Sans
prendre expressément position dans le débat pour le référendum du
4 novembre, le chef de l’Etat a affirmé vouloir « construire » ensemble
l’avenir.
Emmanuel Macron assiste à une cérémonie traditionnelle au centre culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa, le 5 mai.
Il a ainsi longuement développé les atouts de la Nouvelle-Calédonie, ses perspectives de développement en matière d’économie, de souveraineté alimentaire et énergétique, de tourisme, de « croissance bleue », tout en mettant en parallèle, systématiquement, ce que pouvaient être l’apport et l’investissement de la France pour accompagner ces projets.
« Nous investirons, nous protégerons, la France s’engagera pleinement dans cette stratégie indo-pacifique, a insisté le président de la République. Je veux que nous construisions ensemble cet avenir. »
Alors, bien sûr, M. Macron n’a pas pris expressément position dans le débat pour le référendum du 4 novembre lors duquel les Calédoniens devront se prononcer sur l’accession à la pleine souveraineté. « Je ne prendrai pas partie dans ce référendum qui vient, a assuré le chef de l’Etat. Non pour me soustraire à mes responsabilités mais, précisément, parce que cela tient à mes responsabilités. » Tout son discours, cependant, plaidait pour le maintien d’une étroite relation – si ce n’est d’un lien structurel maintenu – entre la France et la Nouvelle-Calédonie.
M. Macron, lorsqu’il s’était déplacé dans la province Nord, vendredi, s’était longuement entretenu avec son président. Des échanges qui, visiblement, n’auront pas été vains. « Nous nous inscrivons totalement dans l’esprit de ce qu’il a dit, déclare au Monde le président de la province Nord. Cela ne me choque pas que le chef de l’Etat éclaire nos amis sur l’avenir. »
Roch Wamytan, président du groupe de l’Union calédonienne, la principale composante du FLNKS au Congrès du territoire, n’est pas moins élogieux. « C’était un discours, vraiment, de haute tenue, s’enthousiasme le chef de la tribu de Saint-Louis, un des principaux nœuds de tension dans la banlieue de Nouméa. Il a vraiment donné une dimension géostratégique qui nous convient parfaitement, qu’on soit indépendantiste ou non. Ça change avec tous les chefs d’Etat précédents. »
Est-ce que ce discours aura la même résonance dans les rangs des militants indépendantistes ? Cela reste à vérifier.
Le discours de M. Macron, au terme d’une visite où il aura incontestablement apposé sa marque, lui qui n’était jamais venu sur le territoire, a été très favorablement accueilli. A l’issue de son intervention, il a par ailleurs pris le temps de s’entretenir avec chacun, de ménager les uns et les autres. Mais les tensions qu’engendre le référendum à venir ou, tout simplement, les discriminations et les inégalités de la vie quotidienne, restent d’une tenace réalité.
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En conclusion de ses deux jours et demi de séjour en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a délivré, samedi 5 mai au Théâtre de l’île de Nouméa, un discours résolument tourné vers l’avenir du territoire et de la France dans la région indo-pacifique.
« Je crois à l’axe indo-pacifique, à cette ambition géopolitique, a déclaré le chef de l’Etat, qui avait déjà développé ce thème au cours de sa précédente étape en Australie. Nous avons un rôle à jouer. Cette stratégie est essentielle si nous ne voulons pas que cette région tombe sous une nouvelle hégémonie. » Référence explicite aux ambitions chinoises dans cette région.Il a ainsi longuement développé les atouts de la Nouvelle-Calédonie, ses perspectives de développement en matière d’économie, de souveraineté alimentaire et énergétique, de tourisme, de « croissance bleue », tout en mettant en parallèle, systématiquement, ce que pouvaient être l’apport et l’investissement de la France pour accompagner ces projets.
« Nous investirons, nous protégerons, la France s’engagera pleinement dans cette stratégie indo-pacifique, a insisté le président de la République. Je veux que nous construisions ensemble cet avenir. »
Alors, bien sûr, M. Macron n’a pas pris expressément position dans le débat pour le référendum du 4 novembre lors duquel les Calédoniens devront se prononcer sur l’accession à la pleine souveraineté. « Je ne prendrai pas partie dans ce référendum qui vient, a assuré le chef de l’Etat. Non pour me soustraire à mes responsabilités mais, précisément, parce que cela tient à mes responsabilités. » Tout son discours, cependant, plaidait pour le maintien d’une étroite relation – si ce n’est d’un lien structurel maintenu – entre la France et la Nouvelle-Calédonie.
« Dimension géostratégique »
Ces propos, cependant, n’ont en rien heurté les dirigeants indépendantistes présents dans la salle. Bien au contraire. Paul Neaoutyine, le président indépendantiste de la province Nord, figure du Palika, une des composantes du FLNKS, se « félicite de son intervention ».M. Macron, lorsqu’il s’était déplacé dans la province Nord, vendredi, s’était longuement entretenu avec son président. Des échanges qui, visiblement, n’auront pas été vains. « Nous nous inscrivons totalement dans l’esprit de ce qu’il a dit, déclare au Monde le président de la province Nord. Cela ne me choque pas que le chef de l’Etat éclaire nos amis sur l’avenir. »
Roch Wamytan, président du groupe de l’Union calédonienne, la principale composante du FLNKS au Congrès du territoire, n’est pas moins élogieux. « C’était un discours, vraiment, de haute tenue, s’enthousiasme le chef de la tribu de Saint-Louis, un des principaux nœuds de tension dans la banlieue de Nouméa. Il a vraiment donné une dimension géostratégique qui nous convient parfaitement, qu’on soit indépendantiste ou non. Ça change avec tous les chefs d’Etat précédents. »
Est-ce que ce discours aura la même résonance dans les rangs des militants indépendantistes ? Cela reste à vérifier.
Tensions
Du côté des non-indépendantistes, ou du moins de Calédonie ensemble, la formation la plus ouverte au dialogue avec les indépendantistes, l’appréciation était tout aussi enthousiaste. « Il a réalisé une prestation sans faute. Je lui accorde dix sur dix », se réjouit Nicolas Metzdorf, le jeune et prometteur ministre de l’énergie et de l’agriculture du gouvernement du territoire.Le discours de M. Macron, au terme d’une visite où il aura incontestablement apposé sa marque, lui qui n’était jamais venu sur le territoire, a été très favorablement accueilli. A l’issue de son intervention, il a par ailleurs pris le temps de s’entretenir avec chacun, de ménager les uns et les autres. Mais les tensions qu’engendre le référendum à venir ou, tout simplement, les discriminations et les inégalités de la vie quotidienne, restent d’une tenace réalité.
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