Le sénateur Philippin Paolo Benigno Aquino, auteur de la proposition de modification de la loi minière précise : " nous voulons attirer les investisseurs, créer plus d'emplois et offrir un meilleur niveau de vie pour le peuple..."
Le projet obligerait les compagnies minières étrangères à transformer
sur place, dans de nouvelles usines métallurgiques, le minerai extrait
aux Philippines. Avant d'exporter le métal de ferronickel notamment vers
la Chine. Il vise également à modifier certaines dispositions du code
minier philippin de 1995, qui autorise la détention à 100 % des mines
locales par des multinationales.
Un membre de la chambre des représentants, Erlpe JOHN Amante souhaite lui aussi que les compagnies minières internationales soient obligées à traiter sur place le minerai de nickel. L'une de ses plus proches collaboratrices, jointe au téléphone, nous précise : " il est clair que l'exemple calédonien de l'usine du Nord ( Koniambo Nickel KNS ) nous questionne. Nous aimerions obtenir des multinationales la construction d'usines où les philippins seraient majoritaires."
Un membre de la chambre des représentants, Erlpe JOHN Amante souhaite lui aussi que les compagnies minières internationales soient obligées à traiter sur place le minerai de nickel. L'une de ses plus proches collaboratrices, jointe au téléphone, nous précise : " il est clair que l'exemple calédonien de l'usine du Nord ( Koniambo Nickel KNS ) nous questionne. Nous aimerions obtenir des multinationales la construction d'usines où les philippins seraient majoritaires."
Premier exportateur mondial de minerai de nickel
Depuis
l'embargo indonésien début 2014, les Philippines ont renforcé leur place
de premier exportateur mondial de minerai de nickel. Les producteurs
chinois sont ses premiers clients pour alimenter leurs fours électriques
qui produisent un acier inoxydable bon marché, mais de moindre qualité
si on le compare à celui produit par les européens Aperam
ou Thyssen. Reste qu'un éventuel embargo philippin sur le nickel
prendrait du temps, et encore plus la construction de nouvelles
usines. Dans ce laps de temps qui pourrait courir jusqu'à l'horizon
2020, des dizaines de milliers de mineurs philippins perdraient leur
emploi. Et la bataille juridique à venir contre les multinationales,
pour le contrôle des mines existantes, serait longue et
incertaine. Ronald Recidoro, porte parole de l'industrie minière des
Philippines est opposé à un éventuel embargo de son pays sur le nickel
: " ce sera comme en Indonésie où des milliers de mineurs ont perdu
leur emploi avec la fermeture des mines, conséquence de l'embargo s'il
était décidé".
Des conséquences incalculables
Un éventuel embargo philippin sur
le nickel, comparable à celui de l'Indonésie, aurait des conséquences
incalculables sur le marché du nickel qui entrerait dans un cycle de
déficit et de flambée des cours. Ce serait un mauvaise nouvelle pour la
Chine, mais pas pour le Japon et la Corée du Sud qui ont renouvelé leurs
accords avec les mineurs calédoniens du nickel. Quoi qu'il en soit,
l'annonce d'un possible embargo philippin a enflammé le cours du métal
au LME. Et celui des producteurs de nickel et d'acier inoxydable
européens. Eramet-SLN, mais aussi Aperam et Thyssen en ont profité. À
Londres, les analystes du nickel ont anticipé les conséquences de ce qui
n'est encore qu'une proposition de loi de Manille.