Nickel calédonien : Loïk Le Floch-Prigent critique la stratégie d’Eramet, la direction du groupe minier lui répond
Eramet devrait annoncer, mercredi 17 février au soir, un chiffre d’affaires en net recul. Le contexte est particulièrement sensible en Nouvelle-Calédonie, avec entre autres, les pertes importantes de la Société Le Nickel. La filiale calédonienne d’Eramet perd près de 20 millions d’euros par mois. Le groupe minier et métallurgique français n’a pas échappé aux effets dévastateurs de l’effondrement du prix de la tonne de nickel qui a perdu 44 % en 2015, pour s’échanger à 8 000 dollars en moyenne à Londres.
Du pétrole au nickel, un combat pour l'industrie française
Pour
Loïk Le Floch-Prigent la crise du nickel n’explique pas l’effondrement
d’Eramet. L’ancien patron d’Elf estime qu’il n’a pas vraiment de
complexes à avoir quand il propose notamment la création d’un fonds
d’investissement pour le nickel en Nouvelle-Calédonie. Reste la question
de la stratégie et de la gestion par Eramet de son activité minière et
industrielle sur le Territoire : "l’État vient de se rendre compte
de la gestion calamiteuse de la société, dans laquelle il est pourtant
actionnaire à hauteur de 30 %" (…) En 2010, l’entreprise était
saine, aujourd’hui elle a perdu 40 fois sa valeur", a-t-il déclaré dans Paris-Match.
Pour Loïk Le Floch-Prigent, les dirigeants d’Eramet auraient préféré
des investissements hasardeux à des travaux indispensables aux
structures existantes en Nouvelle-Calédonie. En filigrane apparaît une
critique du report de la construction de la centrale électrique de
la SLN, un dossier pourtant présenté comme prioritaire par l’entreprise
dès 2007.
La direction d’Eramet répond à Loïk Le Floch-Prigent
La polémique enfle depuis la parution de l’article le 13 février dernier. La direction d’Eramet a riposté :
"Le groupe Eramet ne s’est lancé dans aucun 'investissement hasardeux',
en dépit de ce qu’affirme M. Le Floch Prigent, mais, au contraire, a
toujours privilégié l’amélioration de son outil industriel, le maintien
de la compétitivité de ses sites qui emploient près de 14 000 personnes
dont 5 000 en France (…) La Nouvelle-Calédonie a, elle aussi, fait
l’objet d’investissements forts, puisque le groupe Eramet y a réinvesti
dans l’outil industriel, via sa filiale SLN, plus d’1,3 milliard d’euros
au cours des quinze dernières années. La France, enfin, a bénéficié,
ces dernières années, de plus de 150 millions d’euros d’investissements
stratégiques".
Une polémique qui risque de ne pas s’éteindre de sitôt. D’autant plus avec la venue du Premier ministre Manuel Valls, qui se rendra début mars à Nouméa. Rappelons juste que l’État s’est engagé à soutenir la SLN et à permettre la construction de la nouvelle centrale électrique de son usine de Doniambo. Une information communiquée le samedi 6 février à l’occasion de la réunion du Comité des Signataires de l’accord de Nouméa consacré au nickel.
Une polémique qui risque de ne pas s’éteindre de sitôt. D’autant plus avec la venue du Premier ministre Manuel Valls, qui se rendra début mars à Nouméa. Rappelons juste que l’État s’est engagé à soutenir la SLN et à permettre la construction de la nouvelle centrale électrique de son usine de Doniambo. Une information communiquée le samedi 6 février à l’occasion de la réunion du Comité des Signataires de l’accord de Nouméa consacré au nickel.