(Julien Pernici – Alta Frequenza) – Ce jeudi, le peuple écossais, appelé aux urnes, a décidé de dire non à l’indépendance à 55,3 % contre 44,7 au oui.
Malgré
tout, pour Jean-Guy Talamoni, il y a du positif dans ce qu’il s’est
passé en Ecosse car si l’Ecosse restera sous le Royaume-Uni, celle-ci,
et c’est une promesse du premier ministre David Cameron qui a déclaré
que la question était résolue pour cette génération d’écossais, aura des
pouvoirs nettement plus étendus qu’actuellement.
Aussi,
le fait que ce référendum ait eu lieu renforce l’idée même que
l’indépendance est possible pour certaines nations sans Etat, qu’il
s’agisse de la Catalogne ou de la Nouvelle-Calédonie qui seront appelées
à se déterminer à plus ou moins brève échéance, mais aussi pour la
Corse où il y a quand même plus de travail à accomplir.
#corse #Vidéo Analyse de @JeanGuyTalamoni... par antofpcl
source
En Corse, «Un projet d’indépendance» pour Jean-Guy Talamoni
Alors
que la volonté d’indépendance des Écossais et des Catalans occupe tout
l’espace médiatique, les Corses réaffirment leur souhait pour l’avenir.
Jean-Guy Talamoni s’est exprimé sur le sujet à travers un communiqué.
Petr'Anto Tomasi, Jean-Guy Talamoni et Josepha Giacometti, membres de
Corsica Libera
Petr’Anto Tomasi, Jean-Guy Talamoni et Josepha Giacometti, membres de
Corsica Libera
Au moment où les principaux volets de notre projet d’évolution
institutionnelle, « Corsica 21 », sont validés par l’Assemblée de Corse
(officialité de la langue corse, statut de résident, PADDUC fondé sur un
développement identitaire et environnemental, transfert de fiscalité…),
il n’est pas inutile de rappeler pourquoi ces idées présentent une
telle cohérence : elles obéissent toutes à une même logique, le principe
de souveraineté.
Le statut de résident constitue l’embryon de la nationalité corse ;
le projet de développement vise à nous assurer la maîtrise de notre
devenir économique, social et culturel ; la fiscalité territoriale est
la base du futur trésor public insulaire. Quant à notre langue, elle ne
sera jamais une « langue régionale »… En un mot comme en cent, notre
projet pour aujourd’hui préfigure très exactement notre projet pour
demain. C’est parce que nous nous projetons dans l’avenir avec des idées
claires que nous avons su répondre, les premiers, aux besoins de la
Corse actuelle.
Aussi, alors que nous faisons adopter notre « Corsica 21 » par
l’Assemblée territoriale, nous travaillons déjà sur les grandes
questions qu’inévitablement une Assemblée constituante aura à aborder un
jour prochain.
Ne nous y trompons pas, si le débat actuel au sein de la classe
politique corse se limite à tracer les contours d’une évolution
institutionnelle, le prochain débat sera celui de la souveraineté pleine
et entière.
Du reste, les sondages d’opinion le montrent à suffisance : le
pourcentage de Corses favorables à l’indépendance, en augmentation
constante, correspond à celui des insulaires qui se prononçaient il y a
quelques années pour une réforme audacieuse. Aujourd’hui les tenants
d’une telle réforme sont largement majoritaires, comme le seront bientôt
les indépendantistes…
Si nous ne voulons pas compromettre une telle évolution positive, il
convient de nous préparer pour les étapes à venir. Et de conserver le
coup d’avance que notre vision politique nous a assuré jusqu’à
aujourd’hui.