Emmanuel Macron vient d’ajouter Eramet à la liste de ses
dossiers industriels brûlants, avec une réunion aujourd'hui. L’avenir de
la filiale calédonienne du groupe minier français sera aussi au centre
de la prochaine visite du Premier ministre Manuel Valls en
Nouvelle-Calédonie.
Emmanuel Macron reçoit, ce vendredi, les représentants de la
famille Duval pour discuter de l’avenir d’Eramet et de la SLN.
L’actionnaire majoritaire du groupe minier français détient 37 % du
capital, il est lié par un pacte d’actionnaire avec l’Etat qui détient
24 % d’Eramet. L’entretien porte sur la répartition des efforts
financiers à accomplir, l’État ne voulant pas être le seul à faire son
devoir. Pour ajouter à la difficulté de parvenir à un accord, la Société
Territoriale de Participation Industrielle qui regroupe les intérêts
des Provinces calédoniennes et détient 34 % de la SLN n’aurait pas les
moyens financiers de participer au sauvetage de l’usine de nickel
calédonienne. Aucune information ne devrait filtrer de la réunion qui se
tient dans l’après-midi au Ministère de l’Économie, de l'industrie et
du numérique .
Le Premier ministre veut assurer l’avenir de la SLN
L’usine
calédonienne du groupe Eramet est le plus ancien site industriel du
Pacifique Sud. Le nickel est la première ressource du territoire, et la
SLN son premier employeur privé. L’usine de Doniambo perd près de 20
millions d’euros par mois, en raison de la crise du prix du nickel fixé
par la Bourse des métaux de Londres. Et peu importe que l’alliage
produit en Nouvelle-Calédonie se vende bien. En un an, le métal a perdu
près de 40 % de sa valeur, entrainant la SLN dans sa chute. Eramet a
décidé de poursuivre son soutien financier, mais la situation est
intenable au-delà de trois mois. Et un conseil d’administration est
prévu le 10 avril prochain. Si un dépôt de bilan de la SLN semble
impensable à l’approche du référendum d’autodétermination qui doit se
tenir en Nouvelle-Calédonie au plus tard en 2018, encore faut-il trouver
une solution. À Paris, des experts estiment qu’une recapitalisation
d’Eramet est nécessaire : un milliard d’euros pour les uns, 250 millions
d’euros pour les autres, les estimations varient.
Urgence
Le Premier ministre Manuel Valls doit se rendre en
Nouvelle-Calédonie à la mi-mars. Une visite de la SLN ainsi qu’une
rencontre avec ses métallurgistes est prévue. Manuel Valls n’arrivera
pas les mains vides, d’où l’urgence des négociations en cours à Paris.
Car il va falloir financer la nouvelle centrale électrique et continuer à
assumer les pertes financières et les salaires, en attendant une
hypothétique reprise des cours du nickel en 2017. Autant dire une
éternité pour la SLN. Emmanuel Macron, le Ministre de l’Économie, de
l'industrie et du numérique doit donc trouver une solution, il lui reste
un peu plus d'une semaine.