Justice. Le Sénat 
coutumier a envoyé une lettre ouverte au procureur de la République pour
 évoquer le mandat d’arrêt décerné à l’encontre du grand chef Bergé 
Kawa.
« Loin de vouloir commenter une décision de justice,
 nous sommes cependant amenés à nous interroger s’il n’y a pas lieu de 
relever en l’espèce, une justice à deux vitesses . » Le courrier est 
signé du président du Sénat coutumier, Gilbert Tein. Il est adressé au 
procureur de la République, après la condamnation, mercredi dernier, du 
grand chef de Petit-Couli, Bergé Kawa, à un an de prison ferme avec 
mandat d’arrêt, synonyme de passage forcé au Camp-Est, pour avoir 
agressé un automobiliste qui prenait des photos de la grande case sans 
en avoir demandé l’autorisation, en juillet 2015.
Des élus condamnés pointés du doigt
Dans
 sa missive rendue publique, le responsable coutumier fait part de son «
 indignation relative à la méthode employée pour incarcérer sur le 
champ, comme s’il s’agissait d’un criminel », le grand chef. Une 
attitude de la part de la justice que Gilbert Tein ne comprend pas alors
 qu’il y aurait, pour « certains élus coupables de délits de délinquance
 financière et d’alcoolisme, un certain laxisme et une impunité parfaite
 ». 
Sur le fond même de l’affaire, le Sénat coutumier émet des 
réserves : « Nous nous interrogeons sur le délit d’agression dont serait
 coupable le grand chef Kawa, à l’endroit même où l’intrus a violé la 
propriété coutumière constitutionnellement garantie du grand chef. » Les
 responsables coutumiers espèrent donc voir sortir rapidement Bergé Kawa
 du Camp-Est. C’est également ce à quoi s’attelle l’avocat du grand 
chef. En attendant, le responsable coutumier ne bénéficierait d’aucun 
privilège de la part de l’administration pénitentiaire. Pas de quartier 
de détenus VIP. Aucun traitement de faveur, pas même une cellule pour 
lui seul.
    Jean-Frédéric Gallo
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