2009
Créé
le 18 mars 2009, le Fonds nickel est un établissement public
administratif qui a pour objet, d’après le gouvernement, de garantir
l’essor et la consolidation de l’industrie minière et métallurgique en
Nouvelle-Calédonie en cas de crise du secteur, et d’assurer la
réhabilitation progressive des zones dégradées par l’ancienne activité
minière, dans l’intérêt des générations futures.
La dernière situation de crise ayant entraîné l’utilisation du Fonds nickel remonte aux années 2009 et 2010. D’après le porte-parole de l’exécutif Thierry Cornaille, 300 millions de francs environ avaient alors été nécessaires pour soutenir le secteur. Frappés par l'arrêt de l'usine de Yabulu en Australie, les rouleurs de la côte Est étaient descendus en camion sur Nouméa, mi-mars 2009, avant le rachat du complexe par Clive Palmer. Pour interpeller et obtenir des réponses. La création du Fonds nickel était alors intervenue dans un contexte économique dégradé, marqué notamment par cette fermeture de l’unité australienne.
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La dernière situation de crise ayant entraîné l’utilisation du Fonds nickel remonte aux années 2009 et 2010. D’après le porte-parole de l’exécutif Thierry Cornaille, 300 millions de francs environ avaient alors été nécessaires pour soutenir le secteur. Frappés par l'arrêt de l'usine de Yabulu en Australie, les rouleurs de la côte Est étaient descendus en camion sur Nouméa, mi-mars 2009, avant le rachat du complexe par Clive Palmer. Pour interpeller et obtenir des réponses. La création du Fonds nickel était alors intervenue dans un contexte économique dégradé, marqué notamment par cette fermeture de l’unité australienne.
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