En mémoire des victimes kanak, rassemblement le 4 mai
2018 à 18 heures devant le musée de l’Histoire de l’immigration,
anciennement musée des Colonies, situé dans le Palais de la Porte-Dorée,
construit pour l’Exposition coloniale de 1931 où 111 Kanak furent
exhibés en tant que « cannibales authentiques » (293 avenue Daumesnil
75012 Paris, métro Porte-Dorée).
À l’approche du référendum sur « l’accession à la pleine
souveraineté et à l’indépendance de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie » qui
se tiendra le 4 novembre 2018 sur le territoire, nous tenons à rappeler,
ici en France, l’origine de ce scrutin d’autodétermination. Cette
possibilité pour le peuple kanak de « fermer la longue parenthèse de la
colonisation » française est en effet l’ultime étape d’une longue lutte
kanak.
Le 4 mai 2018, nous rappellerons d’abord la mobilisation de 1988,
celle qui a arraché à l’État un processus de négociation, débouchant sur
les accords de Matignon et d’Oudinot (juin et août 1988), puis sur
l’accord de Nouméa en 1998 – ce dernier devant engager le processus de
décolonisation progressive qui devrait s’achever cette année.
Nous honorerons la mémoire de ceux qui sont tombés dans ce combat collectif pour l’indépendance :
- les dix-neuf militants tués le 5 mai 1988, lors de l’assaut donné
par GIGN et des commandos de l’armée contre la grotte de Gossanah, et
tués ou exécutés après la bataille comme ce fut le cas pour plusieurs
d’entre eux dont Alphonse Dianou.
- puis leurs dirigeants, eux aussi tombés à Ouvéa, un an plus tard,
lors du douloureux anniversaire de ce massacre : Jean-Marie Tjibaou,
Yeiwéné Yeiwéné, Djubelli Wea.
Nous associerons les noms des combattants tués dans les
confrontations précédentes avec la police ou l’armée : Éloi Machoro,
Marcel Nonnaro, ainsi que ceux tués dans des circonstances non
élucidées, Pierre Declercq, ou les dix de Tiendanite assassinés dans une
embuscade anti-indépendantiste.
Les organisations signataires soussignées appellent donc à participer
à cette mobilisation pour souligner les enjeux de ce scrutin
d’autodétermination et dénoncer les procédés coloniaux toujours à
l’œuvre. Elles soutiennent les revendications légitimes du peuple kanak
au premier rang desquelles l’accession à la pleine souveraineté et
demandent :
• que l’État français respecte l’impartialité et sa parole dans l’accompagnement du processus de décolonisation ;
• que soient inscrits tous les Kanak (de droit coutumier et droit commun) sur la liste générale, puis référendaire ;
• que le corps électoral spécial, qui marque l’arrêt définitif de la
colonisation de peuplement, soit constitué avec sincérité et
légitimité ;
• que l’État réponde aux demandes du Comité Vérité et Justice, créé par les familles des victimes ;
• qu’il ouvre ses archives et permette ainsi de faire la lumière sur
la mort Alphonse Dianou et des autres combattants de la grotte de
Gossanah, sur celle d’Éloi Machoro et de Marcel Nonnaro, de Pierre
Declerq comme il l’a fait pour d’autres militants anticolonialistes tués
ou disparus en Algérie ou au Sénégal.
Rassemblement le 4 mai 2018 à 18 heures devant le
Musée de l’histoire de l’immigration, anciennement Musée des colonies,
situé dans le Palais de la Porte-Dorée, construit pour l’Exposition
coloniale de 1931 où 111 Kanak furent exhibés en tant que « cannibales
authentiques », 293 avenue Daumesnil 75012 Paris, métro Porte-Dorée.
Partage en mémoire des militants kanak assassinés, prises de parole
Puis 500 mètres de marche jusqu’à la Rue de la Nouvelle-Calédonie pour apposer une plaque Rue de Kanaky-Nouvelle-Calédonie
À l’appel de : Mouvement des jeunes Kanak en
France(MJKF), Association information et soutien aux droits du peuple
kanak (AISDPK), Collectif Solidarité Kanaky, Survie, FASTI, Association
Femmes Plurielles, Mouvement de la Paix, USTKE, CNT, NPA, …
(liste provisoire en attente de confirmation des autres signataires)