LKU n’est pas tombé sous le charme d’Emmanuel Macron.
Le Parti travailliste a tenu une conférence de presse, hier, pour
revenir sur la visite du président de la République et sur les prises de
position du FLNKS. Deux sujets qui sont liés aux yeux du président du
parti, Louis Kotra Uregeï. Avec Maki Wéa à ses côtés, il évoque la venue
d’Emmanuel Macron à Gossannah le 5 mai. Bien que niant que la position
du collectif de Gossanah (contre la visite du Président ce jour-là) ait
été dictée par le Parti travailliste, LKU estime que le chef de l’Etat
n’aurait pas dû « imposer sa présence » en ce jour particulier.
La mise en place d’un cordon de gendarmes pour contrôler la
circulation des habitants et l’arrestation, selon lui, de femmes voulant
sortir une banderole contestataire, l’incite aussi à dire que la
liberté d’expression a été bafouée. Selon Maki Wéa et LKU, c’est le
FLNKS qui a annoncé la venue de Macron à la commémoration d’Ouvéa : pour
le PT, c’est « symptomatique du comportement général du front, qui va à
l’encontre de la démarche unitaire affichée ». Le parti se tient
d’ailleurs depuis plusieurs mois à l’écart du groupe UC-FLNKS et
nationalistes avec lequel il est censé siéger au Congrès.
Enfin, LKU a tenu à mettre les points sur les « i » concernant le
référendum du 4 novembre. Il se dit respectueux des Accords de 1988, qui
reconnaissaient les « victimes de l’histoire » et leur place dans le
corps électoral du référendum. Mais il s’inscrit, une fois de plus,
contre les « concessions » faites par les autres indépendantistes au fil
des années et estime qu’il ne faut « pas mettre la charrue avant les
bœufs ». Autrement dit, « ce pays aujourd’hui n’est pas celui du destin
commun (...) c’est d’abord celui du peuple kanak colonisé (...) qui sera
prêt à accueillir celles et ceux qui le voudraient ». Le parti prendra
position le 14 juillet, date à laquelle il annoncera s’il participera ou
non à la consultation, notamment en fonction des derniers travaux
d’inscription sur la liste électorale spéciale.