Au Mali, le projet d'opération militaire Serval a été 
conçu en 2009, ce plan avait été déjà envisagé par l'Etat-major français
 et refusé par Nicolas Sarkozy à deux reprises. Après le Mali en janvier
 2013, c'est au tour de la Centrafrique en décembre 2013 d'être à 
nouveau la proie des actions militaires françaises. En l'absence de tout
 contradicteur sérieux et grâce à une presse marchant au pas, le 
prétexte islamo-terroriste a permis à la France de renforcer ses 
troupes.
Hollande et le Général Puga à l'origine de la planification de l'action française en RCA
1. Le triomphe du néocolonialisme au travers des interventions militaires françaises au Mali et en Centrafrique
A
 n'en pas douter, l'action de François Hollande en Afrique, loin de 
constituer une rupture avec son prédécesseur, n'en est que la 
continuation avec une intensification des méthodes d'appropriation du 
pouvoir politique par des fins militaires dans le pré-carré francophone 
d'Afrique. Aucune rupture avec ce qu'il est communément appelé 
"Françafrique" mais un renforcement tous azimuts avec l'appui de l'armée
 française. En l'espace d'un an, le "chef de guerre" Hollande (tel qu'il
 a été communément nommé par les journalistes de l'AFP lors de son 
action guerrière au Mali [2,3,4]) en est à sa deuxième guerre en 
Afrique. Après le Mali en janvier 2013, c'est au tour de 
la Centrafrique en décembre 2013 d'être à nouveau la proie des actions 
militaires du Président français. Le prétexte, relayé par des médias 
complaisants, en est la lutte contre l'islamo-terrorisme, alors qu'en 
réalité la France dans les deux pays cités précédemment a sa part de 
responsabilité dans l'extension du terrorisme islamiste en 
Afrique subsaharienne. Elle a sous le règne de Nicolas Sarkozy armé, 
soutenu et porté les terroristes islamistes en Libye pour abattre le 
régime de Kadhafi. Ces mêmes terroristes en ont profité ensuite pour 
essaimer au Mali.
Au
 Mali, le projet d'opération militaire Serval a été conçu en 2009, ce 
plan avait été déjà envisagé par l'Etat-major français et refusé 
par Nicolas Sarkozy à deux reprises [5]. Parvenu au pouvoir, le "chef de
 guerre" Hollande sous la pression du lobby militaro-industriel et de 
son Etat-major, dans un contexte d'avancée des rebelles au Mali et en 
dehors de tout contrôle parlementaire français à priori (c'est à dire en
 l'absence de consultation de la représentation nationale avant toute 
entrée en guerre), a choisi de mettre à exécution ce plan militaire au 
détriment d'une solution politique qui aurait pu être envisagée 
antérieurement. L'ancienne ministremalienne, Aminata Traoré, qui 
défendait cette solution politique fut interdite de séjour en France et 
dans toute l'Europe. Les autorités françaises lui ont refusé de lui 
accorder un visa dans l'espace Schengen [6].
« C’est
 le 12 avril au moment de me rendre à Berlin à l’invitation de la gauche
 allemande (Die Linke) et à Paris à celle du Nouveau Parti 
Anticapitaliste (NPA) que j’ai appris que j’étais 
devenue persona non grata en Europe à la demande de la France », 
raconte Aminata Traoré dans un essai intitulé Le naufrage et l’offense 
daté du 3 mai 2013 [6]. L'ancienne ministre malienne de la Culture et du
 Tourisme et actuelle 
militante altermondialiste Aminata Traoré dénonçait vigoureusement toute
 intervention étrangère dans une tribune intitulée « Femmes du Mali : 
Disons "NON !" à la guerre par procuration ».
En
 l'absence de tout contradicteur sérieux et grâce à une presse marchant 
au pas, le prétexte islamo-terroriste a permis à la France de renforcer 
ses troupes dans cette région du Sahel et de contrôler les frontières 
avec l'Algérie et les richesses minières du Mali et du riche 
voisin nigérien (uranium, pétrole,..). Et nous ne reviendrons pas sur 
les liens troubles entre Aqmi et les services secrets occidentaux qu'ils
 soient français ou états-uniens, ni sur le GSPC algérien et ses 
succédanésd'Aqmi dont on connaît l'instrumentalisation par la junte 
militaire algérienne et les liens tissés par la suite avec les services 
de renseignements occidentaux.
Radio
 France International a diffusé la photo prise à Gao, Mali, de deux 
ressortissants français à qui elle attribue la qualité de 
« djihadistes ». Les deux hommes, des Français de souche, armés 
de kalachnikovs, sont assis à l'arrière d'un pick-up à côté d'un membre 
d'un des groupes armés qui sévissent à Gao où les sept diplomates 
algériens sont détenus. Selon une source informée du 
site Algeriepatriotique, les deux Français appartiendraient aux services
 du renseignement extérieur français et auraient été dépêchés au Mali, 
par la caserne Mortier, siège de la DGSE, pour prêter main-forte aux 
terroristes et justifier ainsi la nécessité d'une intervention étrangère
 dans ce pays. Cette thèse est d'autant plus plausible que les 
« djihadistes » français ont tous des origines maghrébines ou 
africaines. En outre, il y a un autre ressortissant français, un 
certain Abdel Jelil, de son vrai nom Gilles Le Guen, qui était un membre
 depuis plusieurs mois d’Aqmi dans le nord du Mali et qui a été arrêté 
et emprisonné en novembre 2012 par ce groupe qui le suspecte d’être un 
espion français." (FRANCE/MALI : INGÉRENCE HUMANITAIRE OU 
NOUVEAU SAHELISTAN ? (Le Soir d'Alger).
Actuellement,
 l'armée française est installée au Mali et cette installation selon le 
ministre de la Défense Le Drian devrait se poursuivre et s'étendre dans 
la durée toujours au nom de la menace islamiste :
« Nous
 resterons au côté de l’armée malienne le temps qu’il faudra, au côté 
aussi de la Minusma », a affirmé à la presse M. Le Drian avant de 
quitter Gao pour Bamako. « Tous, forces armées maliennes, Minusma, 
Serval, nous nous préparons à évoluer vers une logique régionale. La 
menace de déstabilisation est partout, il y a aussi des risques 
en Centrafrique ». Déclaration du ministre de la 
Défense, Jean-Yves Le Drian, 20 janvier 2014 [7].
Le
 Mali est redevenu une colonie française de par la perte de toute 
indépendance militaire et donc politique. Les autorités politiques du 
pays disent ne pas avoir de contrôle sur ce qui se passe dans le nord du
 Mali contrôlé par les militaires français et en particulier à Kidal où 
l'armée française règne en maître (IBK : « A Kidal, la France a bloqué 
les Maliens, pourquoi ? » (Le Monde) ). Ainsi, militaires français et 
autorités politiques devisent déjà à Saint-Cyr dans le cadre 
de l'OTAN d'un Mali fédéral [8]. La tutelle exercée par les militaires 
français sur les troupes maliennes sera pérennisée puisque des 
détachements français encadreront l’armée nationale, mais qu’en plus 
Serval pourra jouer le rôle de « « force de réaction rapide » pour 
l’armée malienne. En vertu d'un accord de coopération militaire avec le 
Mali, la France sera de fait toute puissante sur le territoire malien, 
reléguant le Mali au rang de simple département comme au temps de la 
colonisation [9].
En Centrafrique,
 la situation est encore plus paradigmatique, dans la mesure où l'action
 militaire française s'est déroulée en deux actes sous le même Président
 et sous le même mandat en l'espace de 9 mois. Au premier acte, le "chef
 de guerre" Hollande décide de ne pas faire intervenir l'armée française
 lors de l'arrivée au pouvoir en RCA de la Séléka. Il s'agit d'une 
milice islamiste hétéroclite dont les services français connaissent les 
liens avec la secte Boko Haram qui œuvre du Nigeriajusqu'au Cameroun. 
Cette milice est composée de rebelles issus des troupes tchadiennes, de 
forces rebelles soudanaises, de Djihadistes libyens soutenus par le 
meilleur allié des stratégies guerrières élyséennes dans la région à 
savoir le dictateur Idriss Déby. Ce dictateur a été maintenu au pouvoir 
au Tchad en 2008 grâce à l'intervention des militaires français face aux
 rebelles armés par le Soudan. L'arrivée au pouvoir de la Séléka a donc 
été grandement facilitée par la France en donnant un blanc seing aux 
troupes soutenues par le dictateur Idriss Déby principal allié régional 
des troupes françaises [10]. Selon Mgr Nestor Désiré Nongo Aziagbia, 
évêque du diocèse de Bossangoa (nord-ouest), la rébellion est composée à
 « 70% de Tchadiens, à 20% de Soudanais et à 10% de Centrafricains » 
(RFI, 25/09). Le "chef de guerre" Hollande a donc lâché le 
dictateur Bozizé pourtant porté au pouvoir par les troupes françaises en
 2006-2007 lors de la pacification du pays (Comment la France a fait et 
défait les dictatures en Centrafrique : de Bokassa à Djotodia en passant
 par Bozizé). Les accords de coopérations militaires entre l'ancien 
dictateurBozizé mis en place par la France n'ont pas été honorés pas 
plus que les accords de paix de Libreville imposés par la CEEAO signés 
le 11 janvier qui avaient débouché sur la formation d'un gouvernement 
d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la 
rébellion. La Séléka a violé cet accord et décidé de faire tomber le 
dictateur françafricain Bozizé avec l'aval implicite de Paris. Mais le 
soutien à la Séléka ne s'est pas arrêté là. Selon un ancien 
officier centrafricain : « La France a offert notre pays 
à Idriss Deby (le président tchadien) en contrepartie de son engagement 
au Mali… Le Premier ministre sortant devrait être reconduit. L’enjeu, 
c’est le partage du pétrole du bloc A découvert à la frontière avec 
le Tchad, convoité par les Français et les Tchadiens, mais promis aux 
Chinois par Bozizé. Les rebelles sont venus par la même route du nord 
que Bozizé il y a 10 ans aidé par la France et le Tchad. Les populations
 sont désabusées en regardant ces gens jouer avec leur avenir », 
dira-t-il. Notre informateur a souligné que « tous les magasins ont été 
pillés dans la capitale, à l’exception des entreprises françaises. 
Certains points de ces informations concordent bien avec les comptes 
rendus des envoyés spéciaux des différents média présents sur place qui 
ont parlé de combats très violents à Bangui. On le sait, 13 soldats 
sud-africains ont été tués dans les affrontements. La rébellion armée a 
donc dû bénéficier du coup de pouce des soldatstchadiens qui, comme on 
le sait, sont rompus aux combats » [12]
De
 sources concordantes, des mercenaires français sont venus sécuriser le 
pouvoir du nouveau dictateur Djotodia porté par 
l'armée tchadienne principale alliée de Paris dans la région. " Autre 
figure emblématique, Jean-Christophe Mitterrand, condamné dans l’affaire
 de l’Angolagate, venu le 17 juillet pour proposer ses services en 
matière de sécurité (JA, 25/07). Une vingtaine de mercenaires français 
l’ont précédé, emmenés par Jérôme Gomboc, un ancien du 3e régiment de 
parachutistes d’infanterie de marine (3e RPIMa) assureront désormais la 
sécurité du président Djotodia (JA, 17/07). Un classique 
en Centrafrique : Bozizé était déjà conseillé sur les questions 
militaires par la société EHC, enregistrée dans un paradis fiscal, 
le Delaware (EtatsUnis), et dirigée par le général français Jean 
Pierre Perez (qui avait déjà servi au même poste… pour le compte du 
Ministère des Affaires Etrangères). A Bangui, les opérations du groupe 
étaient sous la conduite de Francis Fauchard, un ancien commando-marine,
 connu pour avoir été le patron de l’unité de protection rapprochée du 
Président Omar Bongo à la Garde Républicaine gabonaise. Un changement de
 régime ne change pas les habitudes."[13]. Pour un certain nombre 
d'observateurs, ce sont les enjeux pétroliers qui sont au cœur de ce 
lâchage du dictateur Bozizé par l'Etat français. Ainsi 
selon WWS[14], François Bozizé aurait eu le tort de négocier avec les 
Chinois dans l'attribution du fameux bloc pétrolier cité plus haut. 
"Plus de 500 soldats français sont déployés à Bangui, en 
République Centrafricaine, pour soutenir le nouveau régime dirigé 
par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka qui a évincé 
dernièrement le président de la RCA, François Bozizé. Djotodia a annoncé
 vouloir dissoudre le parlement et suspendre la constitution de 2004. 
« Nous nous engageons à conduire désormais la destinée du 
peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de
 trois ans… Pendant cette période de transition qui nous conduira à des 
élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par 
ordonnances, » a-t-il dit. Djotodia a déjà annoncé vouloir revoir les 
contrats miniers et pétroliers conclus entre la RCA et la Chine et 
signés par le gouvernement Bozizé, pour voir « si les choses ont été mal
 faites et essayer d'y mettre de l’ordre ». De plus, Djotodia a déclaré 
qu’il inviterait en RCA la France, son ancienne puissance coloniale, aux
 côtés des Etats-Unis, afin de former à nouveau l’armée officielle qui a
 été vaincue par la Séléka le week-end dernier... [14]. Alors pourquoi 
le "chef de guerre" et son aéropage militaire échappant à tout contrôle 
parlementaire a-t-il décidé de lancer les troupes françaises dans la 
bataille centrafricaine qui constitue le porte-avions français dans la 
région ? En effet les troupes françaises y sont installées depuis plus 
d'un siècle. Tout simplement parce que les exactions de la Séléka sur 
les civils étaient de plus en plus décriés notamment par la CPI et 
mettaient la France et son allié tchadien dans une situation intenable 
dans son propre pré-carré. Mais encore une fois, plutôt que de 
privilégier un règlement politique du conflit ou de mettre les forces 
militaires au service de cette solution politique, le "chef de guerre" 
s'est lancé dans la bataille sans crier gare et sans avoir songé aux 
effets dévastateurs de l'intervention militaire française. En 
intervenant en désarmant unilatéralement les Sélékas, Paris ne 
s'attendait pas à une offensive des anti-Balakas poussés par 
les affidés de Bozizé et les civils qui voulaient en découdre avec leurs
 agresseurs Sélékistes. La France a donc déclenché un cycle de 
représailles sans précédents dans son pré-carré centrafricain sans en 
avoir pesé les conséquences immédiates. En l'espace de deux jours, date 
de l'intervention française, le 5 et 6 décembre, Bangui escomptait un 
millier de morts victimes d'un cycle de représailles terribles dans la 
capitale et qui entraînera ensuite dans tout le pays un tourbillon de 
violence non estimé et un million de déplacés (Centrafrique. Depuis 
l'intervention militaire française, la situation à Banguis'aggrave et 
les enfants sont directement pris pour cible ; Centrafrique. L'annonce 
de l'intervention militaire française a-t-elle attisé les 
conflits interreligieux ? Au moins 1000 morts le 5 et le 6 décembre 
selon Amnesty ; AFP 6 décembre L'armée française lance son opération 
en Centrafrique, massacre à Bangui (AFP) ). Paris n'ayant déployé que 
1600 soldats dans un pays grand comme une fois et demie la France, on 
imagine bien l'ampleur de la catastrophe. Ajoutons que l'Etat français 
après avoir organisé la destitution de Bozizé et les conditions de venue
 au pouvoir de Djotodia en s'appuyant sur la marionnette Idriss Déby a 
destitué le nouveau dictateurDjotodia avec le même 
appui françafricain en provenance du Tchad et en profite au passage pour
 renforcer sa présence militaire en Centrafrique où la France fait la 
pluie et le beau temps depuis un siècle dans un 
silence médiatique complice. (Bangui : des chars français ont pris 
position près du palais présidentiel. Paris souhaite un remplacement 
rapide de Djotodia et des élections avant la fin de l'année. 
(AFP) ; Centrafrique. Comment La France a défait Djotodia ).
2. La France cheval de Troie de l'Europe et des Etats-Unis pour la reconquête coloniale de l'Afrique.
L'action
 française ne s'est pas faite seule mais en partenariat avec 
les Etats-Unis qui fournissent leur logistique et leurs tirailleurs 
(rwandais en Centrafrique [15],ougandais au Sud-Soudan et 
en Somalie, kenyans en Somalie, éthiopiens en Somalie...) tandis que la 
France outre ses tirailleurs marocains, congolais, tchadiens a réussi à 
mobiliser l'Europe et à faire déployer des troupes belges 
en Centrafrique [16] et allemandes au Mali [17-18]. De plus, l'Allemagne
 vient d'autoriser le déploiement militaire européen en RCA [17-18]. 
L'Afrique représente des enjeux stratégiques pour les grandes puissances
 actuellement en crise sur le plan économique. Et depuis l'arrivée 
de Sarkozy au pouvoir en 2007, la France défend son pré-carré tout en 
sous-traitant les guerres de l'Africom comme en Libye en 2011 par 
exemple. Il y a une synergie forte entre les forces armées françaises 
et états-uniennes dans le cadre de l'OTAN en Afrique. Les guerres menées
 par la France en Côte d'Ivoire, en Libye et plus récemment au Mali et 
en Centrafrique peuvent se lire comme une volonté hégémonique de ces 
puissances de contrôler les ressources minières de l'Afrique et d'en 
barrer l'accès aux puissances émergentes que représentent la Chine, la 
Russie, l'Inde, le Brésil...Ainsi les anciennes puissances coloniales 
(Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne) sont amenées à se partager une 
petite part du gâteau africain de l'empire colonial français sous 
l'égide des Etats-Unis. Profitant de son action en Centrafrique, la 
France en a profité pour installer une base militaire 
au Cameroun comme relai et base de soutien de son action dans son 
pré-carré centrafricain [19-20].
De
 même, après avoir semé le chaos en Libye et par extension au Mali ainsi
 qu'en Centrafrique où la France a soutenu l'arrivée de la Séléka au 
pouvoir puis l'a militairement et politiquement défaite [21-22-23], les 
militaires français au plus haut niveau entendent intervenir 
militairement en Libye pour y rétablir l'ordre qu'ils ont contribué à 
détruire auparavant [24]. "L'idéal serait de pouvoir monter une 
opération internationale avec l'accord des autorités libyennes", a 
déclaré à la presse l'amiralEdouard Guillaud, qui quittera ses fonctions
 le 15 février après quatre années passées à la tête de l'état-major des
 armées. "Mais quelles autorités ?", a-t-il ajouté. "Le problème du 
sud libyen, c'est qu'il faut d'abord qu'il y ait un Etat dans le Nord. 
Ensuite il y a plusieurs sud-libyen, il y a Koufra, à coté de la 
frontière égyptienne, et la zone de Sebha", a-t-il souligné, évoquant 
l'existence d'un "trou noir" susceptible de devenir le "nouveau centre 
de gravité du terrorisme" [24]. Le prétendu "terrorisme" apparaît de 
plus en plus comme un prétexte pour justifier une occupation militaire 
et une reconquête coloniale des terres africaines orchestrées par la 
France et les USA avec leurs amis otanesques [25]. Il est fort probable 
que le "chef de guerre" saura prêter une oreille attentive à son 
Etat-major qui en l'absence de débats devant la représentation nationale
 peut imposer les guerres qui lui semblent bonnes pour mettre sous sa 
coupe de nouveaux territoires africains à l'aube du XXIème siècle. Fils 
spirituel de Jules Ferry et de ses guerres civilisatrices à présent 
définies comme humanitaires, l'impérial-socialisme a toujours été un 
fléau pour les Africains. Il ne s'agit non pas de socialisme mais d'un 
impérialisme masqué derrière un faux discours socialiste mâtiné de 
racisme colonial. En ce sens, l'idéologie du nouveau "chef de guerre" 
français (qualificatif que l'on pourrait aisément attribuer à ses 
prédécesseurs sous la Vème République), derrière ses faux semblants 
"humanitaires" semble branchée directement sur l'idéologie paternelle. 
Son père proche de l'extrême droite a défendu jusqu'au bout une Algérie 
française. Le déguisement "socialiste" est le nouveau paravent moral 
derrière lequel se cache la bête coloniale acoquinée aux alliances 
impérialistes transatlantiques.
3. Le couronnement de la Françafrique sous François Hollande
En
 attendant la France renforce ses troupes militaires dans son pré-carré 
où elle a installé de nombreuses dictatures ou kleptocrates affidés. Les
 dictateursfrançafricains sont reçus comme de coutume dans la 
France néocoloniale au palais élyséen dans un rituel avilissant de 
la Vème République. Le rituel consiste à faire défiler les 
sbires françafricains installés par l'Etat français- pour enrichir ses 
multinationales et ses concitoyens - soit à l'Elysée soit au travers de 
sommet réunissant le gratin criminel de la francophonie africaine 
(Blaise Compaoré dictateur au Burkina Faso depuis 25 
ans, Faure Gnassingbé dictateur au Togo de père en fils sous protection 
militaire française, Sassou Nguesso dictateur au Congo depuis près de 20
 ans, Idriss Déby dictateur installé par l'armée et les services 
français depuis 25 ans, La dynastie Bongo père et fils depuis un 
demi-siècle, la longue saga de dictateurs 
en Centrafrique de Bokassa à Djotodia en passant par Bozizé....). Ce 
triomphe de la Françafrique est illustré par le retour en grâce du 
dictateur Idriss Déby devenu le chouchou du "chef de guerre", de son 
ministre de la Défense et du M.A.ELaurent Fabius. Ces dictateurs 
installés par les bonnes grâces de l'armée française tels 
que Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville sont régulièrement reçus 
à l'Elyséedans le silence assourdissant des médias complices 
(François Hollande a reçu discrètement le 
dictateur Sassou Nguesso à l'Elysée le 17 janvier 2014). On aura vite 
compris que derrière le discours racialiste de base de 
l'intelligentsia médiatico-politique française, c'est l'enjeu économique
 qui est crucial, si l'on en croit les déclarations des plus hauts 
représentants de ce système néocolonial prédateur.
« Sans
 l'Afrique, la France n'aurait pas d'histoire au 21e siècle » 
(François Mitterrand, Présence française et abandon, 1957, 
Paris : Plon).
« Sans
 l'Afrique, la France serait reléguée au rang d'un pays du 
tiers-monde ». Jacques Chirac. (Philippe Leymarie, 2008, Manière de 
voir, n ° 79, février -mars 2008).
Pour
 exister au XXIème siècle et pour ne pas devenir un pays du tiers-monde,
 l'Etat français sous la responsabilité de son "chef de guerre" va 
déployer ses troupes militaires en Afrique francophone et renforcer le 
pouvoir de ses gouverneurs à peau noire. Une base opérationnelle en Côte
 d'Ivoire va être établie sous peu après que le gouverneur Ouattara ait 
été porté par les chars français à la Présidence [26]. Prochainement, 
le 2ème Régiment d'Infanterie de Marine (RIMa) devrait projeter ses 
troupes au Sénégal, au Gabon et en Côte d'Ivoire pour renforcer les 
bases militaires françaises déjà implantées dans ce qu'il convient 
d'appeler les "néocoloniesfrançaises"[27].
La
 nouvelle loi de programmation militaire, pour la période 2014-2019, 
doit traduire budgétairement les priorités mentionnées par le dernier 
Livre blanc sur la défense. Au nombre de ces dernières, l’engagement 
prévu des forces françaises dans des « zones prioritaires pour la 
défense et la sécurité », notamment « le Sahel, de laMauritanie à la 
Corne de l’Afrique, ainsi qu’une partie de l’Afrique subsaharienne ». 
Tout est dit dans ce projet de loi voté par le Parlement sous égide 
"socialiste". Cette Loi de Programmation militaire 2014 envisage un 
déploiement des troupes françaises dans la région 
d'Afrique subsaharienne tout en assurant une protection juridique 
renforcée des soldats en cas d'exactions sur le terrain [28]. Ce livre 
blanc est un livre de l'offense envers les Africains. Une politique 
prédatrice et criminelle.
"L'Afrique
 est l'avenir de la France" disait Jean-Marie Bockel dans un rapport 
commandité par le Sénat. Certes, mais la réciproque est complètement 
erronée. Accompagnée par d'autres grands prédateurs impérialistes, la 
France a bien souvent été le fossoyeur de l'Afrique. Du Cameroun [29] à 
la Libye en passant par leRwanda et le Biafra (province du Nigéria où la
 France gaullienne a soutenu la sécession biafraise). Quant à 
la Centrafrique, elle est victime depuis 50 ans d'une 
politique néocoloniale criminelle.
Titre original : Bas du formulaire
François Hollande ou le triomphe du néocolonialisme et de la reconquête coloniale de l'Afrique, Janvier 2014.
2. AFP Hollande s'est imposé en chef de guerre dès le début de son mandat
3.AFP Hollande, chef de guerre, récompensé pour la paix au Mali
4. AFPVidéo du "chef de guerre" récompensé pour la paix au Mali
5. France 24 L’intervention militaire française au Mali était prévue depuis 2009 (Vidéo) 
6. Saphir News Mali : Aminata Traoré, une voix anti-guerre interdite de séjour en France
7. AFP Le Drian au Mali : « la menace de déstabilisation est partout »
8. Vidéo : Quand l'OTAN discute de fédéralisme pour le Mali sans le Mali 
9. Survie L’armée française hors de tout contrôle au Mali
10. L'Humanité Roland Marchal : « Idriss Déby a officieusement aidé les rebelles de la Seleka » 
11. RFI RCA : la société civile veut faire entendre sa voix à New York
12.
 Les révélations d’un officier centrafricain sur le putsch 
contre Bozizé : Des soldats français y étaient avec les rebelles de 
la Séléka
13. Billets d'Afrique Centrafrique : retour sur la non intervention française (BdA)
14.WSWS Les dirigeants pro-français du coup d’Etat en Centrafrique jettent au rebut les accords pétroliers avec la Chine.
15. 850 soldats rwandais en route vers la Centrafrique (AFP) 
16. RTBF Centrafrique : des soldats belges en renfort de la force française
17. Mali et Centrafrique. Le gouvernement fédéral allemand s'apprête à intervenir en Afrique 
18. L’Europe se prépare à la guerre en Afrique (RIA) 
19. Du Centrafrique au Cameroun : une recolonisation française de l'Afrique au prétexte de la lutte contre l'islamo-terrorisme 
20. Crise en Centrafrique. L'armée française prend ses quartiers au Cameroun (Le Messager) 
21. Bangui :
 des chars français ont pris position près du palais présidentiel. Paris
 souhaite un remplacement rapide de Djotodia et des élections avant la 
fin de l'année. (AFP) 
22. Centrafrique. Comment La France a défait Djotodia 
23. Exclusif : comment la France a soutenu la Séléka en Centrafrique 
24. La France évoque une opération en Libye (Le Figaro/ Reuters) 
25. Blanrue Libye, Syrie. Qui sont ces terroristes soutenus par la France et les USA ? (vidéo)
26. Opex 360 Exclusif. Une base opérationnelle avancée française sera établie à Abidjan (Opex 360) 
27. Le Maine Libre. 2ème RIMa au Sénégal avant le Gabon et la Côte d'Ivoire 
28. Billets d'Afrique Loi de programmation militaire. Permis de tuer pour les militaires en Opex
29. Gestapo, napalm et massacres français au Cameroun (1956-1971) dans la plus grande indifférence 
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