* En Australie de mardi à jeudi, puis en Nouvelle-Calédonie
* Pas de conseil de vote pour le référendum en
Nouvelle-Calédonie
* Volonté d'approfondir les liens avec l'Australie PARIS, 30 avril (Reuters) - Emmanuel Macron se rendra en
Nouvelle-Calédonie de jeudi à samedi pour une visite sous le
sceau de la gravité, six mois avant le référendum sur
l'indépendance et 30 ans jour pour jour après les violences
meurtrières sur l'île d'Ouvéa.
Le président français se rendra auparavant en Australie, de
mardi à jeudi, pour renforcer le partenariat stratégique et
approfondir les liens après l'accord de 2016 pour la fourniture
de sous-marins français.
En Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron "n'exprimera pas de
position vis-à-vis du référendum" du 4 novembre, précise-t-on à
l'Elysée, alors que les observateurs attendent une victoire
assez large du "non" à l'indépendance.
Comme le Premier ministre, Edouard Philippe, lors de sa
visite en décembre, le chef de l'Etat se posera en garant du
processus prévu par l'accord de Nouméa de 1998.
Il s'entretiendra avec les forces politiques locales de
l'avenir du territoire, en laissant ouvertes les deux options
pour l'après-4 novembre, et il ne se substituera pas aux travaux
sur la préparation de l'avenir menés au sein du Comité des
signataires de l'accord de Nouméa, prévient-on.
Samedi, il deviendra le premier président français à se
rendre sur l'île d'Ouvéa, où quatre gendarmes et 19
indépendantistes ont été tués en avril-mai 1988, les premiers
par des indépendantistes et les seconds par les forces de
sécurité, lors de violences culminant avec l'assaut de la grotte
dite d'Ouvéa le 5 mai.
"L'ensemble des contacts que nous avons eus localement nous
disent que les conditions sont réunies pour que ce déplacement
puisse avoir lieu", explique la présidence de la République,
alors que certains dénoncent la venue du chef de l'Etat devant
la stèle en mémoire des 19 indépendantistes.
RESPECT ET SYMBOLES
Emmanuel Macron se rend à Ouvéa pour honorer les morts et
les familles et saluer les gestes de réconciliation déjà
effectués, ajoute l'Elysée.
Il ne prononcera pas de discours et se recueillera sur trois
sites, celui honorant la mémoire des gendarmes, celui honorant
celle des 19 indépendantistes et sur les lieux où les
responsables indépendantistes Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné
Yeiwéné ont été tués par un indépendantiste un an plus tard.
"Ces gestes ont été préparés avec les familles, le président
est très respectueux du deuil, de la douleur et de la peine de
certaines familles et respecte la réaction de chacune des
familles", précise la présidence.
Le même jour, il fera un autre geste symbolique en remettant
au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie l'acte de 1853 de prise
de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, avant de
prononcer un discours à Nouméa.
Il aura rencontré la veille des lycéens à Pouembout, dans la
province Nord, puis des habitants et acteurs locaux d'un
quartier considéré sensible de Nouméa.
En Australie, il s'entretiendra avec le Premier ministre,
Malcom Turnbull, des questions stratégiques, notamment de la
sécurité dans le Pacifique, de l'approfondissement du
partenariat et du développement de toutes les coopérations liées
au secteur de la défense.
Il sera accompagné de plusieurs ministres et d'entreprises,
dont une majorité de PME et d'ETI.
Il travaillera également avec le chef du gouvernement sur le
dérèglement climatique, avec la volonté de mettre en place des
initiatives communes.
La signature d'une quinzaine de partenariats, accords
institutionnels et entre entreprises est prévue.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)
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