« Je dénonce les responsables indépendantistes qui
sont capables d’aller au Comité des signataires pour renier le droit
des Kanak », note LKU.
Le
patron du Parti travailliste n’apprécie visiblement pas les initiatives
de responsables indépendantistes dans des dossiers tels que le litige
électoral.
Au sortir de son premier directoire politique
de l’année, Louis Kotra Uregei est remonté. Car les conclusions du XIVe
Comité des signataires de l’accord de Nouméa, tenu du 4 au 6 février
dernier à Paris, ne plaisent pas au patron du Parti travailliste (lire
notre édition du 15/02). L’affaire du litige électoral reconnu agace
tout d’abord. « Si certains responsables indépendantistes acceptent
cela, nous, on le refuse, on le dénonce, et on dit que sur les élections
provinciales, il y a eu une fraude électorale organisée depuis
plusieurs échéances », tempête LKU qui est revenu hier matin sur le
contenu du directoire organisé le week-end dernier.
« DES DROITS DILUÉS »
Le
point de la liste référendaire soulève aussi l’agacement, du côté de la
Vallée-du-Tir, où se déroulait la réunion. « On va arriver à une
situation très très grave, regrette le leader du parti. Le peuple kanak
aura vu ses droits à l’autodétermination dilués dans une masse qui aura
été augmentée par les flux migratoires. Et il faudrait qu’on l’accepte ?
» Pour LKU, l’esprit des accords de 1988 n’est pas ainsi respecté. Un
ton similaire est employé pour évoquer le combat en faveur du travail
des jeunes Kanak, le rééquilibrage, ou encore le dossier mines abordé au
Comité des signataires. Et des représentants pro-Kanaky en prennent
pour leur grade, au passage. « Le FLNKS est devenu aujourd’hui une
machine à saborder le mouvement indépendantiste », juge sans hésiter
Louis Kotra Uregei, qui siège pourtant au Congrès dans le groupe
UC-FLNKS et nationalistes. Le Parti travailliste durcit le discours,
même à l’égard de sa propre sensibilité, pour séduire une frange de
militants.